Au coeur de l’hiver entre janvier et février, la quiétude ensoleillée se niche au creux de petites îles insoupçonnées à quelques encablures de notre beau territoire. Laissons-nous vivre lentement durant une semaine au Cap Vert, le cher « petit pays » de Cesària Evora . Pour une première visite sur l’archipel, nous vous conseillons d’aller en premier lieu sur l’île de Santiago, très riche en histoire, et dont les façades rieuses aux couleurs pastel de sa capitale Praia vous insuffleront une belle énergie. Le quartier du Platô constitue l’axe principal du centre ville et dégage une atmosphère pleine d’effervescence avec son marché couvert, ses échoppes et ses nombreux petits cafés-concert. Le vendredi soir à la tombée du jour, on assiste régulièrement à des déambulations spontanées de musiciens interprétant en choeur une morna, musique typique du Cap-Vert, au rythme lent et langoureux. Ici tout le monde semble avoir été touché par la grâce de la musique et les belles voix se font connaître au gré des improvisations de rue accompagnant les guitaristes et les joueurs de cavaquinho ( petite guitare à 4 cordes pincées d’origine portugaise). La simplicité est à l’ordre du jour et le temps semble s’étirer lentement jusqu’au dernier baillement du jour. Sur l’avenue piétonne 5 de Julho du quartier du Platô, il vous faudra faire une pause au très joli et confidentiel petit musée d’ethnographie présentant une très belle collection d’objets et d’outils, témoins de la vie rurale au Cap Vert. Quelques emblématiques Pano di terra y sont présentés. Au Cap Vert, la production artisanale de ces pagnes en coton est apparue dès le XVIè siècle, avec l’introduction de la culture du coton. Cette bande de tissu est devenue un symbole de l’identité du pays mais également le souvenir de ses tristes années à l’époque de l’esclavage.
Dans la partie est du quartier du Platô, abrité derrière une façade décorée d’un mural peint à l’effigie du héros Amilcar Cabral, le musée dédié au héros de l’indépendance capverdienne est à découvrir pour comprendre l’histoire du Cap Vert. Né en Guinée africaine, Amilcar Cabral, désigné aussi sous le pseudonyme d’Abel Djassi, sera le fondateur en 1956 du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et des îles du Cap-vert.
Une balade à Cidade Velha et dans les montagnes de São Domingos
La vieille ville s’appelait à l’origine Ribeira Grande. Elle fut rendue célèbre et florissante par son funeste commerce d’esclaves durant 3 siècles mais fut quasi anéantie lors d’un raid du pirate Jacques Cassard qui attaqua ville avec son armada de 10 navires. La ville fut délocalisée à Praia de Santa Maria en 1769 avec des docks dédiés au commerce maritime. Aujourd’hui encore, on peut remarquer l’ancien pilori ( pelourinho) où se négociait la vente des esclaves débarqués des navires. On ira explorer les jolies ruelles bordées de vieilles maisons parmi lesquelles la rua Banana abritant un petit centre artisanal. Un peu plus loin la petite église Nossa Senhora do Rosário dégage une atmosphère apaisante, bordée à l’extérieur par quelques tombes de personnages historiques. Un magnifique panorama en bord de mer s’ouvre sur les barques colorées des pêcheurs locaux. On pourra s’attabler pour se régaler d’un déjeuner de poisson dans un des restaurants clairsemés le long de la promenade du bord de mer. Cidade Velha fait encore l’objet de nombreuses fouilles archéologiques et l’on peut y accéder soit en aluguer ( minibus collectif) ou en taxi. Il faudra compter une vingtaine de minutes en taxi pour parcourir les 14 km qui séparent la ville historique de la capitale Praia.
Larguer le reste du monde à Maio
Entre plages et salines, Maio a gardé ce charme des endroits encore non livrés au tourisme de masse. Ici on échange avec les pêcheurs de thon et les femmes qui les débitent pour les vendre aux restaurants du coin. La jeunesse se défoule en faisant des parties de foot au coucher du soleil et l’on croise les enfants en uniforme qui rentrent de l’école à 17 heures. La simplicité est ici un vrai mode de vie, entre barbecues de poulet devant les cafés et musique capverdienne les vendredi soirs sur les terrasses des restaurants. Espérons que ce charme local survivra au projet de parc d’attraction qui risque de voir le jour dans la zone de Punta Preta, cette plage magnifique et sauvage sur les hauteurs de Maio. L’île est investie par une communauté italienne et française installée durant les mois d’hiver. Les paysages des villages alentour sont arides et dignes d’un décor de film western. Il est courant de croiser une ribambelle d’ânes sauvages galopant tout schuss dans les ruelles .
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Aller au Cap Vert
Office du tourisme du Cap-Vert en France:
C/O Consulat du Cap-Vert
80, rue Jouffroy d’ Abbans – 75017 Paris
Tél. (33) 1 42 12 73 50
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Pour rejoindre l’île de Santiago:
Vols TAP Paris -Orly via jusqu’à Praia (Aeroporto Internacional Nelson Mandela)
Pour rejoindre l’île de Maio
Vol Best Fly Praia-Maio
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Guide Vert Week&Go Cap Vert
www.editions.michelin.com
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