Le Musée des Beaux-Arts de Dijon a été créé en 1799 sur la base d’une école de dessin, initiée par les gouverneurs de Bourgogne et qui existait avant la Révolution. L’ensemble muséal occupe l’ancien palais ducal, siège au XVᵉ siècle de l’État bourguignon. Au début du XXI ème siècle un processus de rénovation complet et assez long du musée a été engagé avec un concours d’architectes lancé en 2005. La fin des travaux ne verra le jour qu’en 2019.
Tous les musées de Dijon sont gratuits depuis 2004 par la volonté du Maire de la ville François Rebsamen ( à l’exception du Musée Magnin qui dépend de la RMN), ce qui participe largement au rayonnement de la ville de Dijon.
La restauration du Musée des Beaux-Arts
Yves Lion sera mandaté comme architecte principal, secondé par Eric Pallot, architecte du patrimoine de la Compagnie des architectes en chef des Monuments Historiques. La cour de Bar du musée occupe à la fois une fonction de place urbaine publique et celle d’ une cour du musée. La rénovation des bâtiments s’est accompagnée de la poursuite de la piétonnisation du centre ville. Le musée a été véritablement le point d’orgue de l’urbanisation de la ville. Le Musée des Beaux-arts se déploie dans différents bâtiments historiques et classés. La première tranche de la rénovation, initiée en 2008 et inaugurée en 2013, a été dédiée aux espaces historiques:
- La grande salle de l’hôtel de Philippe le Bon vers 1450, où sont présentés depuis 1827 les tombeaux des ducs de Bourgogne,
- La galerie de Bellegarde, édifiée en 1614 par le duc de Bellegarde, gouverneur de Bourgogne.
Les différents espaces du Musée
Le Musée des Beaux-Arts détient une collection réellement encyclopédique se déployant sur 6500 mètres carrés de surface et 4500 mètres carrés d’expositions. C’est en même temps un patchwork de différentes périodes: la Tour de Bar remonte au XIV è siècle, les cuisines ducales du XV è avec leurs six grandes cheminées, la galerie de Bellegarde date du XVII è du nom des gouverneurs de Bourgogne avec une partie du XVIII è , c’est dans l’ancien palais des états de Bourgogne que l’on a créé l’école de Dessin de Dijon, noyau initial du musée. Pour faire le tour complet de la cour et passer d’une aile à l’autre du bâtiment, il faut emprunter le 1er étage du musée. Le toit doré, visible quand on est dans la cour de Bar, date de la première tranche des travaux entrepris par l’architecte Yves Lion et apporte une petite touche contemporaine au bâti. Il était nécessaire de créer des colonnes de circulation verticale pour les personnes à mobilité réduite. La couleur or du toit fait écho aux peintures médiévales présentées au Musée .
On découvrira au Musée des Beaux-Arts une cinquantaine de salles d’expositions permanentes qui suivent la chronologie allant de l’antiquité à nos jours avec quelques points forts notamment au Moyen âge, XVIII è et 20 è à nos jours. Le musée possède une très grosse collection de panneaux de peintures sur bois germaniques et suisses provenant d’un legs important reçu en 1913 avec des oeuvres de Konrad Witz ainsi que du Maître des Ronds de Cobourg. 140 000 oeuvres sont conservées dans les réserves, seulement 2000 d’entre elles sont présentées au public. Le musée fait régulièrement des acquisitions, épaulé par les Amis du Musée et le Frac ainsi qu’un cabinet d’expertise comptable partenaire de Dijon.
La Tour de Bar
La Tour de Bar fut construite par Philippe le Hardi vers 1365 et comporte une partie des collections médiévales au rez-de-chaussée dans le cadre de la salle du chapitre de la Sainte Chapelle et une partie de celles du 20ème siècle à l’étage supérieur où s’ouvre une pièce résidentielle avec de larges fenêtres et une cheminée sculptée. C’est au second étage, durant la guerre de 100 ans, que le roi René d’Anjou, Duc de Bar fut retenu prisonnier par les ducs de Bourgogne de 1431 à 1436. La Tour de Bar a été restaurée durant la seconde tranche des travaux du Musée entre 2016 et 2019.Le musée étant très étendu, voici quelques » incontournables » à voir à l’occasion d’une première visite:
La salle des Festins du Palais des Ducs
Outre les Tombeaux des Ducs, la section médiévale offre une découverte des chefs d’œuvre provenant de la Chartreuse de Champmol, et une collection de peintures exceptionnelles, entre la Nativité de Robert Campin et un ensemble unique de retables suisses et rhénans. Les panneaux de bois peints témoignent également de l’influence des Flamands sur les peintres bourguignons au XV è siècle.
