Montpellier, la belle languedocienne

par | Août 21, 2024 | Escales, France

Montpellier, la belle languedocienne, née en 985, est l’ancienne capitale de la région Languedoc Roussillon. Très attractive pour les étudiants qui constituent le quart de sa population, ceux-ci sont principalement attirés par ses facultés de renom. La situation géographique de la 7è ville de France située dans l’Hérault, offre également de nombreuses opportunités. En effet Montpellier bénéficie d’une proximité quasi-immédiate, de la mer Méditerranée, Il est possible de se rendre en bus de ville ou à vélo sur la plage la plus proche, à savoir celle de Villeneuve-lès-Maguelone, située à une dizaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Montpellier. De là, en empruntant une passerelle, on pourra prolonger sa visite jusqu’à la cathédrale des sables de Villeneuve, bel exemple d’art roman dans la région. Les 1000 fontaines qui participèrent à l’embellissement de Montpellier ont également contribué à la distribution de l’eau. Les nombreux musées qualitatifs de la ville, les cafés animés et les espaces piétonniers attisent la curiosité des visiteurs en villégiature ainsi que des amateurs d’art. Les montpelliérains vous évoqueront très certainement les halles et le marché du Lez pour une flânerie gastronomique et une immersion dans une atmosphère festive.

 

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Marché aux fleurs de Montpellier © K.HIBBS

Marché aux fleurs de Montpellier © K.HIBBS

 

 

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Marché & Halles du Lez © OT Montpellier

Marché & Halles du Lez © OT Montpellier

 

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Montpellier fut étape majeure sur le Camin Roumieu, l’un des quatre Chemin vers St-Jacques de Compostelle- © K.HIBBS

Montpellier fut étape majeure sur le Camin Roumieu, l’un des quatre Chemin vers St-Jacques de Compostelle- © K.HIBBS

 

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Fontaine de la rue St Ravy © K.HIBBS

Fontaine de la rue St Ravy © K.HIBBS

 

Le nom originel de Montpellier viendrait de l’occitan Mont Peillé ( Montagne de pierres) ou Mons Petrosum (colline de pierres en Latin). Ce serait en 985 que son nom actuel serait apparu. Le centre historique de la 7è ville de France est communément référencé comme le quartier de l’Écusson et renferme notamment un florilège de bâtiments classés de facture médiévale ainsi que des 17è et 18è siècles. Les boulevards qui l’entourent sont situés aux emplacements des fossés médiévaux qui bordaient jadis la muraille principale de la ville. En regardant une carte, la forme du centre historique rappelle celle d’un écusson. L ‘agglomération médiévale était constituée par Montpellier sous la seigneurie des Guilhem et par Montpelliéret sous la seigneurie des évêques de Maguelone. Ces deux autorités se partageaient le territoire. Une enceinte fortifiée unique de 2 600 mètres (La Commune Clôture) les protégeait. Le reste du territoire était constitué de faubourgs qui furent malmenés par divers événements: épisode de la peste au 14è siècle, guerres de religion ( opposant notamment les catholiques de Montpellier aux protestants de Nîmes) durant lesquelles les faubourgs seront rasés. Montpellier se reconstruisit grâce à son nouveau statut de capitale du Languedoc. La ville s’enrichit et l’hostal (hôtel dieu) médiéval fut réorganisé. Les premiers hôtels particuliers firent leur apparition avec une noblesse s’affirmant de plus en plus. On compte aujourd’hui plus de 80 hôtels particuliers situés pour la plupart dans le centre médiéval avec l’hôtel de Gayon qui fut la propriété d’une famille de drapiers au Moyen-Âge ou encore l’hôtel de Griffy datant du 18è avec son escalier à limon suspendu. Les bâtiments en pierre furent pour la plupart construits en pierre coquillée calcaire d’un joli beige doré. L’architecture de la périphérie de Montpellier marque un étonnant contraste avec le centre ville. Le quartier Antigone de Ricardo Bofill, La Folie divine de Farshid Moussavi , l’Arbre blanc de Sou Fugimoto ou encore le Le Koh-i-Nor de Bernard Bühler au sein du quartier Jacques Cœur sont  représentatifs de l’’architecture contemporaine de la ville languedocienne. La photogénie de Montpellier a suscité l’engouement pour la production de nombreuses séries télévisées telles que «  Demain nous appartient « ou encore  » Un si grand soleil « . On y découvre les différents de quartiers de la ville qui ont impacté de nombreuses demandes de visites de la ville. Montpellier a même développé un bureau de tournages faisant des accueils et de la régie pour les productions de films.

