¡ Valencia te quiero ! Pour tes 300 jours de soleil par an et tes 2000 ans d’histoire! Ancien fief de la couronne d’Aragon et capitale mondiale du design et du tourisme intelligent en 2022, la 3ème ville d’Espagne se décline en une incroyable mosaïque architecturale, parcourant gothique, baroque, modernisme ainsi que l’architecture visionnaire de Santiago Calatrava Valls. Le grand élan de Valence dans sa modernisation eut lieu aux prémices de l’America’s cup en 2007 avec ses 12 équipes internationales.
Hemisfèric est un bâtiment remarquable et spectaculaire conçu par Santiago Calatrava qui représente un immense œil humain, l’œil de la sagesse- Photo © K.HIBBS
On pourra sillonner en toute facilité les différents sites avec la Valencia Tourist Card proposant des forfaits de 24,48 et 72 heures ou bien opter pour des balades en vélo en Valenbisi depuis le Bioparc à l’ouest de Valence en passant par les jardins du Turia jusqu’au parc naturel de l’Albufera à l’est (pour les plus sportifs!). Le lieu se mérite et, une fois arrivé, on posera son 2 roues pour glisser au fil de l’eau dans un bateau effilé à fond plat entre roseaux et canards à col vert. Le parc de l’Albufera (« petite mer » en arabe) devrait prochainement être classé en tant que biosphère. Anciennement territoire royal d’Alphonse XIII il fut vendu en 1911 à la ville de Valencia pour 1 millions de pesetas. L’Albufera, avec ses 14 000 hectares de rizières fut immortalisé dans la série télévisée des années 1970 « Cañas y barro » ( de roseaux et de boue »), inspirée du roman de Vicente Blasco Ibáñez. Valence, élue Capitale verte de l’Europe 2024 est aussi remarquable et attachante pour ses traditions populaires, artisanales et gastronomiques. Ici on cuisine le riz de plus de 40 façons et l’on cultive les vignobles avec du cépage Bobal (raisin rouge).
Albufera Valencia Pier © David Sangüesa © VisitValencia
Sur le lac de l’Albufera – Photo © K.HIBBS
Valence, ville miraculée
Suite à la grande crue du 14 octobre 1957 qui ravagea la ville, la municipalité de Valence détourna le fleuve Turia en aménageant un nouveau lit qui contourne l’agglomération par le sud. Cette initiative laissa place à une importante bande de terrain asséché dans le lit du fleuve qui traversait la ville d’ouest en est et entourait ainsi le centre historique. Grâce à ce détournement du fleuve Turia, Valence a pu être épargnée de la terrifiante Dana (depresion aislada en niveles alto) qui s’est traduite en Octobre 2024 par des précipitations qui ont atteint jusqu’à 500 litres par mètre carré. Ce n’est pas Valence qui a été impactée mais bien les villages de la Province de Valence. Il est essentiel de préciser que les zones les plus sévèrement impactées sont en réalité les localités autour de Valence (Paiporta, Torrent, Alcàsser, Picanya et Catarroja).
La grande crue d’Octobre 1957 à Valencia – Photo d’archive © DR
La Huerta et ses jardins potagers
La Huerta est l’équivalent d’un ensemble de jardins potagers ceinturant sur quelques 120 km2 la ville de Valencia, depuis Puzol au nord à l’Albufera au sud. Toni Montoliu qui est fermier à la Huerta en parle comme étant » le plus grand jardin de l’Europe » notamment avec ses nombreux orangers. Vous aurez peut-être l’occasion de déguster une paella à la Barraca de Toni en allant sélectionner tous les ingrédients préalablement dans son potager. La Huerta valencienne exporte fruits et légumes dans toute l’Espagne ainsi qu’à l’étranger. Les restaurants de Valencia et le marché central s’y approvisionnent pour favoriser la philosophie du circuit court. Cet ensemble de jardins potagers possède un système d’irrigation hérité des Arabes qui préfigura l’institution officielle du Tribunal de las Aguas régulant ses canaux et règle les conflits entre agriculteurs tous les jeudis à midi à la porte des Apôtres de la Cathédrale.
