Un moment de Grasse

par | Mai 25, 2022 | Escales, Expositions, France

Les mois de Mai et Juin sont propices pour partager un moment de Grasse avec les parfums authentiques de Provence-Alpes Côte d’Azur. Les plus grands parfumeurs français ont leurs champs de fleurs dans les Alpes-maritimes avec l’incontournable rose Centifolia, le jasmin ou encore la tubéreuse. Grasse est une ville-clef dans l’histoire de la parfumerie et son évolution. Des endroits emblématiques tels que le MIP ( Musée international de la parfumerie) ou encore les Jardins du MIP, situés à Mouans-Sartoux, nous ouvrent leurs portes pour parcourir l’histoire sociale et industrielle du parfum sous toutes ses formes.Le MIP, anciennement hôtel particulier de Joseph de Pontavès jusqu’à la Révolution, sera inauguré en janvier 1989. Les Jardins du MIP, d’une surface de deux hectares et demi, ont été acquis en 2010 et labellisés Musée de France.

 

Façade ancienne (19 ème) usine de parfumerie Hugues Ainé à Grasse  © K.Hibbs

Un héritage de longue date

Au XVème siècle, une importante industrie de tannerie se développe à Grasse. Le cuir est longuement macéré avec des feuilles de pistachiers et de myrte. La source de la Foux se déverse dans les rues de la ville et les tanneurs y lavent les peaux. Le climat ensoleillé est propice au XVI ème siècle à la production de jasmin, de rose de Mai, de tubéreuse et de lavande. La mode florentine des gants parfumés sera influente à Grasse grâce à Catherine de Médicis. Peu à peu la parfumerie devient une activité exclusive de la ville. Fragonard, peintre éponyme de scènes galantes, était lui-même fils d’un gantier, peut-être s’est-il inspiré des tons délicats de la rose centifolia pour peindre la carnation de ses personnages féminins de ses scènes galantes? Au Fil des Lieux consacrera prochainement un article à la Villa Fragonard.

La visite du MIP nous relate la fabuleuse aventure ainsi que l’histoire mondiale du parfum de l’Antiquité jusqu’à nos jours sur 5 niveaux à travers un riche parcours muséographique. Par ailleurs depuis 2008 , cet espace a vocation d’être un véritable lieu d’art contemporain, présentant des expositions temporaires en lien avec la parfumerie.

 

Scène galante (copie) d’une des oeuvres de Fragonard à la Villa Fragonard © K.Hibbs

De l’Antiquité au XXI ème siècle

À Sumer, région située à l’extrême sud de la Mésopotamie antique, on utilisait déjà les parfums pour différents rituels religieux. La résine d’encens provenant du  Boswellia sacra était utilisée en parfumerie mais également pour ses qualités médicinales. En faisant une petite incision dans le tronc de l’arbre on laissait s’échapper la sève qui ensuite se solidifiait sous forme de résine. Les Mayas utilisaient le copal (une résine d’origine végétale) pour faire des fumigations parfumées. La myrrhe et le bois de santal brûlés étaient également un moyen de communiquer avec les dieux. Le terme en latin per fumo ( par la fumée) a donné naissance au mot « parfum ».

Jeune homme à sa toilette avec strigile (480 avant J.C) © K.Hibbs

Les huiles parfumées ont précédé le parfum

En Egypte, durant le processus de momification, le corps une fois éviscéré, était trempé durant 60 jours dans du nitron pour être desséché , puis enroulé dans des bandelettes imprégnées d’huiles parfumées, l’ancêtre du parfum. Le MIP a eu l’occasion de faire un partenariat avec des élèves en master de chimie de l’université de Sophia Antipolis. En collaboration avec des archéologues,  ces étudiants ont participé à la reconstitution d’une parfumerie à Delos en Grèce. Les grecs utilisèrent le principe du macérât , soit une huile d’olive infusée à feu doux avec des plantes de saison: citronnelle, jasmin, safran, rose de Mai et lys. On attendait que le gras absorbe l’odeur des fleurs pour ensuite le filtrer dans un linge. Grâce à un procédé de pressage, on récupérait l’huile parfumée. Cette technique perdurera jusqu’à l’Empire romain.

