Clermont-Ferrand, entre volcans et patrimoine historique, a tout pour séduire. Surnommée la ville à deux têtes à cause de la rivalité ancestrale entre Clermont,cité épiscopale, et Montferrand, cité des comtes d’Auvergne, la ville actuelle fut réunifiée après 2 édits royaux. L’atmosphère dans la capitale auvergnate est bouillonnante grâce à ses universités mais aussi à ses nombreux événements culturels gravitant autour de la place de Jaude où se dresse fièrement la statue en bronze de Vercingétorix sculptée par Auguste Bartholdi. Chaque année, au mois de janvier, l’éponyme festival international du court -métrage attire un public local et international en présentant des pépites cinématographiques. La pierre de lave de volvic rayonne dans le centre historique, riche en édifices patrimoniaux. La noirceur gothique de la cathédrale tranche avec la pierre blonde d’arkose de l’architecture romane de la basilique Notre-Dame-du-Port. L’attrait de Clermont-Ferrand réside également dans sa proximité avec le Puy-de-Dôme situé à seulement 15 minutes. L’évasion est toute proche avec un chapelet de 80 volcans répartis sur 45 kilomètres. Le Puy-de-Dôme, labellisé Grand Site de France® depuis 2008, est le plus proche et l’on peut s’y rendre à bord du train à crémaillère le Panoramique des Dômes. Pour ceux qui ne sont pas véhiculés, le train est accessible en navette depuis Clermont-Ferrand.

 

 

 

 Les volcans de la chaîne des Puys

L’alignement nord-sud des 80 volcans de la Chaîne des Puys réunit les conditions exceptionnelles pour l’observation de 3 types de volcans sur 35 km et hauts de 50 à 500 mètres. Le Puy-de-Dôme fait partie des volcans dits péléens et s’est formé par l’extrusion progressive d’une lave claire et très visqueuse appelée la trachyte en s’accumulant en forme de dôme. La trachyte qui a servi à l’édification du temple de Mercure est située au Col de Ceyssat au niveau du puy Kilian. Les volcans de type strombolien ont une forme de cône constitué par l’accumulation de scories éjectées au sommet où se forme un cratère. Le Puy de Côme et le Pariou sont une belle illustration de cette catégorie. Le Pariou est composé d’ un cratère circulaire dont les 80 mètres de profondeur ont été formés par l’accumulation de scories. Les maars, qui constituent la 3è catégorie de volcans, sont la conséquence de la rencontre explosive du magma et de l’eau. Ces cratères circulaires sont parfois occupés par un lac. Tous ces volcans sont parfaitement alignés le long de la faille de Limagne qui les sépare de Clermont-Ferrand. Cette faille constitue un élément géologique majeur du site car elle est venue fracturer le socle continental ancien il y a environ 35millions d’années.Tout une partie du continent s’est alors effondrée sur près de 3 km de profondeur et le fossé ainsi formé s’est rempli de sédiments. Cette partie effondrée constitue la plaine de Limagne où se situe Clermont-Ferrand.

 

 

 

Le Panoramique des Dômes

Au tournant du 20è siècle un premier train à crémaillère fut mis en place en 1907 et fonctionnait à l’eau et au charbon en partant de la place Lamartine à Clermont-Ferrand. Le trajet durait 1h45. Aujourd’hui la balade à bord du train Panoramique des Dômes offre une vue défilante exceptionnelle sur les paysages et la vie pastorale avant de profiter du panorama sur la chaîne des volcans des Puys à 1465 mètres d’altitude. Le trajet dure une quinzaine de minutes pour gravir 5,6 kilomètres. Le Panoramique des Dômes, train entièrement électrique, met fin aux 50 000 véhicules qui circulaient annuellement et transporte quelques 400 passagers par voyage jusqu’au sommet depuis 2012 grâce a un système à crémaillère Strub avec un rail cranté au centre de la voie. L’ingénieur suisse du même nom a conçu cette technologie permettant ainsi au train de gravir les fortes pentes du volcan par tout temps. Le train est alimenté par une ligne aérienne de contact fournissant 1500 volts d’électricité continue. Durant la saison estivale 2 trains circulent simultanément. La gare d’arrivée a été décorée avec d’immenses photos vues du ciel sur les volcans aux 4 saisons.

https://youtu.be/-MtgCw6EyAc

 