 

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Le Koh-i-Nor de Bernard Bühler © K.HIBBS

Le Koh-i-Nor de Bernard Bühler © K.HIBBS

 

 

 Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-l'Arbre blanc de Sou Fugimoto © K.HIBBS

l’Arbre blanc de Sou Fugimoto © K.HIBBS

Le ballet de tramways de Montpellier

Les tramways de la ville sont de véritables œuvres d’art en mouvement, faisant référence aux 4 éléments air, terre, feu et eau. Elisabeth Garouste et Mattia Bonetti se sont vus confier la création des lignes 1 et 2 , le couturier Christian Lacroix les lignes 3 et 4. Une 5è ligne sera mise en service dès janvier 2025 reliant le nord à l’ouest de la métropole et sera déclinée sur la thématique du jardin des plantes de la ville avec du lierre s’étirant sur fond blanc tout le long du tramway. La création a été confiée à l’artiste camerounais Barthélémy Toguo qu’il a nommée « Feuille de Vie ». L’artiste a développé un rapport privilégié entre l’homme et la nature, thème central de son œuvre. Cette nouvelle ligne couvrira seize kilomètres de ligne, du nord à l’ouest, vingt-sept stations en quarante-cinq minutes de trajet.

 

 Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Le tramway décoré par Elisabeth Garouste et Mattia Bonetti © OT Montpellier

Le tramway décoré par Elisabeth Garouste et Mattia Bonetti © OT Montpellier

 

 Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Le tramway" Feuille de vie" décoré par Barthélémy Toguo © OT Montpellier

Le tramway » Feuille de vie » décoré par Barthélémy Toguo © OT Montpellier

L’histoire de la faculté de médecine de Montpellier

Montpellier est une ville d’origine médiévale. On considère que c’est vraiment à partir du 12è siècle que les premiers médecins y furent recensés. La faculté de médecine date de 1220 et demeure la plus ancienne encore en fonction dans le monde occidental, Rabelais et Nostradamus y feront assidument leurs études. La médecine existait déjà à Kos dans le sud-est de la Grèce auparavant avec ses écoles dites hippocratiques ainsi que l’école de Salerne (en latin Schola Medica Salernitana) qui fut la première école de médecine fondée en Europe au Moyen-Âge. À cette période, les maîtres de médecine de Montpellier accueillaient chez eux des apprentis (devenus aujourd’hui les étudiants) en leur dispensant leur savoir. Il était obligatoire de parler le latin, langue de l’église et des intellectuels. L’église était la garante d’un enseignement de qualité. L’enseignement de la médecine s’était d’ailleurs enrichi avec le savoir de médecins juifs au 12è siècle dont les textes furent traduits en latin.
Une visite de la faculté de médecine est incontournable pour comprendre ses traditions et son organisation. La Salle des Actes fait partie d’un ancien monastère bénédictin datant du 14è siècle contigu à la chapelle St Benoît et avait vocation de collège théologique. Le bâtiment a été réutilisé au sortir de la révolution française en 1795 et tous les signes religieux furent effacés. Jean-Antoine Chaptal  participa à la réouverture du lieu sous la forme d’une école de santé publique. Aujourd’hui à l’occasion de leur présentation de thèse, les étudiants se revêtent d’une toge rouge prêtée par la faculté ( symbole du pouvoir, de la sagesse et de la connaissance). Au Moyen-Âge Montpellier produisait de la toile de laine de couleur rouge en broyant des cochenilles.

 

 Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Escalier monumental de la faculté de médecine de Montpellier © K.HIBBS

Escalier monumental de la faculté de médecine de Montpellier © K.HIBBS

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr- Faculté de médecine de Montpellier © K.HIBBS