La théorie des signatures au XIII ème siècle

À la fin du XIII è siècle, par peur des épidémies, on va cesser de se laver. Le clergé va cultiver des plantes médicinales dans le jardin des simples ou herbularius. On y fait pousser du thym, de la sauge, de la mélisse et de l’hysopède .

« Un corps malade change d’odeur et sent mauvais. » On brûle des plantes pour se protéger des mauvaises odeurs et l’on associe les éléments naturels à des parties du corps. Ainsi la noix est couplée au cerveau, riche en oméga 3, elle est bénéfique pour  cette partie du corps. La fleur de bleuet décongestionne les yeux, le bambou est associé au mal de dos. La théorie des signatures crée des correspondances entre plantes et corps humain. Elle perdurera jusqu’au XVIII ème siècle.

Portrait d’une jeune femme faisant une fumigation © K.Hibbs

Le rôle puissant des aromates

Les diffuseurs de parfum vont apparaître dès le XII ème siècle pour se prémunir des « miasmes » tels que la peste noire ou le mauvais oeil. Baudouin IV, roi de Jérusalem (1161-1185), offrit à l’Empereur Frédéric Barberousse (1122 – 1190) plusieurs pommes d’or remplies de musc. Dès le milieu du XIVème siècle de nombreuses substances odorantes seront placées dans des pomandres ( sous la forme de pendentif accroché à un ruban de velours ou de bague) permettant de porter sur soi des parfums de musc, civette et ambre gris mais aussi camphre, cannelle et santal. La route des épices transportait ces précieuses denrées vers les pomandres des Occidentaux les plus fortunés.

Portrait d’homme avec pomandre dans sa main © K.Hibbs

 

Au XVII ème les matières animales sont très à la mode. L’ambre gris, provenant des sécrétions de l’estomac du cachalot est rare et cher, le musc est extrait des glandes annales du chevrotin, les glandes de la civette sont stimulées et on récupère encore aujourd’hui à l’aide d’une seringue, ses sécrétions. Le parfum Jicky de Guerlain ainsi que Chanel n°5 utilisent la fragrance de civette dans leur composition.

Peinture de Jean Raoux (1730) évoquant l’odorat © K.Hibbs

Des objets rares répertoriés au MIP

On a estimé au nombre de 55.000 les objets répertoriés au MIP. Dans le cadre de son classement en tant que Musée de France, un protocole d’objets à sauver a été établi . En première position on découvrira le magnifique coffret de voyage de Marie-Antoinette . Il en existe réellement deux, l’un est exposé au Musée du Louvre, l’original est visible au MIP et pèse pas moins de 40 kg ! Au centre, on peut y découvrir une bassinoire où l’on mettait des braises. Le manche télescopique est en ivoire. Ce coffret de voyage a été découvert dans le grenier d’un collectionneur et acheté en 1989 par le MIP à l’occasion d’une vente aux enchères.

Un des deux coffrets de voyage de Marie-Antoinette © MIP-Musées de Grasse

Des flacons et des affiches

Le musée possède une magnifique collection de flacons et d’affiches . Au XIX ème et au début du XX ème siècle, la parfumerie se démocratise et les jolis flacons créés par des maîtres verriers participent à la commercialisation des parfums .Les précurseurs seront François Coty à partir de 1920 ainsi que René Lalique. Le MIP nous fait voyager dans l’univers des premiers parfumeurs grassois qui occupèrent les couvents vidés lors de la Révolution française à Grasse. Le calcaire des murs de ces édifices contient encore l’odeur de ces parfums. Antoine et Léon Chiris inventèrent les premiers solvants. Étant toxiques, il fallut avoir recours à de grands espaces hors de la ville entre les années 1806 et 1906. Les frères Chiris partirent à la conquête de l’Orient et de l’Asie pour en rapporter des produits. Ils créèrent une usine à Boufarik à 35 km d’Alger et leur usine en région grassoise a repris les motifs des moucharabiehs algériens. Peu à peu s’opèrera une démocratisation du parfum avec le passage de fragrances hyper sélectives à celles de grandes séries.