À la conquête du Puy-de-Dôme

Le Puy de Dôme constitue un lieu scientifique de renom mais est également une terre d’archéologie avec la présence du temple de Mercure. Dès la plus haute antiquité il attire les pèlerins et devient un important lieu du tourisme à la seconde moitié du 19è siècle. Le temple de Mercure, s’étendant sur 3600 mètres carrés, reste le plus important sanctuaire de montagne de la gaule romaine du 2è siècle. Il surplombait la ville de Clermont-Ferrand alors nommée Augustonemetum. Le dieu Mercure était une divinité majeure des Arvernes dirigés par Vercingétorix. Un grand projet de rénovation est en cours sous la houlette de Michel Trubert, architecte en chef des Monuments historiques, porté par le département en concertation avec la DRAC. Des visites guidées gratuites sont proposées à l’intérieur du sanctuaire depuis Juin 2024. Un espace musicographique situé au-dessus du sanctuaire présente des films, et des fac-similés d’objets ainsi que de nombreux jeux interactifs. Un film de 15 minutes, intitulé Le temple de Mercure, un travail de Romain et réalisé par David Geoffroy, présente l’impressionnant sanctuaire avec des images de synthèse. Le public pourra suivre le cheminement emprunté par les pèlerins avec un autre film Dans les pas des pèlerins du temple de Mercure.

 

 

 

Un lieu de challenge et de haute voltige

En 1908 les frères André et Édouard Michelin lancèrent un défi aéronautique en organisant un Grand Prix Michelin consistant à effectuer le trajet Paris -Clermont en atterrissant sur le sommet du Puy en moins de 6 heures! Ce record sera battu en mars 1911 par Eugène Renaux et Albert Senouque qui mettront 5h10 pour se poser sur le sommet enneigé. De nos jours le vol libre est à l’honneur en parapente ou encore en deltaplane. Les passionnés pourront décoller depuis 8 aires différentes correspondant aux différentes orientations du vent.

Le centre historique de Clermont-Ferrand

Ici c’est la pierre de lave qui constitue la signature patrimoniale des bâtiments. La partie haute de la ville s’appelle la butte centrale. Selon l’historien Strabon né en 63 avant JC la ville était alors dénommée Nemossos et qualifiée de « métropole » des Arvernes, A l’époque romaine la toute première agglomération  s’appelait Augustonemetum. (sanctuaire d’Auguste datant de 140 après JC), du nom du neveu de César à qui toutes les villes importantes étaient dédiées. On ignore aujourd’hui de quel sanctuaire il s’agit. Le temple de Mercure était situé sur la voie romaine d’Agrippa qui passait par Lyon et Saintes en traversant Augustonemetum.. il y avait un parcours progressif depuis la place de Jaude jusqu’au sommet du volcan, axé sur l’ascension avec un certain nombre de sanctuaires, de termes et de vénération de l’eau guérisseuse; on atteignait les dieux une fois au sommet du Puy de Dôme. À la fin du 3 è siècle la partie actuelle de la cathédrale gothique Notre-Dame-de-l’Assomption fut encadrée de remparts et l’on comptait au moins 700 personnes dans l’enceinte. .Au 4 è siècle la ville fut appelé Arvernis du nom du peuple gaulois dont elle était la capitale. Au 8è siècle tout le bâti était en grès blond venant de Montpeyroux à 30 km. Ce plateau était visible depuis loin et la ville fut baptisée du nom de Clairmont. Au Moyen-âge, Clermont-Ferrand va devenir un important centre religieux sous la forme d’une cité épiscopale. La roche volcanique foncée arrivera au 13 è siècle avec le chantier gothique de la cathédrale Cet édifice, qui se distingue par la noirceur de sa pierre de volvic, fut surnommé la «cathédrale des charbonniers » par les frères Goncourt.

