Le mois d’août refermera le bal de l’été avec ses multiples découvertes . Les Flâneries dijonnaises y sont à l’honneur, proposant de multiples balades à la périphérie de la métropole en Côte d’Or. Nous vous inviterons tout d’abord à la Randonnée du Chef au départ de la Cité de la Gastronomie de Dijon où fut construit en 1204 le premier hôpital pour les malades et les déshérités par Eude III, Duc de Bourgogne. Peu à peu l’ hôpital va s’agrandir tout en étant géré par l’ordre des hospitaliers du St-Esprit. Au 16 è siècle le maire et les échevins vont en reprendre la direction sous le nom de Notre-Dame de la Charité . En 1954 le chanoine Kir va installer les fondations d’un nouvel établissement sur les hauteurs de la ville. En 2015 les derniers transferts des services de l’hôpital auront lieu pour laisser place à la Cité de la Gastronomie, point de départ de la Randonnée du Chef.

 

 

La Randonnée du Chef

 

 L’Office de Tourisme de Dijon a édifié un programme avec la Fédération de la Randonnée pour créer un parcours de 13 km au départ la Cité de la Gastronomie jusqu’à la butte de Talant. Six guides ( bénévoles du Comité Départemental de la randonnée pédestre) piloteront tour à tour le public en passant par divers lieux historiques tels que le Puits de Moïse et la chapelle de la Chartreuse de Champmol.  La construction de ce monastère qui abrita 24 moines, fut initiée par Philippe le Hardi. La Chartreuse sera fermée à la révolution française et ses moines dispersés. Le lieu deviendra un asile psychiatrique en 1833. Durant ce parcours qui en est à sa 3 è édition, votre guide commentera la balade avec une approche personnelle ( liée à la flore ou encore au patrimoine). L’idée était également de rendre un chef complice de cette balade afin qu’on puisse déguster un pique-nique bourguignon original. Depuis l’année dernière c’est le restaurant bio La Menuiserie qui assure les repas. Le chef arrive avec son vélo cargo accompagné d’une ardoise où est notée la composition de chaque plat avec ses différents ingrédients et leur origine. Le  restaurant La Menuiserie cultive une philosophie locavore dans le choix de ses produits. Les participants sont ravis de la présence du chef qui sert, en début et en fin du pique-nique, le kir du chanoine et un ratafia à la truffe de Bourgogne récolté près de Gevrey-Chambertin.

À propos du restaurant La Menuiserie

 

Antoine Barré-Foncelle est le Co-Fondateur et Directeur de l’établissement. Lui et son équipe entretiennent une philosophie en faveur d’une restauration durable pour tous, défendant ainsi des valeurs tournées vers la responsabilité sociale et environnementale.

 

 

 

 

Le parcours de la randonnée

 

1-  Un peu d’histoire avec la légende de la chouette

 

En se promenant dans les ruelles pavées de Dijon vous remarquerez des symboles au sol représentant une chouette. Il s’agit du parcours du même nom qui vous guidera vers les lieux représentatifs de la ville. Ce parcours ferait référence à la légende de la chouette qui daterait du 11 è siècle. Durant le Moyen-Âge, l’évêché voulait que l’on construise une nouvelle église au coeur de Dijon. Un appel d’offre fut lancé au moment même où un jeune architecte arrivait par la route avec son paquetage. Celui-ci trouva une petite chouette blessée le long de la route et la soigna. Le jeune architecte imagina un système d’arques-boutants avec des contrepoids pour la construction de l’édifice religieux. L’évêché voyant qu’il se débrouillait bien, demanda au jeune homme de créer les décors. Le soir venu, ce dernier s’installa sans trop d’inspiration devant sa table à dessin et la petite chouette qu’il avait désormais adopté, se mit à donner des coups de bec en dessinant des motifs de feuilles sur la table à dessin. Elle revint tous les soirs en créant de nouvelles formes végétales avec son bec. L évêché, toujours très satisfait du travail de l’architecte, lui demanda de présenter également les personnalités locales. L’oiseau fit des dessins caricaturaux à la façon de gargouilles et l’architecte les confia à des sculpteurs qui les réalisèrent. La chouette mourut au bout de quelques années et fut immortalisée  sous la forme d’une sculpture sur la chapelle latérale jouxtant l’église.

2- Le jardin botanique de l’Arquebuse

 

La randonnée se poursuit avec la traversée du jardin botanique de l’Arquebuse. Au 16 è siècle il y avait une compagnie d’arquebusiers à Dijon qui laissa son empreinte grâce à de petites loges de tireurs disséminées dans le jardin. L’allumage des arquebuses se faisait avec une mèche qui enflammait la poudre avec une petite pierre à pyrite permettant de tirer jusqu’à 50 mètres. Le bâtiment des arquebusiers est encadré par deux escaliers rajoutés en 1783. Le dernier capitaine des arquebusiers les installera au même titre que les logettes. Le bâtiment des Arquebusiers sera transformé en 1836 en Muséum d’histoire naturelle accompagné d’ un planétarium. Le premier jardin botanique de Dijon sera créé en 1771 par  le mécène Bénigne Legouz de Gerland puis transféré en 1833 au sein du parc de l’Arquebuse de 5 hectares. On y trouve 600 espèces différentes de feuillus, une centaine de conifères, 300 espèces de roses anciennes et modernes et environ 1500 espèces de plantes variées et répertoriées. Le jardin de l’Arquebuse est le premier parc dijonnais labellisé Écojardin. Ce parc comprend également un rucher pédagogique et une école de botanique. Un joli temple d’Amour provenant de Bessey-Lès-Cîteaux ( où nous vous emmèneront à l’éponyme Abbaye de Cîteaux) est discrètement caché derrière quelques feuillages, dégageant une atmosphère romantique.