La salle des festins du logis ducal de Philippe Le Bon fut créée à la moitié du XV è siècle.Cette salle est devenue la salle des tombeaux Philippe le Hardi et Jean sans peur, installés ici dans les années 1820. Elle se trouve au 1 er étage du musée, dans le prolongement de la salle des retables. Ces tombeaux avaient été prévus pour une installation dans la chartreuse de Champmol, l’idée était de perpétuer la dynastie au sein du monastère. Philippe III dit « le Hardi » a donc commandé au grand sculpteur Claus Sluter un cénotaphe reprenant les codes de la sculpture médiévale avec un gisant sur le dessus et un cortège de pleurants ( symbole du deuil) autour des tombeaux. Au tout début du XV è, l’art funéraire était traité avec une extrême finesse en rond de bosse ( en 3 dimensions). Les pleurants, au nombre de 40 autour de chaque tombeau, seront achevés par Claus de Werwe, le neveu de Claus Sluter après sa mort.
La galerie de Bellegarde
Elle date du XVII è et se trouve au 1 er niveau du musée. On peut y découvrir une collection de retables de l’abbaye de Champmol. C’est dans son aile est que commence en 2008 le chantier de rénovation. Des travaux colossaux ont été réalisés sur la voûte en berceau de la galerie. La charpente a été coiffée d’ardoise neuves sous la direction de l’architecte en chef des monuments historiques, Eric Pallot. La galerie de Bellegarde a remplacé un bâtiment reliant le logis ducal à la tour et à la Sainte-Chapelle, endommagé par un incendie en 1503. Elle comportait deux escaliers à l’origine.
La salle des statues
Au 1 er étage du musée, nous voici immergés au 18 ème siècle avec au plafond une peinture de Pierre-Paul Prud’hon ( copie d’après Pierre de Cortone) intitulée Plafond à la gloire du prince de Condé, gouverneur de Bourgogne (huile sur toile, 1786-1787) constituant le seul ensemble coloré de cette magnifique salle ornée de statues de marbre blanc. Prud’hon mettra un peu plus d’un an à réaliser cette copie de décor baroque romain commanditée par le directeur de l’école de dessin, François Devosges. C’est dans cette salle des statues que les envois des lauréats du Prix de Rome furent installés. Cette installation témoigne largement de la qualité de l’enseignement dispensé alors au sein de l’école de Dessin. L’architecte-décorateur Jean-Charles Bellu fut appointé par Louis-Joseph de Bourbon pour assurer le décor des murs, des portes et des plafonds.
L’école de Fontainebleau
Elle est constituée par la rencontre de l’aristocratie française avec le mouvement artistique de la renaissance italienne durant la première moitié du 16 è siècle. On découvre une sensualité nouvelle dans la représentation du corps féminin. François 1 er s’emploiera à embellir considérablement le château de Fontainebleau qui deviendra un haut lieu artistique. Le Musée des Beaux-arts de Dijon présente dans cette section dédiée à la Renaissance en Europe( 3 ème étage) l’oeuvre anonyme » La Dame à sa toilette, » une huile sur toile datant de la fin du XVI è siècle.
Le Maniérisme au XVII è siècle
On ne manquera pas d’aller admirer la très belle oeuvre de la Vénus endormie du peintre néerlandais Dirck de Quade van Ravesteyn au sein de la section du 17 ème siècle en Europe (3 ème étage). Cette œuvre a très certainement fait partie des collections de l’empereur Rodolphe II à Prague, où le peintre a travaillé à partir de 1589.Cette huile sur bois cette œuvre est représentative de l’art maniériste, précieux et raffiné, de la cour de Prague à la fin du XVII è siècle.
Les oeuvres d’art du XIX è et début du XXI è
Lors d’une première visite de reconnaissance au Musée des Beaux-arts le public pourra apprécier le mouvement du Japonisme ,époque à laquelle la découverte de l’art japonais par les occidentaux. Le peintre nantais James-Jacques Tissot, à la fin des années 1850, fera ses premières armes à Paris où sa passion pour l’art japonais lui inspirera ses peintures.
La donation Granville
En Décembre 1969 , Pierre et Kathleen Granville-Parker, un couple de collectionneurs de l’art du XIX et XX è siècles acte une première donation ( Il y en aura 3 en tout) au prestigieux Musée des Beaux-arts de Dijon. Leur collection a été construite à la mesure de leur passion pour l’art. Ils acquirent des oeuvres de style très divers ( Ecole de Barbizon, Ecole de Paris, peintres impressionnistes et symbolistes). Odilon Redon marquera les esprits à travers son goût pour l’onirisme et le mysticisme. Le musée des Beaux-arts de Dijon détient au sein de la donation Granville la très belle huile sur toile Vision dans les nuages réalisée par Odilon Redon vers 1900. le peintre avait une fascination pour « le beau et le bien » dégagés dans les ciels qu’il peignait.
Les expositions temporaires :Arts de l’Islam -Un passé pour un présent
Le musée des Beaux-Arts détient une très belle collection d’art islamique. Il participe actuellement, jusqu’au 27 Mars prochain, à une série d’ expositions coproduites avec le Louvre et la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais dans 18 villes de France à l’opération nationale Arts de l’Islam-Un passé pour un présent.
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Musée des Beaux-Arts de Dijon
1 Rue Rameau, 21000 Dijon
Tél 03 80 74 52 09
https://musees.dijon.fr
Entrée gratuite
Remerciements à Thomas Charenton, Anne Camuset ainsi qu’à l’Office de Tourisme de Dijon
www.destinationdijon.com
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