Les jardins éphémères de Grasse en ce 1er Mai peuvent être fiers des 3 prix qui leur ont été attribués durant la 4 è édition du Festival des jardins de la Côte d’Azur. C’est à la villa Eilen Roc du Cap d’Antibes que les créations grassoises ont reçu leurs récompenses bien méritées ! Solène Ortoli et son projet CIEL, La Mer ! a été doublement couronnée par le prix coup de coeur du jury officiel ainsi que celui du jury de la presse. Le dispositif proposé par cette créatrice s’articule autour d’un effet de perspective, visible par le biais d’un grand miroir partiellement réfléchissant. Bien que le festival s’achève à la fin de cette journée du 1er Mai, le public pourra découvrir l’oeuvre de Solène Ortoli dans les jardins de la Villa Fragonard jusqu’au 21 mai prochain. Toujours sur le même lieu on pourra également profiter de 2 autres créations dont la Voie Héracléenne de Nicholas Tomlan qui a reçu le grand prix du jury ainsi que le projet Longue vue, plein de poésie de Michel Lopez et Pierre Buty .
CIEL, LA MER !
Le jardin éphémère de Solène Ortoli installé à Grasse dans l’enceinte de la villa Fragonard, a été réalisé en partenariat avec l’association Soli-Cités. Celle-ci développe des chantiers d’insertion par le biais de l’activité économique comprenant l’entretien des espaces verts, le nettoyage et la voirie pour le compte de particuliers, collectivités et entreprises. Dans le cadre de la création de Ciel, La Mer ! ce sont des barrières ainsi que du mobilier de jardin qui ont été mis en place au sein de son dispositif qui a été mis en place en 5 jours. La créatrice, dans l’ensemble de son oeuvre, se traduit par des effets de perspectives obtenus avec des jeux de miroirs et des percées. Dans son projet nommé « Ciel, la mer ! », l’artiste propose un espace imaginé à partir de l’ambiguïté visuelle que permet l’échelle de certains minéraux et végétaux. Solène Ortoli, par un jeu de voilures tendues sur un cadre en bois, restitue un effet de vagues de déposant dans un jeu de miroir où les rochers deviennent îlots, les euphorbes et autres plantes grasses deviennent des palmiers ou des cactées, les petits buissons deviennent des arbres, le gravier blanc recouvert d’une nappe d’eau ressort comme un ciel. Il est à noter que tous les matériaux utilisés pour l’édification de ce jardin seront par la suite recyclés pour être réutilisés sur d’autres projets. Outre la poésie exprimée dans son installation, l’artiste a mis un point d’honneur à suivre une démarche coresponsable dans cette création.
Cliquez ici pour écouter le podcast « Ciel, la mer ! »
Ciel, La Mer! de Solène Ortoli© K.HIBBS
Vue d’ensemble Ciel, La Mer! de Solène Ortoli© K.HIBBS
Vue d’ensemble Ciel, La Mer! avec Solène Ortoli © Moirenc Camille
La Voie Héracléenne, entre solstice d’hiver et solstice d’été
Ce jardin a été conçu par l’artiste américain Nicholas Tomlan. Le concepteur de jardins a travaillé 15 années à Longwood Gardens puis a déménagé en France en 2015 pour travailler durant 3 ans comme directeur botanique au Château de Chenonceau. La Voie Héracléenne est construite autour d’un chemin en pierre orienté vers deux points de solstice, qui forment l’axe principal du jardin. Selon l’endroit où l’on se positionne dans l’axe principal de ce chemin on s’oriente soit en direction du solstice d’hiver ou bien celle du solstice d’été. Le projet de Nicholas a reçu le grand prix du jury, notamment pour sa prise en compte de la gestion de l’eau, sujet d’actualité qui n’a pas fini de faire parler de lui. En effet, les plantes, achetées localement, sont remarquables pour leur très faible besoin en eau et leur autonomie.En 2021, Nicholas Tomlan a conçu un jardin pour la conférence international sur la biodiversité pour les Nations Unies en Chine.
