Une chasse aux truffes en Haute-Marne

par | Jan 18, 2025 | Escales, France, Gastronomie

Les plaisirs de la gastronomie pourront être prolongés en ce début d’année avec une chasse aux truffes en Haute-Marne et une belle découverte de ce territoire. Ce département constitue la partie méridionale de la Région Grand Est. Il comporte de multiples pépites entre petites cités de caractère, un parc national de forêts et un passé très ancré dans la métallurgie à Dommartin-le-Franc avec son Metallurgic Park.

 

Les joies du cavage au domaine trufficole des Clairs Chênes

La chasse aux truffes constitue un trésor de la nature niché au pied des arbres. Cette pratique a été officiellement reconnue au 18è siècle, instaurant la création de truffières mais aussi une activité pratiquée à travers la France rurale. Historiquement ce sont les truies qui excellaient dans la chasse aux truffes avec un odorat très développé et leur groin pour les déterrer. Depuis, les truies ont été remplacées par les chiens dressés au cavage, se révélant moins brusques avec le précieux champignon. En Haute-Marne la truffe grise Tuber Uncinatum est la plus répandue avec son petit arrière-goût de noisette et pousse dans les terrains calcaires les plus exposés au soleil. Ce champignon se récolte de septembre à mars. Isabelle et Philippe Devilliers vivent au cœur d’une exploitation agricole de 170 hectares où 2 hectares servent de truffière depuis 2011.

 

Une chasse aux truffes en Haute-Marne/www.aufildeslieux.fr/ Isabelle Devilliers et son chien Orka - Photo © K.HIBBS

Isabelle Devilliers et son chien Orka – Photo © K.HIBBS

 

Une chasse aux truffes en Haute-Marne/www.aufildeslieux.fr/ Orka a remis fièrement sa première truffe- Photo © K.HIBBS

Orka a remis fièrement sa première truffe- Photo © K.HIBBS

 

Isabelle Devilliers:

 » La truffière des Clairs Chênes a été plantée sur 2 hectares avec 7 essences différentes d’arbres (pin noir, noisetier, chêne, cèdre, charme ,bouleau, tilleul ) qui sont arrivés tout petits et sont porteurs du spore du champignon. Il y a également ce que l’on appelle des arbres hôtes qui sont présents en milieu naturel comme le cornouiller. La truffière a un PH de 7 et a été plantée en 2011. L’année 2024 a été très fructueuse. La truffe se cuisine aussi bien sucrée que salée. Le principe essentiel  est de ne pas la cuire ou bien alors en dessous de 60 degrés. Je fais par exemple un foie gras confit avec de la truffe qui cuit très longtemps mais à très faible température. Je réalise également des carpaccios de St Jacques avec des rondelles de truffe nappées d’huile de sésame par dessus ou encore du fromage truffé haut-marnais de Chevillon. La truffe adore tout ce qui est gras!  Après une séance d’initiation au cavage, nous proposons des repas entièrement dédiés à la truffe accompagnés de champagne de Haute-Marne .

Le mot « caver » vient de l’italien « scavare »: notre chienne Orka creuse autour de la truffe qui est cachée à quelques centimètres sous terre. Il faut être vigilant pour ne pas qu’elle l’abîme. Orka sera ensuite récompensée avec une friandise. Dès que notre labrador a eu 3 mois nous avons fait appel à une comportementaliste qui connaît très bien cette race de chien, souvent utilisée pour accompagner des enfants autistes. Orka ne commencera pas à caver si vous n’avez pas joué auparavant avec elle. Notre chienne va caver pour nous faire plaisir. On a introduit la truffe après avoir développé une complicité à travers le jeu avec notre chienne. En ce qui me concerne, j’ai fait une formation dans le département de la Meuse où on nous a expliqué comment se développe la truffe, quel est le terrain requis, la façon de la planter avec une partie pratique. A l’époque cette formation était subventionnée par l’Europe car mon mari était agriculteur. En Haute-Marne il existe également des aides pour planter les truffières« .