Orangeraie dans la Huerta de Valencia – Photo © VisitValencia
Estación Del Norte, une histoire d’oranges
L’année de construction de cette gare de style moderniste en 1917 par l’architecte Demetrio Ribes correspond aux premières exportations d’oranges dont la production remonte à plus de 800 ans. L’Angleterre importe notamment les oranges amères de Valence pour en faire de la confiture. Les oranges douces auraient, quant à elles, été introduites par les Maures. La décoration de l’intérieur de la gare avec des mosaïques met en avant le précieux agrume. Dans les rues de Valence les orangers ploient sous le poids de leurs agrumes et ce sont les employés municipaux qui viennent faire tomber les oranges par vibration avec une machine et une immense bâche entourant les arbres !
Estación Del Norte, colonne recouverte de mosaïque -Photo © K.HIBBS
Horloge de l’Estación Del Norte – Photo © K.HIBBS
Estación Del Norte, message de bienvenue en anglais -Photo © K.HIBBS
Mercado Central et Mercado Colón: à voir et à manger!
Le modernisme a été très prégnant à Valence avec le marché central, véritable institution pour y trouver tous les produits frais du jardin et plus de 250 échoppes sur 8000 mètres carrés. L’architecture du Mercado Central est à voir, inspirée par l’art nouveau valencien appelé également Modernisme valencien. En levant la tête vers le puits de lumière, on sera époustouflé par le dôme haut de 30 mètres et ses vitraux décoratifs. Sur la façade, les carreaux de céramique font référence à la vie rurale ainsi qu’à l’agriculture des oranges.
Le marché central de valencia -Photo © K.HIBBS
Le Mercado de Colón (Marché de Colón) a été conçu par l’architecte Francisco Mora Berenguer au début du 20è siècle, nous rappelant les constructions de Gaudí pour Barcelone, notamment avec les assemblages de céramique très colorés en » trencadis » sur la façade extérieure pavée de briques rouges. D’élégantes boutiques s’étalent sur 3000 mètres carrés, nous rappelant l’atmosphère de Covent Garden. Il faudra immanquablement faire une pause à la terrasse de la Horchatería Daniel, un des temples de la boisson traditionnelle orxata de xufa fabriquée à partir de la « chufa », un tubercule d’origine égyptienne devenu typiquement valencien qui bénéficie d’une Appellation d’Origine. Ce lait végétal sucré est accompagné de fartons, délicieux petits pains briochés à tremper dans cette boisson.
Intérieur du Marché de Colón- Photo © K.HIBBS
Détail d’un motif floral en mosaïque sur la façade en brique du Marché de Colón- Photo © K.HIBBS
Façade intérieure du 1er étage du Marché de Colón- Photo © K.HIBBS
Café de Las Horas
Le café de Las Horas est un concentré de baroque faisant la part belle à l’éponyme Agua de Valencia (encore une histoire d’oranges mais version alcoolisée!). Cette boisson légendaire consiste en un cocktail rafraîchissant composé à base de vodka, gin, cava et du jus de délicieuses oranges valenciennes. Ce cocktail unique a été breveté et se déguste régulièrement dans ce café très en vogue installé dans d’anciennes écuries. Ici on propose bon nombre de concerts, conférences et autres activités culturelles. Le maitre des lieux, Marc Insanally, a fait ses études à Londres en littérature espagnole. Il justifiera son investissement en soulignant « qu’il cherchait un endroit pour se poser pour y lire un livre! « . Valence, « subtil mélange d’Europe et des Caraïbes » semblait la ville toute désignée pour ce natif de la Guyane anglaise.