Vue d’ensemble de la Voie Héracléenne deNicholas Tomlan © K.HIBBS
Détail de la Voie Héracléenne de Nicholas Tomlan © Moirenc Camille
Les jardins éphémères de Grasse/aufildeslieux.fr/ Une plante méditerranéenne de la Voie Héracléenne de Nicholas Tomlan © Moirenc Camille
Portrait de Nicholas Tomlan, créateur de la Voie Héracléenne © Moirenc Camille
Le projet poétique et historique LONGUE VUE
Bien que n’ayant pas reçu de prix , » Longue Vue » conçu par Michel Lopez, paysagiste et Pierre Buty, scénariste et concepteur de jeux, nous embarque sur 2 continents pour nous faire découvrir l’histoire d’une famille protestante au cours du 18è siècle, contrainte de quitter la France pour une colonie du Cap en Afrique du Sud. Cette installation, par son caractère ludique et inattendu, présente sous différents angles et à travers des longues vues disposées sur 4 faces d’un dispositif, le quotidien de cette famille.
Projet Longue Vue de Michel Lopez & Pierre Buty ©Katherine HIBBS
Du Miasme à la Jonquille
Ce projet, hors concours, a été réalisé par le Service Espaces Verts et Laurent Emmanuel BRIFFAUD, artiste résident à Grasse. Il fait référence à l’ouvrage d’Alain Corbin Le Miasme et la Jonquille qui relate des faits historiques et sociaux à partir de 1750. En effet l’élite bourgeoise va vouloir fuir les mauvaises odeurs des milieux urbains en se tournant vers la délicatesse des odeurs végétales. Ainsi naîtront parcs et jardins privés au sein des hôtels particuliers. L’hôtel de Clapier Cabris qui abrite aujourd’hui le musée d’art et d’histoire de Provence possède un très beau jardin parsemé de plantes à parfums. Aujourd’hui encore on peut apercevoir le haut des cheminées de la Parfumerie Fragonard surplombant le jardin du musée. C’est sans aucun doute ce tissu urbain historique qui a inspiré cette installation de Laurent Emmanuel Briffaud.
Projet du Miasme à la jonquille de Laurent Emmanuel BRIFFAUD © K.HIBBS
Faire un détour au jardin de la princesse Pauline
Ce jardin d’empire, d’inspiration italienne, porte le nom de Pauline Borghese, sœur cadette de Napoléon Ier. Installé à l’arrière du Musée international de la parfumerie, il est ouvert au public toute l’année son entrée est gratuite. Nous aimons ses allées étroites bordées d’essences locales, sa magnifique glycine ainsi que la statue alanguie de la Princesse Pauline alanguie sur son banc de marbre.
Glycine et iris du jardin de la princesse Pauline à Grasse © K.HIBBS
Statue de la princesse Pauline dans le jardin du MIP à Grasse © K.HIBBS
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Pour y aller:
Train direct Paris-Gare de Lyon/Grasse à partir de 49 euros
Se loger:
Hôtel La Bellaudière
www.labellaudiere.com
Les jardins éphémères de Grasse
Ciel, La Mer ! jusqu’au 21 mai dans les jardins de la Villa-Musée Fragonard
23 boulevard Fragonard, 06130 Grasse – Tél. +33 (0) 4 97 05 50 49
Le jardin de la princesse Pauline
Boulevard Reine Jeanne
06130 Grasse
Ouvert toute l’année
Le jardin du musée d’Art & d’Histoire de Provence
2 rue Mirabeau 06130 Grasse
Tel: +33 (0) 4 93 36 80 20
Renseignement :https://www.paysdegrassetourisme.fr/fr
Tous mes remerciements à Franck Raineri ainsi qu’à Isabelle et François de l’hôtel La Bellaudière.
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