Faculté de médecine de Montpellier © K.HIBBS

Impressionnante visite de l’ancienne salle de dissection

Cette salle a été réutilisée 2 années de suite pour plusieurs expositions d’art contemporain.Elle a été restaurée dans les années 30 et a fonctionné jusque dans les années 2017. Elle comportait une trentaine de tables permettant aux étudiants de pratiquer la dissection plusieurs fois par semaine. Les tables rectangulaires furent taillées en marbre avec des rainures permettant d’éliminer les fluides. Jusqu‘à la Révolution durant les cours d’anatomie et de dissection c’était le maître barbier à qui l’on faisait appel pour procéder à la dissection. Au 13è siècle Jean Pitard, premier chirurgien des rois de France, se fera épauler par St Louis pour la mise en place d’une confrérie définissant pour la première fois le métier de chirurgien. Au Moyen-Âge les dissections se faisaient en extérieur, à la renaissance des petits amphithéâtres furent aménagés pour les étudiants ainsi que des gens de la bonne société qui étaient invités. Le médecin anatomiste avait plutôt un rôle de théoricien durant lequel il expliquait avec un manuscrit en montrant avec une baguette les différentes parties du corps alors que le maître barbier faisait la dissection. Sous Louis XIV fut créé le titre de maître barbier-chirurgien. Le médecin – chirurgien sera quant à lui intégré à la période de la Révolution. La visite de la faculté de médecine peut se faire sur réservation auprès du site de l’Office du Tourisme et dure 2 heures. Elle est interdite aux enfants de moins de 12 ans.

 

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Ancienne salle de dissection © K.HIBBS

Ancienne salle de dissection © K.HIBBS

La place de la Canourgue et l’hôtel Richer de Belleval

Ce bel ensemble aux allures romantiques, situé dans le périmètre historique de la ville, doit son nom à une communauté de chanoines du 16è siècle. La confrérie vivait sur une placette avec la maison des chanoines ( place de la cassou canourgo en occitan). Le mot canourgue de manière générale indique qu’un lieu a appartenu à l’église. La place,maintes fois remaniée au cours des siècles, est devenue un point de repère du vieux Montpellier. Etienne Dantois et Jacques Donnat y édifièrent la fontaine des Trois Grâces et la fontaine des Licornes. La première fontaine sera finalement installée sur la place de la Comédie, laissant le champs libre pour la seconde en marbre de Carrare. La fontaine des Licornes sera inscrite au titre des Monuments historiques le 5 août 1963 en coordination avec la restauration de l’hôtel Richer de Belleval qui se dresse sur la place de la Canourgue.

 

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Place de la Canourgue et sa fontaine © K.HIBBS

Place de la Canourgue et sa fontaine © K.HIBBS

 

L’hôtel Richer de Belleval fut jadis la demeure du botaniste Pierre-Richer de Belleval, fondateur du jardin des plantes de Montpellier et médecin d’Henri IV et Louis XIII.. Ce lieu d’exception, classé 5 étoiles, a été totalement restauré, alliant tradition et monde contemporain. L’hôtel a été racheté en 2016 par la société GGL et sa filiale Helenis pour devenir un établissement de prestige avec restauration gastronomique. Il est dirigé par le groupe Château- Pourcel. Marie-Ange Chairi, en charge des relations publiques du groupe, fait honneur au lieu: coiffée d’un élégant chapeau et impeccablement maquillée, elle irradie en venant nous accueillir à l’entrée de l’établissement et du portail vert s’ouvrant sur le hall d’entrée.

Marie-Ange  Chiari :

  » Je suis le couteau suisse du groupe Pourcel, à la fois attachée de presse et responsable des relations publics. Je suis très proche du trio fondateur du groupe Jacques et Laurent Pourcel et Olivier Château le PDG. Poussée par la curiosité, je me suis lancée dans cette activité très différente de mon cursus initial. Lorsque les frères Pourcel ont commencé à travailler dans la restauration, ils ont croisé Olivier dans de grandes maisons comme Chez Bras. Les frères jumeaux, alors âgés de 24 ans, ont ouvert un premier restaurant Le Jardin des Sens dans une belle demeure Avenue St Lazare où Olivier Château œuvrera en tant que chef sommelier tout en gérant l’administratif. Ayant reçu une belle proposition d’achat, ils vendront en 2015. L’hôtel particulier Richer de Belleval (qui a abrité l’Hôtel de Ville jusqu’en 1975), situé au cœur de Montpellier, était abandonné et squatté. La ville a fait un appel d’offre et les frères Pourcel l’achetèrent avec le groupe GGL pour ouvrir le 6 Juin 2021 l’hôtel-restaurant Relais&Châteaux. La rénovation des lieux fut confiée à l’architecte Philippe Prost . Les intérieurs ont été décorés par Christian Collotarai , tout droit venu de l’univers de la mode, n’hésitant pas à faire appel à des couleurs vives tranchant avec le Style Gustavien de l’étage historique. Le groupe Château-Pourcel sera désormais être dirigé par Jacques et Laurent Pourcel , ex-3 étoiles au Michelin et Olivier Château.« 