Présentation de la Agua de Valencia au Café de Las Horas -Photo © Cafedelashoras
Le pouls du vieux centre historique est très certainement la jolie petite place de la Virgen, située entre la place de la Reine et le marché central dans le quartier de la Seu. Les édifices religieux les plus emblématiques s’y trouvent réunis. La basilique des désemparés, (virgen de los desamparados) fait référence à la patronne de la ville, Amparo, par extension du mot « desamparados » à qui l’on dévoue un culte fervent. L’édifice religieux date du 17è siècle avec des peintures en détrempe remarquables, réalisées sous forme de fresques sur la coupole par le peintre royal de Madrid Antonio Palomino entre 1701 et 1704. On ne manquera pas la porte arrière de la cathédrale de style gothique, dite porte des Saint Apôtres. La cathédrale de Valence située dans le quartier de la Seu,comporte 3 portes: le portail principal de style baroque, une porte romane ainsi que la porte des apôtres. Tous les jeudi, le tribunal des eaux s’y réunit, présidé par un huissier pour régler différents conflits entre agriculteurs. La cloche de la tour de la cathédrale est surnommée » Micalet » en valencien ( Michèle) et sert d’horloge depuis le Moyen-âge. A midi pile elle sonne 8 fois ! A la tombée du jour, les mélomanes se rendront à l’église San Juan de la Cruz, jouxtant le musée de la céramique Gonzales Marti, pour profiter d’une magnifique mise en lumière et en musique intitulées El Oro de San Juan. L’équipe d’Ars Magna est à l’origine de cette originale mise en valeur de l’église transformée au 18è siècle par la famille Rabassa de Perellós, les propriétaires du marquisat de Dos Aguas ( dont le palais n’est autre que le musée de la céramique). Le public pourra apprécier de spectaculaires bas-reliefs rococo conçus par le peintre et graveur Hipólito Rovira (1693-1765) et un ensemble d’azulejos remarquables sous la forme de visites guidées en journée et en soirée.
Fresque sur coupole de la basilique des désemparés- Photo © K.HIBBS
Eglise Saint Nicolas- Photo © K.HIBBS
El Oro de San Juan © Ars Magna
Au pays des Ninots, artisans fallers et Falleras Mayores
Depuis le dernier dimanche de février la fête des Fallas a été officiellement déclarée ouverte durant la cérémonie de la Crida qui a pris place en haut des Torres de Serranos de l’époque médiévale situées au nord de Valence. La Crida a lieu en début de soirée et se traduit par un véritable appel proclamant l’ouverture officielle des festivités liées aux Fallas par la reine Fallera (Fallera Mayor) de l’année. Cette tradition, précédée dans la journée par de joyeuses explosions de pétards ( La Mascleta) remonte au début du 20è siècle attirant des milliers de spectateurs au pied des deux tours revêtues de somptueux éclairages.
Mascletà de la fête des Fallas -Photo ©VisitValencia
La Cridà des Fallas devant les Torres de Serranos- Photo ©VisitValencia
La Fallera Mayor ainsi que la Fallera Mayor Infantil de Valencia, sont les plus hautes représentantes symboliques des Fallas de Valencia. Elles sont toutes deux membres d’une commission fallera choisie par un jury. La fonction principale de la Fallera Major est d’agir comme ambassadrice de la fête des Fallas dans la ville de Valence même et à l’extérieur, partout où elle est requise pendant l’année que dure son règne. Chaque commission fallera de Valence qui le souhaite pourra présenter une candidate. Les candidates participeront ensuite en costume valencien à un défilé et seront évaluées par un jury. Cette année 2025 le concours a été remporté par Berta Peiró García pour la section des Falleras Mayores et par Lucía García Rivera pour la section des Falleras Mayores Infantil. La fête des Fallas a officiellement lieu entre le 1er et le 19 Mars, symbolisant l’arrivée du printemps et le renouveau de l’activité sociale de la communauté valencienne. Le déroulement de la fête des Fallas est caractérisé par au moins 800 fallas au cœur de la ville réunissant les sections « standart » ainsi que les « infantiles » et ce, pour chaque « Comisión fallera ». Chaque falla est présentée sous la forme d’un monument éphémère composé de ninots (figures caricaturales en bois et papier mâché) créé par des artistes et artisans locaux, membres d’associations de quartier. La plantà commencera lorsque les fallas composées de Ninots seront érigées sur les places de la ville puis réduites en cendres lors de la crémà pour marquer la fin des festivités la nuit du 19 mars alors que les Ninots graciés (Ninots indultat), suite à un vote populaire, seront conservés au Musée Fallero de Valence, situé dans un ancien couvent du quartier de Monteolivete. Chaque année, c’est au Musée des Sciences de la Cité des Arts et des Sciences, qu’est présentée l’exposition de Ninots à gracier où, consécutivement, le public glissera son choix dans des urnes en fin du parcours d’exposition. Historiquement, cette exposition eut lieu successivement au Marché Central puis à la bourse de la soie après la guerre civile espagnole.
