Merveilleux jardins de la Côte d’Azur ( 2 ème volet )

par | Mai 1, 2022 | Événements, Expositions, France

La seconde partie du périple sur les  merveilleux jardins de la Côte d’Azur nous mène à Menton, dans le jardin botanique du Val Rahmeh. Ici plus de 1700 espèces constituent un éventail exceptionnel de végétaux des 4 coins du monde. Nous voyageons entre hémisphère boréal et austral en incluant les régions subtropicales et tropicales. Le plus beau spectacle pour les visiteurs restera entre Septembre et Octobre avec les remontées de floraison.

 

La Villa du Val Rahmeh © K.Hibbs

Présentation et histoire d’un jardin d’exception

Au cours d’une déambulation éveillant notre curiosité et nos sens, nous découvriront 1700 espèces. Des variétés de plantes grasses d’Amérique centrale ou encore des fougères arborescentes de Nouvelle-Zélande sont présentées. D’impressionnants bambous géants d’Asie tropicale se courbent le long des allées. Une vedette incontournable est à retenir dans cet extraordinaire parcours, il s’agit du cyprès centenaire de Tassili, originaire d’Algérie toisant de sa hauteur l’ensemble du jardin. Cette ancienne propriété agricole de style italo-provençal d’un hectare et demi est accessible après avoir franchi la grille en fer forgé, gravée à la date 1875, année de la construction de la villa. Le lieu dégage toujours le charme suranné de son activité d’autrefois, conservant une jolie collection de plantes méditerranéennes ponctuées par des massifs de cédrats à la couleur jaune pâle. 

 

Collection de cédrats du jardin de Val Rahmeh © K.Hibbs

Cet ensemble a ensuite appartenu au début du XX è siècle à Sir Percy Pollexfen de Blaquière Radcliffe, ancien gouverneur britannique de l’île de Malte. Le nom de  » Rahmeh  » est très certainement associé au prénom de sa seconde épouse Rahmeh Theodora née Swinburne. Sir Radcliffe, inspiré par la mode des jardins exotiques, fit planter une allée de palmiers-dattiers qui existe toujours ainsi que des oliviers, cyprès florentins et mandariniers. Il fera également construire dans les années 1920 l’aile ouest de la maison  comportant 7 chambres, des dépendances pour le personnel et l’accueil actuel du public.Le domaine fut racheté  en1934 et rebaptisé Casa Rosa par Miss May Cambell, chanteuse lyrique et botaniste de formation, passionnée par la fleur de Datura. Elle fera également planter de nombreuses autres espèces de solanacées par son équipe de 4 jardiniers tels que des hibiscus, bougainvillées et agaves. En moins de 10 ans la célibataire britannique dilapidera ses économies et proposera à la vente le domaine au Muséum d’Histoire Naturelle . 

Un jardin aux fonctions conservatoires

Val Rahmeh a acquis depuis sa vocation scientifique et pédagogique, répondant au souhait de Miss Cambell.  Ici, sur la Côte d’Azur, nous sommes en quelque sorte embarqués sur l’arche de Noé d’espèces menacées et devenues rares dans leur milieu naturel. Grâce à son rattachement au Muséum d’Histoire Naturelle, le jardin du Val Rahmeh reçoit régulièrement des plants pour assurer leur bonne conservation. Le Sophora toromiro, une espèce d’arbuste endémique de l’île de Pâques, aujourd’hui éteinte, a trouvé sa place ici dans un microclimat chaud, humide et abrité du vent. On retrouve également cet arbre, d’une grande rareté, dans le jardin Serre de la Madonne à Menton.

Christophe est le jardinier responsable du site depuis 1995 ; il est aidé par 3 jardiniers adjoints. Le micro climat exceptionnel dû au cirque montagneux autour de la mer permet au dandro calamus ( bambou géant de 30 mètres de haut) de pousser aisément.  Le muséum s’attache à cultiver des plantes subtropicales et tropicales. Il a été constaté que ces espèces s’adaptaient très bien au climat de Menton. Depuis quelques années, le lychee s’étend dans la propriété et le frangipanier se plaît ici, même en hiver. Contrairement aux jardins d’Èze, les plantes succulentes du Val Rahmeh ne résistent pas à l’humidité.

Parterres de fleurs © K.Hibbs

Les collections et les menaces subies

Sur les 1700 espèces répertoriées à Val Rahmeh, une centaine sont classées par l’UICN ( L ‘Union internationale pour la conservation de la nature ). Christophe s’inquiète des contaminations virulentes qu’il faut combattre:

« On avait depuis 50 ans un sophara toromino, le dernier a disparu en 2021. Le Muséum est en train de faire une culture in vitro de cette espèce. Le  cyprès de Tassilis que nous possédons a une centaine dannées. Ma fleur préférée reste la Victoria cruziana qui provient dAmérique du sud ! On la sème chaque année car en dessous de 15 degrés elle ne tient plus. Nous combattons la maladie du charançon du palmier avec du chimique et du bio. En Europe ce sont lItalie et la France les plus contaminées par des insectes ravageurs daprès des études de lINRA. Les scolytes sattaquent aux lauriers et aux arbousiers. »

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Renseignements pratiques
Jardin botanique Val Rahmeh-Menton
Av. Saint-Jacques, 06500 Menton
Tel:04 93 35 86 72
De 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h à 17 h
Fermé le mardi
Tarif plein:7 euros
Tarif réduit:5 euros
Le jeudi à 10h15, visite guidée par un jardinier :2 euros en plus du droit d’entrée

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