 

 

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Une suite de l'hôtel Richer de Belleval © DR

Une suite de l’hôtel Richer de Belleval © DR

 

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Détail de décoration dans une suite de l'hôtel Richer de Belleval © DR

Détail de décoration dans une suite de l’hôtel Richer de Belleval © DR

 

Un design subtile et intuitif revisité par Christian Collot

Christian Collot s’est laissé guidé par son hypersensibilité et sa personnalité. Très jeune il s’intéresse à la magie de la mode durant 15 ans vivant dans un monde parallèle. Christian et son  » syndrome de l’imposteur » utilise ses propres mots sans aucun bagage technique. Il commence à travailler au carré mer, plage privée des frères Pourcel. Christian a envie d’équilibrer la décoration des lieux qu’il ne trouve pas en adéquation avec l’univers de ces chefs étoilés.

Christian Collot:

 » L’assiette est la star des lieux et la décoration est un plus qui doit surprendre la clientèle. L’hôtellerie doit se traduire par une véritable expérience. Concernant l’hôtel Richet de Belleval, le concept lié à ce bâtiment historique consistait à mélanger l’histoire à l’art contemporain. Il y avait 5 artistes permanents intervenant dans des endroits spécifiques et j’ai fait cohabiter mon inspiration avec leur univers respectif. Je me suis occupé du choix du mobilier, de la décoration et des  teintes du restaurant gastronomique et son bar et des 20 chambres déclinées en 5 catégories sur 4 étages. J’ai voulu traiter ma décoration comme si c’était une maison de famille. Chaque chambre est différente et  j’ai voulu suspendre le temps en n’utilisant que des camaïeux de couleur et des monochromes ouatés combinés avec des moulures, des dorures, des gypseries et des lustres à pampilles. Mon  inspiration a été décalée et assumée, faisant usage d’une opulence de fleurs, de nombreux coussins sur les canapés et de mignonneries. Je n’aime pas rentrer dans des cases et je me mets constamment dans la peau du client. Quand il reste en peignoir et a recours au room service, c’est une grande victoire pour moi car cela signifie qu’ il est bien dans son cocon!  »

L’hôtel Richer de Belleval transporte ses hôtes entre passé et époque contemporaine. Ses murs sont une ode au Moyen-Âge, se remémorant l’époque où le bâtiment fut le premier Palais des Guilhem. Grâce à l’intervention de l’Atelier de Ricou situé à Versailles, passé et présent ont été confrontés entre restauration de peintures et de sculptures (dans le grand escalier monumental menant au 1er étage) et création de décors peints. Au rez-de-chaussée se trouvait sous la Restauration l’ancien hôtel de ville de Montpellier et ce jusqu’en 1975 ; le bar actuel, L’Élytre, correspondait à la salle des mariages qui était initialement son nom.  Aujourd’hui ce lieu qui s’apparente aisément à un cabinet de curiosités teinté de vert mousse est incroyable. En levant le regard au plafond, un décor de phénix géant signé par Jan Fabre évoque la renaissance de Montpellier après les guerres de religion. L’œuvre est composée de milliers d’élytres de scarabées. L’artiste dans son Hommage à un esprit libre aime à utiliser les thèmes de la métamorphose, de la nature et de la dichotomie entre corps spirituel et physique.

 

Fresque d’Olympe Racana-Weiler au 1er étage de l’hôtel Richer de Belleval © K.HIBBS

 

 Plafond du bar de L'Élytre de l'hôtel Richer de Belleval © K.HIBBS

Plafond du bar de L’Élytre de l’hôtel Richer de Belleval © K.HIBBS

 