Photo d’archive d’un Ninot Indultat © Droits réservés
Ninot de Van Gogh réalisant son autoportrait- Exposition de Ninots du Musée des Sciences 2025- Photo © K.HIBBS
L’univers des artistes falleros, rencontre avec Ximo Esteve
Une association officielle regroupe les artistes-artisans de fallas. Chacun d’entre eux possède son propre atelier, son style et sa manière de concevoir les Ninots. La Ciutat de l’Artista Faller ou Ciutat Fallera (Cité de l’artiste Fallero) est un quartier appartenant au district de Benicalap. Elle est née en 1947 avec l’idée de construire un complexe artisanal d’ateliers pour la construction de fallaes et de chars au cours des années 1942-1954 et 1956-1966. La Cité de l’Artiste Fallero a agrandi ses espaces et s’est officiellement conclue avec l’inauguration du Musée de l’Artiste Fallero le 26 février 1993. Le musée expose pas moins de 250 ninots dont les premiers datent de 1948. Certaines figures grotesques possèdent un mécanisme interne et sont faites soit avec du polyester, en impression 3D avec de la paille de riz ou bien avec du papier mâché (cartó pedra). Les premiers Ninots étaient fabriqués avec un parot, une pièce longitudinale en bois servant à suspendre la chandelle qu’utilisaient les charpentiers pour s’éclairer. Le parot fut progressivement habillé de vieux vêtements et affublé d’un masque.
Ninot du musée de l’artiste fallero – Photo © K.HIBBS
Ninot représentant Salvador Dali au musée de l’artiste fallero © K.HIBBS
Ximo Esteve nous a ouvert les portes de son atelier situé au sein de la Cité de l’artiste Fallero .
« Les thématiques tournent autour de la transformation et une mise en forme ironique de sujets tant sociaux que politiques qui prennent la forme de monuments éphémères et satiriques. Les Falles, composés de multiples ninots peuvent dépasser 20 mètres de haut et ont été inscrits en novembre 2016 à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Notre atelier collabore avec différentes associations de Fallas et nous procure ainsi beaucoup de commandes durant l’année. Quand une création est terminée elle est mise sous plastique avant de quitter l’atelier. Dans la cité on compte une soixantaine d’ateliers. Valence sera en flammes la nuit du 19 au 20 mars ! « .
Plaque en céramique devant l’atelier de Ximo Esteve -Photo © K.HIBBS
Ximo Esteve devant une réalisation en cours dans son atelier – Photo © K.HIBBS
Des Falleras mayores enveloppées de soie
L’histoire de la soie valencienne a commencé à la bourse de la soie. Au 15è siècle Valence, port principal de la Méditerranée, était une importante puissance commerciale.Des milliers de familles valenciennes vivaient de la production de la soie dans le quartier velluters. La plupart des églises ont pu être restaurées grâce au négoce de la soie qui fit la richesse de Valence avant d’être concurrencée par les soieries de Lyon. La bourse de la soie ( Lonja de la seda) de Valence fut créée en 1491. Ce centre de commerce était très apprécié pour les grossistes dont les prix, la qualité et les mesures étaient régulièrement contrôlés. A L’intérieur de la bourse, le plafond a été orné à la façon d’une église afin de souligner le caractère respectable des lieux pour un commerce juste et équitable. La soie est inscrite dans l’ADN de la communauté, symbole d’opulence et de savoir-faire local. Un musée de la soie a été construit en 2016 grâce à la générosité de nombreux mécènes parmi lesquels les propriétaires de la chaîne des supermarchés Mercadona. Les Falleras sont habillées dans des robes le plus souvent cousues main, en soie et brodée de fils d’or ou d’argent. Ainsi la soie valencienne reste et perdure dans la tradition des Fallas. A l’occasion d’une visite au Musée Fallero, vous pourrez parcourir au 1er étage du bâtiment de nombreuses photos et peintures de Falleras arborant avec fierté leurs tenues.