  1. Flacon en verre Fleurs de pommier de René Lalique (1919)

Etablissement Antoine Chiris à Grasse©Alain Sabatier

L’exposition Respirer l’art

Cet événement au sein du Musée international de la parfumerie constitue l’exposition d’été incontournable, dédiée aux liens entre parfumerie et création artistique contemporaine. L’art olfactif se trouve au coeur des oeuvres et des installations polysensorielles des différents artistes présents. Jean-Michel Othoniel, Christophe Berdaguer et Marie Péjus, Gérard Collin-Thiébaut, Peter Downsbrough, Brigitte Nahon et Dominique Thévenin ont eu carte blanche.Ici alternent odeurs et éveil des sens, luxe et design, travail du verre, patrimoine industriel et matériaux bruts.Les Jardins du Musée International de la Parfumerie ouverts en 2010 à Mouans-Sartoux , s’ouvrent quant à eux au Land Art et à la sculpture. Gérard Collin-Thiébaut joue sur le concept de papier peinte utilisant des étiquettes de flacons, collectées lors de la fermeture des usines de parfumerie grassoises.. Grâce au procédé de répétition et d’accumulation, les étiquettes servent de motif ce papier peint artistique. Mêlant véritables étiquettes collées au mur et étiquettes reproduites sur des lés, l’artiste crée un effet trompe-l’oeil.

Oeuvre murale au MIP de Gérard Collin-Thiébaut© K.Hibbs

Les Jardins du MIP

C’est en 2007 que le projet « La Bastide du Parfumeur » a vu le jour afin de sensibiliser le public à la mémoire de la culture des plantes à parfum du Pays de Grasse. Les Jardins du Musée International de la Parfumerie s’inscrivent dans le projet de territoire mené par la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse et deviennent ainsi le conservatoire des plantes à parfum du musée. Le site s’étend sur 2,5 hectares, alternant entre cultures en plein champ d’espèces traditionnellement réservées à la parfumerie et collections de plantes odorantes ou aromatiques.Un tiers du jardin est dédié aux plantes à parfum et odorantes qui sont regroupées dans un parcours olfactif. Le classement est réalisé par familles de plantes .On compte une centaine de plantes à parfum avec une quinzaine d’espèces locales. Les premières plantes à parfum telles que l’oranger sauvage, le myrte et le lentisque pistachier seront utilisées à Grasse au XVI ème siècle Une seconde partie du parcours nous emmène dans un cadre plus champêtre avec un ensemble de fleurs locales de Grasse: rose centifolia ( la rose de Mai), jasmin, tubéreuse, lavandes sauge, bigaradier.Certaines plantes sont dites «  muettes » car on ne peut pas en extraire le parfum et celui-ci est créé de façon synthétique: c’est le cas du lilas, du muguet, ou encore de la jacinthe. 

 

La récolte dans les champs de tubéreuses à Grasse © Musées de Grasse

Tonnelle dans les jardins du MIP © Musées de Grasse

À l’origine le jardin du MIP a été conçu par le paysagiste François Navarro et peu à peu cet ensemble a été végétalisé afin d’apporter de la fraîcheur aux différentes espèces rencontrées sur le parcours. On compte notamment des pergolas et  des tonnelles au sein du parcours. Depuis 2010, Christophe Mège est Chef jardinier du lieu, entouré de 3 autres collaborateurs:

«  En 2010 nous avons refaçonné l’espace, le public a le droit de toucher, sentir et découvrir les différents parfums! ».