 

La basilique romane Notre-Dame-du-Port

La couleur claire et blonde de l’édifice due à l’utilisation de pierre d’arkose est mise en valeur par le décor en pierre de lave sombre couronnant l’abside.Les chapiteaux et les éléments d’ornement sont essentiellement en calcaire, provenant des carrières environnantes. Les roches volcaniques ayant servi au décor du chevet sont des scories provenant des sommets voisins du Puy. La basilique fait partie au 12è siècle de 5 édifices majeurs: St Nectaire St Saturnin, Orcival, l’Abbatiale Saint-Austremoine d’Issoire, et l’église basilique Notre- Dame-du-Port. La basilique illustre la science et la maîtrise des bâtisseurs du 12è siècle. Dans le tissu urbain actuel la pierre d’arkose noircit avec la pollution et le bâtiment a été nettoyé en 2003/ 2007.
On trouve un très beau décor polychrome avec un bandeau à étoiles à 6 et 8 pointes très typique des édifices romans qui encadre l’hémicycle du cœur. C’est là où, à l’intérieur, les pèlerins trouveront le message final d’un chemin initiatique qu’ils viennent faire. Notre-Dame-du-Port a été classée au Patrimoine de l’Unesco en 1998 en raison de sa présence sur le chemin qui démarre au Puy en Velay et qui mène à St Jacques. La légende nous rapporte qu’une statue de la Vierge, fut trouvée dans une source sur laquelle fut édifiée la première église. Au cours du Moyen-âge, tous les lieux possédant une relique devinrent des étapes de pèlerinage. La typicité de cette architecture inclut des cryptes, des corniches en damier sur la toiture et des modillons qui soutiennent les corniches évoquant des copeaux de bois. La statue de la crypte, Notre-Dame- Souterraine est encore de nos jours très vénérée. Cette Vierge noire est sortie en procession le 15 Mai de chaque année. La partie déambulatoire facilitait l’accès aux 4 chapelles pour les pèlerins qui venaient vénérer différents saints ou encore du mobilier liturgique.

 

 

Les chapiteaux de Notre-Dame-du-Port sont de véritables « livres de pierre ». On en compte pas moins de 176 à l’intérieur de la basilique. Les décors végétaux sont les plus fréquents mais on peut aussi remarquer un singe cordé tenu en laisse par un homme évoquant les marchés ou peut-être le côté rationnel et bestial de l’homme. Les 4 chapiteaux les plus célèbres sont situés autour des hémicycles du chœur. Ils ont été réalisés par un sculpteur du nom de Robertus. Les thèmes abordés sont ceux du combat entre Vices et Vertus. Adam et Ève sont également représentés bien qu’il soit rare d’observer une scène de l’Ancien testament en Auvergne.

 

 

La plupart des vitraux situés sur les fenêtres hautes du chœur ont été réalisés par la manufacture de Sèvres en 1834. Les maîtres verriers Étienne Thévenot et Félix Gaudin furent chargés de la mise en place des vitraux au 19è siècle.
Des donations de fidèles au cours de l’histoire ont réuni un certain nombre de tableaux de maîtres au sein de la basilique. Un très beau tableau de l’Annonciation fut offert en 1643 et réalisé par Philippe de Champaigne. Ce célèbre peintre de Port Royal fut très connu pour son bleu lumineux de la couleur du ciel. Il aborda 8 fois le thème de l’Annonciation une de ses interprétations réalisée en 1644 est exposé au Metropolitan Museum de New-York où c’est non plus la vierge mais l’Ange qui porte le manteau bleu. La Révolution endommagera la basilique et au19è siècle l’architecte Agnan construisit le nouveau clocher à partir de 1823 en pierre de volvic, appelée trachyandésite,contrastant avec le reste de l’édifice.

 

 

La cathédrale Notre-Dame-de-L’assomption de Clermont-Ferrand

Une ancienne cathédrale romane de 946 en pierre blonde sera détruite au profit de Notre-Dame-de-l’Assomption. Les premières pierres de la cathédrale gothique ont été posées à partir de 1248 avec la construction du chevet, le cœur et la première travée de la nef. La pierre de lave, issue de la coulée de la Nugère, illustre parfaitement le style architectural de l’édifice. Les travaux s’avèreront longs car interrompus autour de 1320-1330 à cause de problèmes économiques puis avec la Guerre de Cent ans. Ce n’est qu’au 19è siècle après une visite de Napoléon III que la cathédrale sera achevée avec un rajout de 2 travées à la nef et la création des 2 flèches à 96 mètres de haut. Le chantier sera confié à Eugène Viollet -Le -Duc qui terminera la construction de la façade occidentale de l’édifice. La construction néo-gothique sera terminée en 1888. La maison de Blaise Pascal était adossée à la cathédrale. Durant le chantier gothique en 1262, le fils de St Louis, Philippe Le Hardi se maria ici avec Isabelle d’Aragon car l’Auvergne était un carrefour pouvant géographiquement réunir facilement le peuple français et espagnol. St Louis et Blanche de Castille offrirent les vitraux autour du déambulatoire aux jeunes mariés. Ces vitraux furent réalisés par le même atelier que ceux de la Sainte Chapelle.