Offrandes durant les fallas de 2024 © VisitValencia
Détail d’une coiffure avec moños ( macarons tressés) © VisitValencia
Détail d’une robe traditionnelle de Fallera ©VisitValencia
Amparo Fabra Indumentaria, créatrice de robes traditionnelles valenciennes
La boutique d’Amparo Fabra se situe dans le quartier de l’Ensanche à Valence, avec ses belles devantures et ses restaurants , on est un peu dans le « Soho valencien » ! Amparo a passé la main progressivement à sa fille et nous a évoqué avec passion son métier de couturière auprès des Falleras et Falleros.
Intérieur de la boutique d’Amparo Fabra à Valence -Photo © K.HIBBS
Amparo Fabra:
« Nous fabriquons de façon artisanale depuis plus de 4 décennies des tenues s’inspirant des costumes des 18è et 19è siècles. Durant les 15è, 16è ,17è et 18è siècles, les femmes portaient des corsets avec des baleines comprimantes et cela a été supprimé au 19è dès 1850 avec des tenues plus amples moins près du corps et des manches bouffantes. Les Falleras Mayores utilisent plutôt les costumes du 19è siècle qui sont plus baroques et plus richement décorés et moins austères pour les Fallas. Cependant pour d’autres occasions elles portent les robes à corset du 18è siècle. La ballera Mayor est une ambassadrice qui mène des actions toute l’année. Une tenue peut coûter de 300 à 25 000 euros, elle est fabriquée entièrement avec de la soie et les motifs sont originaux. La soie est notamment fabriquée par la Compagnie de la soie et la maison Garin. La broderie des fleurs se fait à l’envers du tissu avec plus de 600 aiguilles. Pour les tenues masculines nous nous sommes référé au sarouel historique que les travailleurs portaient dans la Huerta pour s’occuper des cultures. Nous sommes 14 couturières et chacune a une fonction précise. L’association des tailleurs et des couturiers( Gremio Artesano de Sastres y Modistas) a été créé en 1247.
La toile d’espolin (tissu en soie), résulte d’un tissage manuel avec un métier à tisser Jacquard. Trois mois de tissage sont nécessaires pour la confection de cette véritable pièce d’orfèvrerie et il faudra compter environ 1500 euros le mètre pour de la seda espolinada. Elle a d’abord servi dans les églises pour la confection de tentures avant d’être sélectionnée pour l’univers des Fallas.
Amparo Fabra dans le vestiaire de son atelier- Photo © K.HIBBS
Une toile d’espolin brodée à l’envers dans l’atelier de confection d’Amparo Fabra -Photo © K.HIBBS
Les éventails de Séville sont fabriqués à Valence !
La petite boutique Abanicos Vibenca se trouve à quelques encablures due la bourse de la soie. On peut voir travailler derrière la vitrine Vicente Benlloch Caballer, un des derniers artisans peignant à la main des éventails vendus pour la plupart à Séville.Le métier s’est transmis depuis 1910 de génération en génération. Pour chaque éventail il faut 4 à 5 artisans pour la fabrication: choix du bois, perçage des trous, couleur du bois, la mise en place du coton sur les éventails. Vicente intervient à la 5è étape qui consiste à peindre les motifs. Le prix varie selon la qualité du bois et les motifs réalisés à la gouache. On peut peindre également le bois avec de l’huile mais c’est plus rare dans cette boutique. Vicente s’arrêtera bientôt mais il n’y aura personne dans sa famille pour lui succéder.