Le restaurant gastronomique retoqué par Stéphanie Titus, céramiste atypique

Stéphanie Titus s’impose, nom de famille oblige, comme une impératrice romaine dans le monde de la céramique. Après avoir passé son diplôme d’art du feu à Vallauris, elle a été sélectionnée parmi 5 jeunes créateurs avec un projet spécifique sur le thème de la lumière à travers la terre. Stéphanie est une magicienne dans le travail de la porcelaine à la rencontre de la lumière. La talentueuse jeune femme  présente une de ses œuvres récentes exposée dans le restaurant gastronomique de l’hôtel Richer de Belleval. L’artiste a été consultée par le designer Christian Collot pour décorer une ancienne poutre de 7 mètres linéaires soutenant les fondations du bâtiment. La céramiste a baptisé son œuvre « Sur le chemin des sens » en adéquation avec le nom du restaurant à la façon d’un jardin suspendu. Sur cet itinéraire en suspend et composé de 250 pièces, tous les sens sont en éveil depuis les cuisines jusqu’au sein du restaurant gastronomique.

 

Stéphanie Titus dans son atelier de céramiste © DR

 

œuvre de Stéphanie Titus  » Sur le chemin des sens  » dans le restaurant gastronomique de l’hôtel Richer de Belleval © K.HIBBS

 

Détail de l’œuvre  » Sur le chemin des sens  » de Stéphanie Titus © DR

« J’ai eu envie de faire une création champêtre, bucolique et très délicate en mariant des petits champignons, des fleurs, un arbre un peu mystérieux pour inviter à la rêverie uniquement avec des pièces uniques. Je les ai toutes fabriquées à la main et ensuite assemblées pour faire des grappes avec un rétroéclairage soulignant ce chemin de lumière. Je travaille la lumière à travers la porcelaine que je garde brute car elle révèle toute la beauté de ses imperfections. J’utilise la technique du modelage à la plaque. Je pars d’un pain de porcelaine que j’aplatis en plusieurs feuilles.
À partir de cette feuille de porcelaine, je découpe, je sculpte, j’assemble. J’ai choisi cette technique pour favoriser la pièce unique, sans utilisation de moules afin de garder la mémoire du geste et de l’émotion qui le traverse. Cette technique me permet de proposer aussi des installations monumentales tout en gardant et respectant l’authenticité de la matière dans son moindre détail. Je n’émaille pas mes pièces, c’est la lumière qui les traverse qui devient l’émail de la porcelaine. Celle-ci est cuite en une seule fois à haute température à 1300 degrés. Je revisite le procédé de la lithophanie d’une façon plus contemporaine. En fonction du projet je choisirai un éclairage en led ambré pour des ambiances feutrées. On ne m’impose jamais mes éclairages, je fais des propositions en amont à mes clients. Je travaille beaucoup avec des architectes sur des projets de parties communes ».

L’Arbre mystérieux-© Stéphanie Titus « Parce que les fées ont coutume de visiter les arbres pour les enchanter, elles y ont déposé des ombelles de feuilles de porcelaine et quelques racines ».

 

 

 Les belles rencontres et adresses incontournables de Montpellier

Montpellier a été une ville du parfum et de pharmacopée au Moyen-Âge. favorisée par des paysages aux plantes de garrigue. Au Fil des Lieux a été à la rencontre de Géraldine Martinez et de son associée Nathalie Fournol, toutes deux à la tête d’INFUSE, une herboristerie incontournable. Amies depuis 38 ans, les deux associées ont passé leur bac ensemble au lycée Joffre de Montpellier et suivi leurs études supérieures en pharmacie. elles achèteront tout d’abord une pharmacie boulevard du Jeu de Paume. Leur amour pour les plantes les incitera à vendre pour créer un concept d’herboristerie qui rencontrera un franc succès .

Géraldine :

« Nous travaillons exclusivement avec des plantes bio locales avec des feuilles entières, ce qui nous permet de faire de beaux mélanges. Nous faisons de la personnalisation pour nos clients avec des tisanes thérapeutiques mais nous avons voulu également  collaborer avec des spas, le musée Fabre, des restaurants tels que Le Cheval Blanc à St-Tropez et à Paris, le restaurant le Jardin des Sens de l’hôtel Richer de Belleval, le restaurant Marcelle du Domaine de Verchant. En plantes locales nous travaillons avec un des derniers cueilleur de la région. Il récupère du thym riche en vitamine C ( très bon pour les problèmes infectieux et respiratoires), de la lavande, du romarin pour les problèmes hépatiques, de l’origan, de la calaman nommée le thé d’Aubrac ( mélange entre du thym et de la menthe) que nous fournissons aux Nuits Tropéziennes. Nous interrogeons nos clients sur leur pathologie et leur apportons des conseils complémentaires. Sur notre site on peut programmer des rendez-vous téléphoniques avec des conseils personnalisés et préparer les produits à retirer sur place. Notre cœur de cible est âgée entre 40 et 50 ans et nous nous apercevons que les messieurs et le public jeune sont de plus en plus impliqués. Notre bar à tisane permet de découvrir le goût et les mélanges de nos 150 plantes. Une tisane est constituée d’au moins 3 ingrédients pour leur action thérapeutique, pour le goût et pour les notes de couleur dans le sachet « .