 

Une chasse aux truffes en Haute-Marne/www.aufildeslieux.fr/ Panier de truffes au pied de l'arbre - Photo © K.HIBBS

Panier de truffes au pied de l’arbre – Photo © K.HIBBS

 

 

 Une chasse aux truffes en Haute-Marne/www.aufildeslieux.fr/ Mise en bouche aux truffes avec champagne de Haute-Marne - Photo © K.HIBBS

Mise en bouche aux truffes avec champagne de Haute-Marne – Photo © K.HIBBS

Le Parc national de forêts

Le parc national de forêts est situé entre les départements de Côte-d’Or et de la Haute-Marne, à cheval sur les régions du Grand Est et de la Bourgogne Franche-Comté.  Ce parc national est le seul à être dédié à la forêt feuillue de plaine (hêtres, chênes, charmes, érables, merisiers,tilleuls). Parmi tous les parcs nationaux de France, c’est le 11è et dernier qui a été créé en 2019. On retrouve 3 zones dans ce parc: une aire optimale d’adhésion de 200 000 hectares avec des communes adhérentes (ou non) à une charte bien précise, une zone du cœur de 56 hectares qui a une réglementation bien précise et comporte 80% de forêts anciennes, la réserve intégrale qui s’étend sur 3000 hectares comprenant un plan de circulation avec quelques axes piétonniers très limités. Au sein du Cœur du Parc national, la Réserve intégrale forestière d’Arc-Châteauvillain (la plus grande de France) est habitée par de grands mammifères et n’est traversée par aucun axe routier.
Ce véritable laboratoire à ciel ouvert, s’étend sur 3086 hectares. La Réserve intégrale est en libre évolution et vise à laisser s’exprimer les dynamiques naturelles. Elle est dotée d’une réglementation plus exigeante que le reste du Cœur. Le parc a une mission de protection consistant à préserver, gérer et restaurer le patrimoine naturel. L’idée est aussi d’accompagner la transition écologique. D’importantes missions éducatives du territoire et des échanges avec des parcs à l’étranger sont en développement permanent. La gouvernance est assurée par différentes instances et comporte un conseil scientifique, culturel et des conférences de maires. Le parc national de forêts suscite l’engouement de son public en le reconnectant au milieu naturel tout en étant un espace d’observation essentiel pour les scientifiques. Appelé parfois « château d’eau de la France » le Parc national de forêts compte 700 km de cours d’eau et 200 marais tufeux dont 100 en Cœur

 

 Une chasse aux truffes en Haute-Marne/www.aufildeslieux.fr/Tufière de Rolampont © PAWLICA Design

Tufière de Rolampont © PAWLICA Design

 

Une faune, une flore et des spores remarquables

Le Parc national de forêts constitue un formidable site d’observation de grands mammifères dont les cerfs, tout particulièrement à la période du brame. La cigogne noire, en voie de disparition, est une espèce emblématique du territoire, défendue grâce à un programme de conservation. Les forêts du Parc national abritent une flore qui s’est développée grâce à des sols calcaires.

 

 Une chasse aux truffes en Haute-Marne/www.aufildeslieux.fr/Écureuil roux © Lise Fillon

Écureuil roux © Lise Fillon

 

 Une chasse aux truffes en Haute-Marne/www.aufildeslieux.fr/ Cerf dans le Parc national de forêts © Tanguy Cressot

Cerf dans le Parc national de forêts © Tanguy Cressot

 

 Une chasse aux truffes en Haute-Marne/www.aufildeslieux.fr/ Sabot de Vénus © Olivier Pellerin

Sabot de Vénus © Olivier Pellerin

 

 Une chasse aux truffes en Haute-Marne/www.aufildeslieux.fr/ La Cigogne noire, emblème du Parc national de forêts © Olivier Pellerin

La Cigogne noire, emblème du Parc national de forêts © Olivier Pellerin

 

Parmi les 1700 espèces de plantes inventoriées, certaines sont exceptionnelles comme le Sabot de Vénus. Des centaines d’espèces de champignons participent également au fonctionnement de l’écosystème telle que la grande lépiote ou la clavaire.