Les jardins sont effectivement un outil de sensibilisation ludique au jardinage biologique. En vue d’un développement durable, le terrain a été préparé avec de l’engrais organique et bénéficie également d’une grande serre en verre et en fer.

 

 Le Domaine de Pierre Chiarla, horticulteur

Qui sont les producteurs de fleurs à parfum collaborant étroitement avec les parfumeurs? Nous sommes partis à la rencontre de Pierre Chiarla qui a grandi sur la propriété de ses grands-parents, maraîchers dans les alentours de Grasse.

« Du haut de mes 8 ans, j’aidais comme je le pouvais mes grands-parents dans les champs. Plus tard j’ai passé un BTS en aménagement paysager. J’ai travaillé dans différents jardins pour ensuite me lancer en 2017 l’exploitation agricole de ma famille.En 2018 nous avons commencé à planter avec Martine Micallef les premiers jasmins. Aujourd’hui nous avons plus de 5000 jasmins, pas loin de 2000 rosiers et plus de 1000 m2 de tubéreuses! Nous avons lancé depuis peu la récolte du safran.Toute la propriété est en bio et chaque année il y a un audit vérifiant que l’on respecte bien la charte». ».

 

Pierre Chiarla horticulteur, tenant une Centifolia à la main© K.Hibbs

 

Collection de flacons et créations de Martine Micallef © DR

Martine Micallef est créatrice de parfums de niche et réalise des flacons faits entièrement à la main. Pour elle sa marque consiste à «  faire de la fleur au flacon, en suivant tout le processus ». Martine évoque cette rencontre fusionnelle avec un sourire au coin des lèvres:

«  J’ai trouvé mon petit Van Gogh en la personne de Pierre et je l’ai entraîné dans cette belle aventure humaineOn a tout de suite voulu planter les fleurs emblématiques du Pays de Grasse . On savait que c’était une terre à jasmin mais comme je suis très artiste, il me tenait à coeur que la propriété soit plantée tout en couleur avec les compositions de nos parfums et de nos pyramides olfactives. On a donc rajouté de l’iris pallida, du lys de la Madonne, de la violette et du safran. Tout fonctionne bien car c’est une terre très fertile. J’adore participer à la cueillette, les fleurs sont ensuite emmenées chez Roberté».

La plus grosse partie des récoltes consiste à la cueillette du jasmin durant un mois et demi à partir de la mi-juillet.  La journée démarre le plus souvent à 5h30 du matin pour se terminer vers 13 heures, week-ends compris. C’est une véritable course contre la montre qui s’opère car il faut éviter que l’odeur du jasmin, venue d’Inde, ne s’évapore avec la chaleur. Les fleurs récoltées servent essentiellement pour la composition des nectars.

Portrait de 3 nez

Au fil des lieux a eu la chance de rencontrer 3 nez de la ville de Grasse, ayant chacun une approche très personnelle de leur métier.

Didier Gaglewski est installé rue de l’Oratoire  dans une bâtisse datant du Moyen-âge. Il a lancé sa marque Parfum G il y a une dizaine d’années alors qu’il était novice dans le métier. Arrivé du nord de la France, il a décidé de faire une formation. Didier a eu la chance de pouvoir bénéficier des locaux du laboratoire Argeville qui lui a mis à disposition son usine avec des milliers d’essences.