L’atelier de Vicente Benlloch Caballer – Photo © K.HIBBS
Vicente Benlloch Caballer peignant à la gouache des motifs sur un éventail- Photo © K.HIBBS
Valence et ses musées incontournables
Le musée national González Martí (celui qui sauva le bâtiment après la guerre civile en l’achetant et y installa sa collection de céramiques) de la céramique de Valence est le plus important d’Espagne. Le musée, conçu par l’architecte Ignacio de León, fut installé dans un magnifique palais baroque au cœur de la vieille ville de Valence. La façade du bâtiment également de style baroque est surmontée d’une Vierge du Rosaire et encadrée par les sculptures de l’artiste valencien du 18è siècle, Ignacio Vergara. Après avoir traversé la cour intérieure du palais, le public pourra déambuler dans une vaste pièce contenant notamment un superbe carrosse aux nymphes du18è siècle avant de se rendre dans la salle dédiée à une exposition temporaire sur les peignes valenciennes entre le 18è et 20è siècles et leur utilisation cérémonielle. L’usage du peigne sera remplacé à la moitié du 19è par la traditionnelle coiffure en escargots retenus par 2 petits peignes latéraux appelés « peignes falleras ». De nos jours les cheveux des Falleras sont arrangés en trois chignons tressés (les moños ) sur les côtés et l’arrière de la tête, agrémentés de bijoux dorés. L’exposition « Du typique à l’actualité. Le peigne dans les vêtements valenciens » est visible jusqu’au 25 mars prochain.
Façade du musée de la céramique de Valencia -Photo © K.HIBBS
Les chambres privées du marquis de Dos Aguas sont situées au 1er étage du palais avec de nombreux décors de marbre, de stuc et de peintures. Une impressionnante salle de bal vous invitera à déambuler avec des comédiens en costume d’époque qui vous conteront l’histoire des lieux. Le musée abrite la plus grande collection nationale de céramique hispano-mauresque du VIIIe siècle à nos jours.
Le centre d’art Hortensia Herrero , un ancien palais du 18è siècle, a été initié par la mécène du même nom, épouse de Juan Roig, propriétaire des supermarchés Mercadona. Cette fondation d’art contemporain a été initiée avec un double objectif : partager avec la société l’art contemporain le plus passionnant au niveau international et contribuer à faire de la Comunitat Valenciana une destination culturelle et artistique de premier plan. Ce nouveau lieu rassemble la collection privée de sa mécène Hortensia Herrero, qui comprend des œuvres d’artistes tels qu’Andreas Gursky, Anselm Kiefer, Georg Baselitz, Anish Kapoor et Mat Collishaw. Certains de ces artistes ont créé des œuvres spécifiques qui occupent des espaces spécifiques du Centre d’Art. Des œuvres interactives et cinétiques viennent enrichir cette incroyable collection. Bien que la collection s’intéresse tout particulièrement à l’art du 21è siècle, elle inclue également des œuvres de grands maîtres du 20 è siècle tels que Calder, Dubuffet ou encore Roy Lichtenstein. Au 14è siècle l’extérieur du musée faisait partie du quartier juif de Valence jusqu’en 1389.