Tout au long de l’année, le Parc national de forêts et ses partenaires proposent une grande variété de sorties nature et animations pour vous faire partager leur passion et leur connaissance du monde de la forêt et des patrimoines du territoire. Des balades interactives, des sorties découvertes, randonnées, échappées nocturnes sont régulièrement proposées, notamment durant les prochaines vacances de février. Surveillez l’agenda et repérez les sorties qui vous inspirent sur www.forets-parcnational.fr

 La Maison de la Forêt

Située à Leuglay au cœur de la forêt châtillonaise, la Maison de la Forêt qui était à l’origine une ferme, a été constituée sous la forme d’une association. Devenue Maison du Parc  grâce à un partenariat avec le parc national de forêts, elle constitue un lieu de visites, d’expositions, d’animations, de conférences et d’information touristique. L’association a pour mission d’éduquer différents publics à l’environnement et à sensibiliser à la gestion durable des ressources forestières. Elle valorise également les métiers du bois et de la forêt. Il faudra compter à peu près 1h30 pour découvrir ce centre d’interprétation qui propose également des conférences/débats, des sorties naturalistes faune, flore, (orchidées, champignons, baies sauvages, cavage…), de l’accro-branches  ainsi que des parcours GPS. Il est possible de réserver un accompagnement sur rendez-vous en dehors des périodes d’ouverture de la Maison de la Forêt.

 

 Une chasse aux truffes en Haute-Marne/www.aufildeslieux.fr/ Maison du Parc national et Maison de la Forêt à Leuglay © Rozenn KREBEL

Maison du Parc national et Maison de la Forêt à Leuglay © Rozenn KREBEL

Châteauvillain, une jolie petite cité de caractère

Anciennement nommée Castrum Vilani, cette petite cité sera rebaptisée du nom de Châteauvillain au 18è siècle. Traversée par l’Aujon, qui prend sa source sur le plateau de Langres, Châteauvillain se découvre aisément à pied notamment en empruntant le circuit d’anciennes fortifications. Un premier château et son donjon de forme octogonale, appartenant au seigneur de Vroyes, y furent édifiés au 12è siècle. Le château servait d’habitation et de prison. Deux enceintes y furent successivement construites au 12è siècle puis au 14è siècle (cette dernière comportait 54 tours) sur 2,5 kilomètres. Un second château d’une dizaine de pièces fut bâti en 1190  puis un 3è en forme de L comportant 40 pièces. Trois portes distinctes permettaient d’accéder au village: la porte St Jacques, la porte Madame et la porte de Vroyes. Au 16è siècle, la seigneurie de Châteauvillain était assurée par le « Prince des pauvres », petit-fils de Louis XIV, le duc de Penthièvre.
Aujourd’hui seule la porte Madame subsiste. Dans l’enceinte du parc aux daims, offerts par une princesse du Japon, on peut encore voir la base de la tour Saint-Marc qui faisait partie du premier château de Châteauvillain. Une forêt de 10 000 hectares s’étendait derrière le parc sur la commune d’Arc-en-Barrois. Le Duc de Vitry créa une réserve de chasse de 272 hectares dans la zone forestière du parc, comportant un mur d’enceinte de 6 km. Le bâti historique de la petite cité a été réalisé avec des pierres calcaires aux tonalités ocres et jaunes. Plusieurs vestiges subsistent dont l’entrée de l’ancien couvent des Récollets, construit par Jean1er dit l’aveugle qui fut un proche de St Louis. Jean1e revint de la 7è croisade les yeux crevés et fut à l’initiative de l’édification de l’hôpital des 15/20 à Paris. On découvrira également des endroits pittoresques au sein de la Petite Cité tel que l’ancien lavoir à parquet flottant où les lavandières, d’un coup de manivelle, pouvaient régler à leur guise le niveau de leur plan de travail. Un magnifique pigeonnier de 13 mètres de diamètre datant du 17è siècle, est également à visiter en compagnie de ses propriétaires. Connu auparavant sous le nom de colombier, l’édifice comportait pas moins de 3000 boulins en pierre, logeant près de 6000 volatiles! La colombine ( plus vulgairement appelée fiante) était connue pour être une précieuse denrée fertilisante. Il y eut dans la petite cité d’illustres personnalités qui y séjournèrent. Simone de Beauvoir venait passer ses vacances chez sa tante Germaine. Le roman de Simone de Beauvoir intitulé « Les Mémoires d’une jeune fille rangée » fait référence à ce lieu de villégiature affectionné par l’écrivaine féministe.