« J’allais dans leurs locaux après la journée de travail, on m’appelait le parfumeur du soir ! Depuis mon enfance j’ai été bercé par l’odeur du jardin de mes grands-parents sans oublier celles de la cuisine. Le plus important est de trouver un équilibre dans une fragrance. Je travaille lentement et avec précision contrairement à l’univers de la parfumerie industrielle où l’on subit une pression économique.Je me sens un peu comme un petit chimiste mais en même temps il faut savoir s’arrêter pour ne pas casser la fragrance. Je randonne beaucoup à vélo et suivant la hauteur où je me trouve les odeurs diffèrent. En montagne on sent le musc et le tilleul. Je travaille à 90% en essences naturelles. Les essences synthétiques sont très riches ,on trouve plus de 500 odeurs pour la rose et au moins 300 pour le jasmin. Je trouve cependant que les parfums synthétiques perdent ce côté velouté ainsi que le toucher des matières naturelles. Je m’attache à ma perception des autres en essayant de sortir de ma zone de confort. ».

Didier a produit 14 parfums dont le petit dernier Soleil d’hiver.

Les parfums G de Didier Gaglewski© K.Hibbs

Jessica Buchanan est canadienne et vit à Grasse depuis 2011.Elle a beaucoup travaillé en aromathérapie à partir de 2005 en créant sa société 1000 flowers avec des huiles essentielles et une collection de parfums naturels. Elle est venue pour la première fois à Grasse en 2007 pour y faire une formation complète à l’Institut de parfumerie de Grasse.

 » J’ai appris des formules classiques mais aussi beaucoup sur les molécules synthétiques. Plus j’avançais dans ma formation et plus j’ai été convaincue par leur bon usage. Tout un univers s’est ouvert à moi ».

Pink Pepper wood et Ode de la collection 1000 Flowers de Jessica Buchanan © K.Hibbs

 

Laurence Fanuel, dynamique jeune femme belge, a débuté sa carrière en travaillant chez Procter& Gambel dans la partie artistique de cette industrie. Laurence trouvait les odeurs les plus agréables accompagnant les différents produits ménagers de l’industrie. Nous l’avons rencontrée dans sa jolie boutique L’atelier Rosa Rose située juste en face de celle de Didier Gaglewski. D’immense toiles trônent ici avec son personnage Rosa Rose, proche de l’univers de la BD. On peut dire que Rosa Rose prend l’allure d’une belle plante! Les flacons de ses créations  Finou et Je respire s’harmonisent avec le décor.Au sous-sol la talentueuse nez nous fait entrevoir des milliers de flacons accompagnés de fiches où elle a noté les secrets des proportions utilisées pour chaque essence.

 » L’odeur a le pouvoir de transformer une création. Notre âme, notre partie vivante sont à la croisée des sens.  Pour moi , l’odeur est subliminante! J’ai étudié les molécules et je pense qu’il y a des choses que la nature n’a pas et que nous donne la chimie.« .

Laurence collabore depuis 2010 avec la compagnie théâtrale Le Tir et la Lyre en réalisant des scénographies olfactives pour leurs spectacles.

 

Finou, une eau de  parfum-création de Laurence Fanuel à la mémoire d’une grand-mère © K.Hibbs

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Renseignements pratiques

Office de tourisme de Grasse
www.paysdegrasse.fr

Musée international de la Parfumerie
2 boulevard du jeu de ballon
06130 Grasse
www.museesdegrasse.com
Tel +33(0) 4 97 05 58 00

Exposition Respirer l’art
du 20 mai 2022 au 5 mars 2023
Salles d’expositions temporaires du Musée International de la Parfumerie.

Les Jardins du MIP
979 Chemin des Gourettes
06370 Mouans-Sartoux
Tel l +33(0) 4 92 98 92 69
www.museesdegrasse.com

Où loger:
Chez Florence et Emmanuel aux Hauts de la Riviera
1017 Chemin de Stramousse
06530 Cabris
Tel 06 70 32 59 06
www.leshautsdelariviera.com

Où déjeuner:
Restaurant Lougolin
www.lougolin.com

Où dîner:
Auberge du vieux château à Cabris
www.aubergeduvieuxchâteau.com

Casino de Grasse
www.casino-victoria.fr/restaurant

Tous mes  remerciements à la Mairie de Grasse ainsi qu’à Franck -Dominique Raineri.

 

 

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