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-L'herboristerie Infuse de Géraldine et Nathalie © K.HIBBS

L’herboristerie Infuse de Géraldine et Nathalie © K.HIBBS

 

Découverte du bar à Cocktails Aperture et Julien Escot

Il est presque difficile de trouver l’entrée de ce bar très confidentiel et très connu à Montpellier. C’est en dégustant un des cocktails maison de Julien Escot, le Fig Négroni (Gin à la feuille de figuier, Campari et vermouth italien) que celui-ci a évoqué son parcours professionnel.

 

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Julien Escot dans son bar Aperture © K.HIBBS

Julien Escot dans son bar Aperture © K.HIBBS

 

Julien Escot :

« J’ai démarré à l’hôtel du Cap Eden Roc au Cap d’Antibes, dans des relais châteaux au Canada ainsi qu’à Courchevel. Je suis ensuite rentré dans ma région natale ici à Montpellier où j’ai créé le premier bar à cocktails le Papa Doble durant 7 ans et nous avons été classés parmi les 50 meilleurs bars du monde en 2011. J’ai reçu un premier prix mondial en 2012 pour mes cocktails à la Havane et ensuite j’ai ouvert Aperture en 2018 près des halles Castellanes de Montpellier. Ma seconde passion est la photographie, ce qui explique le nom du bar! « .

C’est dans ce décor très épuré et minimaliste conçu par Pierre-Cyrille Acquier, que Julien expose son travail. On peut également dîner chez Aperture sans réservation préalable.

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Cocktail Fig Negroni © K.HIBBS

Cocktail Fig Negroni © K.HIBBS

Caroline Bouvier entre sport et art de plaire

Cette créatrice, originaire de Calais, a eu un incroyable parcours de vie. Fille d’un industriel de la dentelle dans le nord, sa vie bascule quand l’entreprise familiale fait faillite dans les années 70. Sa mère ouvre un cours de gymnastique. Caroline deviendra gymnaste et suivra son conjoint volleyeur à Montpellier. La passion de la couture ne l’a pas quittée et elle se lance dans la création de justaucorps pour des clubs de gymnastique rythmique. Les premières commandes arrivent entre autres pour la maison Arena et les Olympiades de Sydney. En 1999 Caroline va créer son entreprise puis engagera en 2012 Chantal sa première d’atelier qui l’incitera à lance une ligne de vêtements sur-mesure de style vintage des années 50-60.

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Caroline Bouvier dans sa Maison de Couture © K.HIBBS

Caroline Bouvier dans sa Maison de Couture © K.HIBBS

 

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Une création de chapeau de la Maison de Couture de Caroline Bouvier © K.HIBBS

Une création de chapeau de la Maison de Couture de Caroline Bouvier © K.HIBBS

 

 