 

 Une chasse aux truffes en Haute-Marne/www.aufildeslieux.fr/ Entrée du Parc et entrée du Mail à Châteauvillain - DR

Entrée du Parc et entrée du Mail à Châteauvillain – DR

 

 Une chasse aux truffes en Haute-Marne/www.aufildeslieux.fr/ Tour St Marc de Châteauvillain - DR

Tour St Marc de Châteauvillain – DR

 

 Une chasse aux truffes en Haute-Marne/www.aufildeslieux.fr/ Pigeonnier du 17è siècle et ses 3000 boulins ©K.HIBBS

Pigeonnier du 17è siècle et ses 3000 boulins © K.HIBBS

 Une chasse aux truffes en Haute-Marne/www.aufildeslieux.fr/ Charpente de l'ancien pigeonnier de Châteauvillain © K.HIBBS

Charpente de l’ancien pigeonnier de Châteauvillain © K.HIBBS

Le Metallurgic park, Centre d’Interprétation de la Métallurgie

Le centre d’Interprétation de la métallurgie propose un itinéraire insolite et spectaculaire dans une étonnante scénographie interactive illustrant 25 siècles de métallurgie où le visiteur évolue et s’immerge. Cette ancienne usine de la vallée de la Blaise, un des lieux de production les plus actifs du XIXe siècle, reprend vie grâce à une très riche bande sonore accompagnant le parcours et une scénographie originale. Les  » hommes du fer  » ont participé à cette grande aventure industrielle dans différents corps de métiers. Les archives ont révélé un fonds de milliers de modèles produits sur place. La production régulière de fontes décoratives commencera vers 1850 et s’inscriront dans l’histoire des lieux: pièces mécaniques pour l’agriculture, châssis, grilles d’arbres, poêles et cuisinières, chaudières ou encore pieds de bancs. La production de fonte décorative sera instaurée entre 1850 et 1983. En 1850 pas moins de 60 personnes travaillaient à l’usine du haut dont l’organisation était hiérarchisée. 40 autres, principalement des charbonniers et des minerons, travaillaient à l’extérieur. En été, le haut fourneau ne fonctionnait pas et le personnel interne effectuait des travaux d’entretien comportant la réparation du fourneau et des machineries. Le personnel externe, quant à lui, se louait pour des travaux des champs et des vignes.

 

 Une chasse aux truffes en Haute-Marne/www.aufildeslieux.fr/ Scénographie sur l'activité du haut fourneau au Metallurgic Parc © K.HIBBS

Scénographie sur l’activité du haut fourneau au Metallurgic Parc © K.HIBBS

 

 Une chasse aux truffes en Haute-Marne/www.aufildeslieux.fr/ Statue en fonte décorative © K.HIBBS

Statue en fonte décorative © K.HIBBS

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Y aller

SNCF au départ de Paris Gare de l’Est jusqu’à Chaumont

Y loger

Hôtel du Parc à Arc en Barrois
https://www.relais-sud-champagne.com/27/hotel-du-parc/bienvenue.htm

Initiation au cavage des truffes et dégustations

Domaine trufficole des Clairs Chênes
www.domainedesclairschenes.com

Se renseigner

www.bienvenue-hautemarne.fr

Parc national de forêts
www.forets-parcnational.fr

Maison de la Forêt
www.maison-foret.com

Metallurgic Park
13 rue du Maréchal Leclerc
52110 Dommartin-le-Franc
Tel : 03 25 04 07 07

Remerciements à l’Agence d’attractivité de la Haute-Marne

Cet article est non rémunéré.

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