 

 

 

 

 

 

Découverte de la fromagerie d’Olivier Nivesse dans le centre historique

Clermont est un véritable gruyère, avec de nombreuses caves sous les maisons pouvant atteindre jusqu’à 20 mètres de profondeur. Aujourd’hui on en compte plus de 500 dans le centre historique où sont entreposés vins et fromages. La fromagerie artisanale d’Olivier Nivesse  est incontournable à Clermont. Elle a été ouverte en 2003 et les fromages sont affinés sur place dans 3 caves soit sur de la paille de seigle qui gère le développement de la moisissure appelée « poil de chat » soit sur du bois. On y trouve du fromage de vache de Salers de 2023 qui a 150 jours, un autre fabriqué en 2022 qui est plus puissant en goût. Le Salers est le cousin du Cantal mais sa fabrication ne se fait que l’été dans une jarre en bois comme pour le caillage. La maturation de la tomme de Salers est également un peu plus longue.

Olivier Nivesse

« Le Salers est fabriqué en 2 temps. On réalise une première presse pour réaliser la tomme fraîche utilisée en cuisine pour la truffade. On va ensuite broyer ces tommes pour mettre du sel à l’intérieur et les installer sous presse pour en faire le fromage. Il faudra 24 h de fabrication. Ils sont fabriqués à St Nectaire ou de l’autre côté du Sancy. La fourme d’Ambert est faite à Say et le Bleu d’Auvergne vient de Bongheat au-dessus de Billom. Les typicités sont différentes , toutes les AOP sont à base de fromage de vache. On accompagne ces fromages avec un Gamay ou avec un Chardonnay un peu vif. Nous mettons des plaques de caséine sur les St-Nectaire pour les identifier quant au cantal on utilise des plaques directement incrustées dans le fromage ».

 

Montferrand

Clermont est devenue une ville souveraine et indépendante au Moyen-âge. Le comte Guillaume VI va abandonner la ville à l’évêque et créer sa propre cité de Montferrand ( Ferrus Mons / le Mont Fier) en 1122. Au 12è siècle il fera construire une forteresse place Marcel Sembat achevée en 1124 qui deviendra une cité se développant autour du commerce et de la cour des aides ( centre s’occupant des contentieux fiscaux). Jusqu’en 1630 la cité sera à part entière plus florissante que Clermont. Aux 15è et 16è siècles toute la bourgeoisie, la noblesse de robe et commerçants vont s’y faire construire des hôtels particuliers mais en 1630 Louis XIII va faire fusionner avec l’édit de Troyes les 2 villes et ce sera le déclin de Montferrand. Louis XV en 1731 fut obligé de refaire un édit pour faire fusionner les 2 villes. Les « Mulets Blancs » de Montferrand se retrouvent très appauvris en perdant une partie du patrimoine d’avant 1630. Désireuse de garder son indépendance, la ville de Montferrand fera trois demandes d’indépendance en 1789,1848 et 1863.
Ce sera la famille Michelin au 19è siècle à partir de 1889 qui favorisera et dynamisera la fusion entre Clermont et Montferrand.en créant une cité ouvrière. Aujourd’hui on est à 3 arrêts de tram de Montferrand qui constitue un charmant quartier .

La fabuleuse épopée de l’Aventure Michelin

Le musée de l’Aventure Michelin est situé à Cataroux sur le site d’anciens ateliers des années 20 fabriquant des nappes métalliques pour la réalisation des pneu .L’entreprise Michelin joua historiquement le rôle d’un véritable trait d’union entre Clermont et Montferrand. Le parcours scénographique du musée Michelin a été ouvert en 2009, documenté avec de nombreuses archives. Il  raconte la longue histoire de l’univers Michelin. Les 2000 mètres carrés d’exposition ne suffisent déjà plus et un projet de re-localisation du musée sur 6000 mètres carrés est envisagé pour 2028 sur d’anciennes pistes d’essai de pneus.

