La maison de Jean Giono à Manosque a été surnommée le Paraïs par l’écrivain. En 1985, cette demeure familiale deviendra le siège de l’Association Les Amis de Jean Giono dont la mission est de gérer le fonds d’archives, d’ accueillir des chercheurs, d’accompagner le public et d’organise les Rencontres Giono chaque été. Par ailleurs en 1992, à la demande de la famille de l’écrivain un centre Jean Giono, géré par la ville de Manosque et situé dans l’hôtel Raffin, deviendra un espace culturel destiné à la valorisation et à la diffusion de l’oeuvre de l’écrivain. Jean Giono, sa femme Elise et leurs deux filles vivront durant 40 ans au Paraïs, entre 1930 et 1970, lieu classé Maison des Illustres et inscrit au Patrimoine Historique. Jean Giono était un autodidacte, issu d’une famille très modeste et se destinait au départ à une carrière en tant qu’employé de banque car il devait soutenir financièrement ses proches. Il s’intéressera à la littérature en lisant de nombreuses oeuvres classiques puis commencera par écrire des poèmes.Giono connaîtra ses premiers succès littéraires avec Colline puis Regain. Cet écrivain, unique et inclassable, restera tout au long de son existence profondément attaché à Manosque, fuyant les mondanités du monde de l’édition. Plus de 8000 ouvrages constituent sa bibliothèque au Paraïs et la visite des lieux nous apprend à partager ce qu’était le quotidien de cet homme attaché à la Provence et à l’arrière-pays. Giono se voulait pacifiste et sera très marqué par les 2 guerres successives.
Un homme simple entouré d’artistes
Giono conservait un rapport très fort à la nature comme en témoigne l’organisation de sa maison. Quand l’écrivain était à sa table de travail, Il était important pour lui d’avoir des fenêtres donnant sur l’extérieur. Ce « voyageur immobile », comme on aimait le nommer, ne se lassait jamais de la vue à 360 degrés sur les toits de Manosque ainsi que sur la vallée de la Durance et le Mont d’Or. Le jardin du Paraïs sera agrémenté de nombreuses tulipes plantées par Giono. La maison, dans les années 30, avait un confort très rudimentaire. L’homme de lettres n’utilisait jamais sa machine à écrire et c’est sa femme, Elise, qui se chargeait de retranscrire à la machine ses notes écrites à la plume Nostradamus et à l’encre noire. La cuisine familiale, une des seules pièces disposant d’un point d’eau, sera modernisée après la mort de Giono en 1970 quand sa femme partagera les lieux avec les Amis de l’Association en les nourrissant et en les blanchissant. Elise décèdera 30 ans après son mari. De nombreux tableaux et plusieurs fresques de leur ami peintre et écrivain Lucien Jacques sont accrochés dans les différentes pièces du Paraïs. Cet homme polyvalent et pacifiste, était lui aussi fils de cordonnier et aimait les métiers manuels. Giono était l’ami des artistes: Bernard Buffet et Pierre Berger lui rendaient souvent visite, ce qui explique la présence de tableaux de Bernard Buffet.
La maison aux 8000 livres
L’écrivain fera créer une aile avec une extension de la maison d’origine et travaillera dans 3 bureaux différents au sein de cette demeure. On trouve de nombreux ouvrages de Stendhal, de la littérature asiatique, toute la collection de la Pléiade ainsi que de très beaux Atlas. Giono utilisait un buvard, un papier légèrement jaune et une encre très noire avec, à proximité, sa collection de pipes et ses plumes Nostradamus. L’écrivain participa à la traduction en français du livre Moby Dick d’Herman Melville. Il parlait assez bien l’anglais et l’italien mais s’exprimait rarement à l’oral par timidité. Giono n’utilisait jamais de brouillon pour écrire, tout sortait directement de sa tête et de sa plume. Parmi les 3 bureaux de Giono, le Sanctuaire restera le plus personnalisé dans la maison et c’est de là que l’écrivain avait une vue directe sur le Mont d’or. Cet espace de travail renferme toute une collection du National Geographic ainsi que des ouvrages de littérature américaine de William Faulkner et Steinbeck. On remarquera également des livres de médecine auxquels Giono va se référer pour l’écriture du Hussard sur le toit. Sur une des étagères trône un bouddha doré offert par Fernandel. L’acteur participa au tournage de Crésus, un film produit et réalisé par Giono.
© Texte & photos Katherine HIBBS
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Association des Amis de Jean Giono et visite de la maison de Jean Giono ( sur rendez-vous)
Ouvert du mardi au samedi (fermé les dimanches, lundis et jours fériés)
Le Paraïs -Impasse du Paraïs- Montée des Vraies Richesses-04100 Manosque
Tel : 04 92 70 54 54
• Tarif plein : 8 €
• Billet couplé Exposition & Visite Paraïs : 12 €
• Tarif réduit : 7 €
Centre Jean Giono
3, Boulevard Élémir Bourges
04100 MANOSQUE
Tel:04 92 70 54 54
www.centregiono@dlva.fr
Faire une randonnée littéraire :
Rando littéraire sur la thématique de Jean Giono avec le guide littéraire Pierre Paillat
www.aemppaillat@orange.fr.
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