 Deux incontournables musées

Une jolie promenade à pied d’une vingtaine de minutes vous mènera depuis le centre ville au quartier des Beaux-Arts et au musée d’Art Brut en longeant le cours du Lez. Vous aurez peut-être la chance de faire une visite passionnante avec son directeur Patrick Michel , fils de l’artiste Fernand Michel, pour découvrir cet espace culturel remarquable. Le musée a ouvert ses portes en 2016 et est devenu une adresse incontournable du Sud de la France, la plus importante  étant celle de Jean Dubuffet à Lausanne en Suisse. Le lieu avait 2 vocations à l’origine: promouvoir les œuvres de Fernand Michel surnommé  » l’artiste zingueur », composées à partir de morceaux de zinc oxydés et développer le mouvement de l’Art Brut. Il faudra 12 ans pour réunir une collection de 2000 œuvres allant du 20è siècle jusqu’à l’art Outsider international d’aujourd’hui. Le musée d’Art Brut de Montpellier touche un public de 7 à 77 ans et contribue activement à la reconnaissance culturelle et touristique internationale de Montpellier et de sa grande Région. Comptez environ 2 heures pour découvrir les 800 pièces exposées de la collection dans une enfilade de 9 salles et accompagnées de cartels très détaillées pour chacun des artistes. Ce musée hors normes, agrémenté d’un ravissant jardin intérieur, fêtera ses 10 ans en 2026. Les créateurs autodidactes ont trouvé une place de choix dans ce musée occitan. Exempts de toute culture artistique, ces autodidactes vivaient en milieu clos , souvent carcéral ou psychiatrique, en produisant des œuvres avec très peu de moyens. Le public est  touché par ces univers forts aux destins souvent brisés. Citons les tableaux d’Aloïse Corbaz qui vivra internée une grande partie de sa vie en créant des œuvres autour d’un amour imaginaire avec des pétales de fleurs, du dentifrice et de la mine de plomb. On remarquera d’autres artistes majeurs de l’art brut tels que le mexicain Martin Ramirez ou le Slovaque Johann Hauser. Une salle est dédiée au  » Folk Art » , mouvement d’art brut américain. Actuellement, dans le cadre des 3 expositions temporaires annuelles du musée, on pourra découvrir jusqu’au 31 décembre l’artiste Rebecca Campeau, peintre, dessinatrice et sculpteur.

 

 

 

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-"Je vous tisse un linceul"-œuvre de Rosemarie Koczy, encre de chine sur papier © K.HIBBS

« Je vous tisse un linceul »-œuvre de Rosemarie Koczy, encre de chine sur papier © K.HIBBS

 

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-Sans titre, Crayon de couleur sur papier de Josef Hoffer /2005 -Collection ADABS© K.HIBBS

Sans titre, Crayon de couleur sur papier de Josef Hoffer /2005 -Collection ADABS© K.HIBBS

 

Le musée Fabre, créé en 1825 par le peintre néoclassique François-Xavier Fabre compte, grâce à des donations et des legs, des œuvres de Fabre, Valedeau, Bruyas Cabanel et Bazille. Pierre Soulages a également fait un don remarquable d’un ensemble de tableaux de sa collection réalisés entre 1951 et 2012. Le parcours se déploie  sur près de 9000 mètres carrés et reçoit pas moins de 300 000 visiteurs par an en moyenne. Le patrimoine artistique déployé  couvre l’histoire de la création européenne de la Renaissance à nos jours.

 

Montpellier, la belle languedocienne-www.aufildeslieux.fr-"Velléda"-peinture d'Alexandre Cabanel © K.HIBBS

« Velléda »-peinture d’Alexandre Cabanel © K.HIBBS

 

 

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Y aller
Par le train au départ de Paris -Gare de Lyon jusqu’à Montpellier centre à partir de 59 euros l’aller simple.

Se renseigner
Office de Tourisme de Montpellier
30 Allée Jean Delattre de Tassigny 34000 Montpellier
/www.montpellier-tourisme.fr

Se loger
Hôtel Richer de Belleval – 5 étoiles
Place de la Canourgue -34000 Montpellier
www.hotel-richerdebelleval.com

Visiter
Faculté de médecine
2 rue de l’Ecole de Médecine 34000 Montpellier
Réservation auprès de l’Office de Tourisme

Musée d’Art Brut
1 Rue Beau Séjour, 34090 Montpellier,
www.musee-artbrut-montpellier.com

Musée Fabre
39 Bd Bonne Nouvelle, 34000 Montpellier
www.museefabre.fr

Se restaurer
La Canourgue, le Bistrot des Frères Pourcel sur la terrasse de l’hôtel Richer de Belleval
www.hotel-richerdebelleval.com

Marché & halles du Lez
1348 Av. de la Mer-Raymond Dugrand, 34000 Montpellier
www.marchedulez.com

 

Bonnes adresses
Herboristerie INFUSE
2 Rue Montpelliéret, 34000 Montpellier

Bar Aperture
2 Rue des Trésorier de la Bourse, 34000 Montpellier

Maison de couture Caroline Bouvier
15 Rue du Palais des Guilhem, 34000 Montpellier

Remerciements à Valérie Paduano et à l’Office de Tourisme de Montpellier

Cet article est non rémunéré.
Texte © K.HIBBS ,
Photos © K.HIBBS, OT Montpellier et Hôtel Richer de Belleval

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