Deux cousins Édouard Daubrée et Aristide Barbier, ancêtres de la famille Michelin, s’associèrent en 1832 pour acheter des machines agricoles. Cette entreprise créé en 1832 était florissante. Elisabeth Pugh-Barker, l’épouse écossaise d’Édouard Daubrée et nièce du chimiste Macintosh, chimiste qui découvrit la solubilité du caoutchouc dans la benzine, fabriqua des balles rebondissantes dans l’atelier de son mari. Le produit fit fureur et fut vendu dans les écoles pour la récréation. Son mari, Édouard, se servit du caoutchouc pour les revêtements de pièces de machines. À la mort des fondateurs, la fille d’Aristide Barbier, Adèle, épouse de l’artiste Jules Michelin. Elle dirigera l’entreprise, convaincue de l’avenir prometteur du caoutchouc et sera assistée de ses fils André et Édouard. Ce dernier deviendra gérant de l’entreprise Michelin et Cie.
En1889 les deux frères trentenaires, André qui est ingénieur, et Édouard Michelin, issu des Beaux-arts, héritent de l’exploitation familiale de caoutchouc. Ce sera également l’année de la fin du chantier de la Tour Eiffel. Ils chercheront de nouveaux débouchés en s’intéressant plus particulièrement à la fabrication des pneus et en inventant le principe du pneu démontable pour vélo.

La création publicitaire autour du Bibendum

L’idée d’une création publicitaire est venue aux 2 frères Michelin à l’occasion d’une visite dans un salon professionnel à Lyon. Ils remarqueront une pile de pneus de différentes tailles sur le stand Michelin et vont imaginer de lui donner vie sous la forme d’un bibendum. Édouard, très artiste, proposera de lui rajouter des bras. Le peintre caricaturiste O’Galop, pseudonyme de Marius Rossillon,va rendre visite à André Michelin dans son bureau et lui montrera une affiche avec un bibendum dédiée à un fabricant de bière allemand. Un  bonhomme ventru buvant un grand bock de bière était représenté sur l’affiche. Édouard quand il découvrit l’affiche lui demanda de remplacer le bonhomme par un personnage fait de pneus portant un toast avec une coupe de champagne remplie de tessons de verre, de clous et de visses. Il la boira sans se dégonfler! L’expression nunc est bibendum  (« maintenant, il est temps de boire ») deviendra la devise du bibendum.
Lors de sa création, le bibendum  portait des gants en cuir et des boutons de manchette en or. Il arborait une chevalière et fumait le cigare quand la marque s’adressait à une élite pouvant s’acheter les premières voitures et des pneus.
Peu à peu il perdra tous ces signes extérieurs d’opulence et se démocratisera.

 

Au début du parcours Michelin on remarquera une céramique de style Art nouveau réalisée par l’atelier Gilardoni pour le premier siège Michelin ,boulevard Pereire, à Paris. On y découvre la mobilité sur la route. Les frères Michelin inventèrent le premier pneu amovible en 15 minutes pour vélo qui fut utilisé pour la première fois par le champion cycliste Charles Terront durant la course Paris-Brest-Paris en 1891. Le cycliste parcourut sur son vélo de 21 kg la compétition de 1200 km en 72 heures et arriva en première position malgré 5 crevaisons ! Cette compétition donnera son nom à une célèbre pâtisserie le Paris-Brest en forme de pneu et fourré à la crème pour évoquer l’air !  D’autres fabricants s’intéresseront à la technologie du pneu. Une anecdote rapporte que John Boyd Dunlop, un vétérinaire écossais, trouvait cahoteuse la route longeant sa maison. Pour améliorer le confort de son fils sur son tricycle, il superposa des bandages vétérinaires les uns aux autres et les enroula sur la jante avec de la colle. En 1839 l’anglais Charles Goodyear mettra au point le procédé de la vulcanisation du caoutchouc, lui procurant ainsi une solidité et une élasticité accrues.

 

La course Paris-Bordeaux-Paris de 1895

À la fin du 19è siècle, les frères Michelin accélèrent le développement de la bicyclette et de l’automobile avec diverses innovations. Le premier pneu pour automobile pouvait supporter une vitesse importante. Ils en firent la démonstration au volant de L’Eclair lors de la compétition Paris-Bordeaux-Paris. Cette automobile qui avançait à 25 km/h était équipée de pneumatiques et avait tendance à zigzaguer sur son parcours ce qui lui valut le nom d’Éclair ! Les frères Michelin n’arrivèrent pas premiers ! En 1899 le pilote belge Camille Jenatzy  construira sa propre voiture électrique équipée de pneus Michelin, taille basse. Il gagnera la course à presque 106 km/heure.

