Après 4 années d’intensifs travaux, le Musée Carnavalet et l’Histoire de Paris rouvre ses portes au public sur 3900 mètres carrés et c’est un pur bonheur! Le bâtiment totalement réaménagé par l’agence Chatillon Architectes et l’agence NC pour la scénographie intérieure, est constitué de deux hôtels particuliers. L’hôtel des Ligneris (dit Carnavalet) est situé au 23 rue de Sévigné et l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau au numéro 29. Madame de Sévigné s’installera dans l’hôtel des Ligneris de 1677 à 1694.
La rénovation s’est accompagnée d’une campagne de restauration des 3800 oeuvres présentées dans le cadre du nouvel accrochage ( à savoir que ce plus ancien Musée de Paris comporte pas moins de 650 000 oeuvres).
Il y a eu par ailleurs une volonté de créer un parcours chronologique au fil de l’histoire de Paris. On notera que 10 % des oeuvres exposées sont à hauteur du regard des enfants avec des textes et des dessins crées par leurs soins.
Dans le cadre de cette rénovation le public pourra désormais accéder au sous sol voûté qui abrite une magnifique collection autour de la Préhistoire (9600- 6000 avant notre ère), du Moyen-âge et de la Renaissance. Une pirogue monoxyle en bois est conservée sur de plus de 5 mètres. Elle a été retrouvée sur la berge d’un bras fossile de la Seine, à proximité d’un groupe d’habitations néolithiques.
Une architecture novatrice et magnifiée
C’est en Octobre 2016 que le Musée a fermé ses portes pour que soit engagée ubne rénovation spectaculaire du site patrimonial. François Chatillon, en charge de la rénovation du Musée Carnavalet est l’architecte des Monuments historiques de Paris. Son cabinet a apporté une touche contemporaine aux divers espaces du Musée notamment avec la création de trois escaliers » totem « . Son équipe a travaillé à la restitution de certains volumes originels et à percer des ouvertures sur les jardins et les cours, apportant ainsi une meilleure qualité lumineuse aux intérieurs.
Les salles des enseignes
En pénétrant dans le rez-de-chaussée du musée nous flânons dans l’atmosphère des anciennes rues parisiennes. Les numéros, alors inexistants, étaient symbolisées par des enseignes plus inventives et colorées les unes que les autres comme points de repère. Aufildeslieux a particulièrement aimé cet espace très lumineux et chargé de nostalgie autour de la vie parisienne et de ses commerces. On y découvre, dans le prolongement de l’une des salles le premier escalier » totem » crée par le cabinet d’architecture Chatillon.
Le Niveau 1 du 16 è au 18 è siècle
Trois salles s’attachent à l’histoire religieuse, politique, administrative et économique des règnes d’HenriII et Catherine de Médicis à Louis XIV; Le parcours se poursuite avec les grandes transformations urbaines de Paris à l’époque d’Henri IV jusqu’à celle de Louis XIV. S’en suivent les grands décors de salons du 17 è par Charles Le Brun. Nous nous attarderons tout particulièrement dans trois salles consacrées à Madame de Sévigné où l’on appréciera son portrait peint par Claude Lefèbvre ( 1632-1675) .Une salle d’écoute propose une sélection de lettres de l’épistolière à sa fille.
Dans le salon Demarteau, pur 18 ème, François Boucher a conçu un décor riche et plein de fantaisie pour le graveur Demarteau où cohabitent animaux, fleurs et plantes abondantes dans un paysage idyllique.
Dans l’hôtel Le Peletier de Saint Fargeau
Au niveau 2 de l’hôtel Le Peletier du Musée, la collection de la Révolution Française est exceptionnelle. Elle est principalement constituée des déclarations éponymes telle que celle des droits de l’homme mais aussi les portraits des révolutionnaires, les objets ayant appartenu à la famille royale ( dont la camisole blanche de Marie-Antoinette au moment de son exécution). On pourra suivre, jour après jour les journées des 12,13 et 14 Juillet 1789 jusqu’à la prise de la Bastille.
Le 19è siècle au niveau 1 de l’hôtel Le Peletier
On retiendra tout particulièrement la salle de bal issue de l’hôtel Surdeval-Demachy commandée en 1921 par le sidérurgiste Maurice de Wendel au peintre José Maria Sert. Ce siècle est également celui des grands travaux haussmanniens avec le percement de l’avenue de l’Opéra, des arts décoratifs et des salles de spectacles. Un buste en marbre polychrome représentant la Pythie est un don du couturier Gaston Lucien Worth en 1899. La statue a longtemps décoré le bassin du grand escalier du nouvel Opéra inauguré en 1875.
Le Paris de la Belle époque
Diverses scènes de genre sont décrites à travers les peintures signées Jean Béraud et données par M et Madame Seligmann. La Belle Époque incarna une parenthèse enchantée au tournant du 19 eme agité par des tensions sociales.
On découvre dans les 40 tableaux de Béraud les promenades parisiennes, les coulisses de l’Opéra et les promenades des élégantes parisiennes. Le public appréciera également le décor de la bijouterie Fouquet de pur style art nouveau créée rue Royale par Alfons Mucha vers 1900.
La chambre de Marcel Proust
Le Musée Carnavalet commémorera le 150 è anniversaire de la naissance de Marcel Proust (1871- 1922) en décembre prochain. En attendant cette exposition temporaire, une reconstitution de la chambre de l’écrivain est visible dont le fameux lit où il écrivit À la recherche du temps perdu.
***
Musée Carnavalet
23 Rue de Sévigné
75003 Paris
Ouvert du Mardi au Dimanche de 10h à 18 h
0 commentaires