 

 

 

 

 

 

 

3– Le long du lac Kir

 

Dijon-Plage prend ses quartiers d’été jusqu’au 31 Août le long de ce lac artificiel d’une surface de 37 hectares situé à l’entrée ouest de la ville. Le public pourra également assister à l’événement musical D’jazz à la plage les 11 et 18 Août prochains.  Ce lac que l’on doit au chanoine Kir ( création en 1960)  constitue une des promenades préférées des dijonnais.On remarquera , face au lac, la statue du grenadier que l’on doit au sculpteur dijonnais Georges Diebolt. Cette sculpture, soeur du fameux Zouave , a été déplacée du pont de l’Alma durant les travaux qui s’y déroulèrent entre les années 1970 et 1974. En empruntant les sentiers remontant vers la Combe à la Serpent on profitera d’une magnifique balade au sein de la nature aux portes de Dijon.

 

 

4- La Chartreuse de Champmol

 

Philippe de Rouvre sera marié à 11 ans à Marguerite de Flandres mais décèdera très jeunette la peste. C’est Philippe Le Hardi , le seul duc qui ne soit pas originaire de Bourgogne , qui épousera par la suite  Marguerite de Flandres. Il eut l’idée de construite la Chartreuse pour y implanter la nécropole familiale des Ducs, dans une très grande église et un cloître. À la Révolution le petit cloître a déjà disparu et c’est le préfet de l’époque qui rachètera les lieux. Une tourelle située dans l’église et ses 102 marches , un  puits ainsi que le portail seront préservés. Le goût pour les bâtiments romantiques au 19 è siècle a sans doute épargné ces bâtiments. L’architecte Pierre-Paul Petit construira en 1833 une nouvelle chapelle en préservant le portail d’origine ainsi qu’un hôpital avec une habile intégration des vestiges. À proximité de la Chartreuse de Champmol se trouvait un des nombreux lavoirs irrigué grâce à la rivière du Raines.

 

 

 

 

 

5- Le Puits de Moïse

 

L’édifice avait été conçu pour être situé près du cloître et se trouve actuellement au centre d’une cour enclavée dans le parc du centre hospitalier de Dijon. Le puits est l’oeuvre du sculpteur hollandais Claus Sluter et de son neveu Claus de Werve qui travailleront une dizaine d’années sur ces sculptures. Il n’en subsiste aujourd’hui que la partie basse avec les 6 statues des prophètes de l’Ancien Testament. Le Puits de Moïse, polychrome à l’origine, préfigure l’art de la Renaissance et constitue un lieu de visite très apprécié du public. On remarquera la belle barbe de Moïse divisée en deux symbolisant la séparation des eaux de la Mer Rouge. Isaïe, David, Jérémie, Ézéchiel et Daniel accompagnent cet ensemble de sculptures.

 

 

 

 

 

 

 

6- Monter jusqu’à la forteresse de Talant

 

Durant la Randonnée du Chef on grimpera jusqu’à la butte de Talant en passant par un très beau verger baptisé du nom du botaniste François Bugnon qui fut autant un homme de laboratoire que de terrain. Dans un coin du verger un cadole en pierre sèche a certainement servi d’abri aux vignerons locaux. Talant, petite ville résidentielle située sur un éperon rocheux à l’ouest de Dijon  jouit d’un très beau panorama à 355 mètres d’altitude. Sa forteresse fut édifiée en 1208 par Eudes III ( nommé également Odon III) qui fut le 7 è duc de Bourgogne de la lignée capétienne. Sur les vestiges de l’ancien château on peut voir la dernière tour de la confrairie ( il y en avait 33) où se trouve le jardin des 5 roses. Pendant que Philippe le Hardi partira guerroyer, Marguerite de Flandres viendra s’installer à Talant, lui apportant une grande prospérité avec l’installation de diverses banques. L’église Notre-Dame de Talant est un édifice entièrement gothique dont la toiture est recouverte de tuiles de lave.L’intérieur de l’édifice comporte de magnifiques vitraux du peintre Gérard Garouste et du maître verrier Pierre-Alain Parot. Notre-Dame de-Talant est située à l’arrière d’une grande terrasse qui formait la cour du château. Le cellier de l’ancien château subsiste encore et servait aux vignerons de la cité. Il fut fermé au 19 è siècle et restauré dans les années 70. Inscrit aux Monuments Historiques, le cellier sert désormais à différents événements.

 

 

 

 

 

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Les Randos du Chef
jusqu’au 10 septembre 2023
À partir de 29 Euros

Restaurant & Café Bio La Menuiserie
28 rue des Godrans
21 000 Dijon, France
www.lamenuiseriedijon.fr

À Lire
TopoGuides
Dijon Métropole …à pied
37 promenades & randonnées
Editions de la Fédération Française de Randonnée

À découvrir aussi
Dijon-Plage et D’Jazz à Dijon
Renseignements: www.destinationdijon.com
Remerciements à Florence de l’Office du Tourisme Dijon Métropole et à mon guide André Beuchot.

À visiter
Musée de la Vie bourguignonne de Dijon
Monastère des Bernardines
17 rue Sainte-Anne 21000 Dijon