Hall d’entrée du centre d’art contemporain Hortensia Herrero -Photo © K.HIBBS
Hall d’entrée du centre d’art contemporain Hortensia Herrero -Photo © K.HIBBS
La paëlla du bord de mer et de l’Albufera
Il ne serait pas imaginable de quitter Valence sans avoir exploré ses différentes recettes de paëlla! Au bord du lac de l’Albufera , le restaurant Nou Racò son très populaire Arroz de senyoret composé de riz et de fruits de mer préalablement décortiqués. La légende rapporte qu’un client capricieux ne voulut pas avoir à décortiquer avec ses doigts les crustacés composant sa paëlla. Le restaurateur lui prépara le plat selon son souhait et le » monsieur précieux » put le déguster à la cuillère! Parfois les caprices sont à l’origine de recettes inventives… Le restaurant El Coso del Mar borde les plages blondes de la Marina de Valencia. On pourra y déguster une autre alternative de paëlla composée principalement de poulet, de lapin, d’artichauts et de différentes sortes de haricots ( haricots tavella, garrofó ou des bajoquetes). On pourra intégrer dans le riz du safran et du paprika fumé, accompagnés d’ail et d’un brin de romarin. Les Valenciens aiment que le riz de la paella soit sec voire croustillant. La variété de riz Albufera est le résultat d’une sélection naturelle des variétés Bomba, Sénia et Bahía. De forme ronde et à grain nacré, il absorbe une grande partie de la saveur du bouillon dans lequel il est cuit.
Arroz de senyoret au restaurant Nou Racò- Photo © K.HIBBS
Paella au poulet, lapin et légumes du restaurant El Coso del Mar- Photo © K.HIBBS
Les tapas du gastrobar Birlibirloque
Tenu par Guillaume Glories, nommé meilleur sommelier d’Espagne en 2012, le Birlibirloque est devenu une véritable institution. L’entrepreneur est originaire du Tarn et a épousé une valencienne. Vous ne serez pas près d’oublier les coquilles saint Jacques à la sauce mangue ou encore les artichauts acompagnés de chips de jambon à l’huile d’olive noire accompagnés d’un vin rouge » La Lièvre » d’appellation d’origine Requena-Utiel, un vin rouge de couleur cerise noire aux arômes fruités.
Guillaume Glories:
» On a commencé avec mon épouse qui est valencienne avec un petit restaurant à cote du marche central et nous avons déménagé il y a 7 ans dans ce bâtiment moderniste classé monument historique et réalisé 2 ans de travaux.On a retrouvé des colonnes en fonte de 1910, sur les sols on a installé des céramiques. Au rdc on a un bar à tapas qui fait aussi wine bar jusqu’à 1 heure du matin. Je suis sommelier de formation et en 2012 j’ai été désigné comme meilleur sommelier d’Espagne. Nous recherchons des vignerons authentiques et avons plus de 1000 étiquettes du monde entier. Nos plats sont entièrement réalisés avec des produits de saison frais en circuit court.nous faisons des soirées dégustation 2 fois par mois sur invitation. Au sous sol nous avons decouvert un refuge anti bombe que nous avons transformé en cave a vins avec 5000 bouteilles. Dans l’ancienne charbonnière nous avons réalisé une grande salle e degustation et pour divers événements. Les plafonds ont été tapissés de tamis à riz que l’on a rempli avec des fibres pour neutraliser la réverberation sonore, cela a été l’idée du designer Pepe Cosín Valero ».
Coquilles St Jacques à la crème de mangue – Photo © K.HIBBS
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L’hôtel ADHOC Monumental
Ce charmant boutique hôtel est niché dans le quartier historique de Valence, non loin des rives de l’ancien lit du fleuve Turia.L’établissement a été entièrement restauré dans une ancienne demeure. Le sol en céramique de l’entrée principale, a été réalisé par la légendaire entreprise Miguel Nolla Bruget. Nolla eut l’idée géniale d’imiter la mode des céramiques anglaises dans les années 1868. Celles-ci ont inspiré des architectes tels que Gaudi ou encore Domenech dans la ville de Reus, près de Barcelone.
Rez-de-Chaussée de l’hôtel Ad Hoc -Photo © K.HIBBS
Carreaux de céramique de Miguel Nolla Bruget – Photo © K.HIBBS
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Renseignements pratiques
Y aller
Vol direct Paris-Valence au départ d’Orly -Terminal 1 avec la compagnie Vueling
Où loger
Un boutique hôtel cosy avec un excellent petit déjeuner sous forme de buffet.
Obtenir le programme des Fallas de 2025
https://www.visitvalencia.com/fr/fallas
Tous droits réservés Texte & photos © K.HIBBS ainsi que la banque d’images © Visit Valencia
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