La bande de roulement, partie du pneu en contact avec le sol, sera protégée avec du métal. Une compétition en 1905 qui se déroula au pied du Puy de Dôme innovera le premier pneumatique antidérapant désigné sous le nom de « pneu semelle » et composé de rivets métalliques collés à la bande de roulement. Dès 1920 Michelin injectera du noir de carbone, un dérivé du pétrole, dans les pneus pour augmenter leur longévité et éviter qu’ils ne surchauffent et n’explosent. La première voiture produite en série sera la Citroën de type A avec une 5è roue ( la fameuse roue de secours), éditée à 24 000 exemplaires à partir de 1919.
Les usines Michelin seront transformées en hôpital durant la première guerre mondiale. Dans la chronologie, les frères Michelin se sont également intéressés à l’aviation en créant des biplans Bréguet4 puis Bréguet14 à Clermont, destinés à la première guerre mondiale.Près de 2000 avions furent construits à raison de 7 par jour. Michelin utilisa une piste à Aulnat pour tester les avions et construisit en 1916 la première piste en béton armé. L’avion Bréguet14 servit par la suite au transport aéropostal, notamment avec St-Exupéry.

Dans le hall d’entrée du musée on découvre cet avion ainsi qu’un exemplaire colonial d’une luxueuse Micheline des années 50 dont la carcasse fut retrouvée abandonnée dans un jardin de Madagascar et restaurée. Le pneu rail fut également une invention du groupe Michelin en 1895. André Michelin avait fait un très mauvais voyage de Paris à Cannes à cause des roues en métal du train et il eut l’idée d’inventer l’autorail. Ce système ne pouvant être adapté sur une locomotive à vapeur qui serait trop lourde, la Micheline fut inventée entre les deux guerres et constitua une rénovation complète du confort ferroviaire. En 1931 un voyage très médiatisé Paris-Deauville, avec de nombreuses personnalités, consacrera la fameuse « Micheline ».

 

 

 

 

Les actions sociales de l’entreprise

Au début du 20è siècle Michelin va recruter du personnel à Clermont dans ses ateliers en développant une politique sociale.
Une section de l’exposition Michelin est dédiée à l’engagement social de Michelin à l’égard de ses employés. Des sculptures incarnant différents personnages s’adressent aux visiteurs à travers une narration interactive de leur quotidien. L’entreprise créa des écoles, des hôpitaux, des crèches, des coopératives de magasins d’alimentation sans oublier le club de rugby de l’ASM initié par Marcel Michelin. Des cités ouvrières furent conçues pour loger les ouvriers dans des maisons avec un fourneau au gaz, des toilettes, une cheminée et un potager. Aujourd’hui ces maisons peuvent être occupées par des personnes extérieures à l’entreprise. Dans les années 70 on comptait 36 000 ouvriers à loger contre 9000 aujourd’hui.

La mission tourisme de Michelin

Très tôt, l’entreprise Michelin réalise qu’elle a une mission à accomplir autour des voyages Michelin avait facilité  la mobilité mais  les automobilistes n’avaient pas les renseignements sur les services qui leur permettraient de voyager. Le premier guide Michelin au format poche fut créé en 1900. Il était gratuit pour les mécaniciens qui devaient conseiller et renseigner les clients  en cas de panne prolongée, sur un restaurant ou un hôtel à proximité.
.En 1908 un bureau des itinéraires fut installé à Paris et à Londres. Son personnel envoyait des parcours de voyages accompagnés d’une liste de sites d’intérêt aux personnes qui leur adressaient un courrier. Les premières cartes routières, issues de cartes d’état major, apparaitront en 1910. grâce à André Michelin qui avait travaillé au sein du Ministère de l’intérieur dans la section cartographie de France. Ces cartes étaient destinées aux cavaliers et aux fantassins à pied. André Michelin les adaptera aux véhicules. Dans la continuité logique apparaîtront les guides gastronomiques et de voyages en 1926. Des bornes et des panneaux routiers jalonnèrent bientôt les routes de France.

 

 

 

Les bonnes adresses de Clermont-Ferrand

L’hôtel Littéraire Alexandre Vialatte, créé depuis le 16 novembre 2016 et situé  en plein centre-ville de Clermont-Ferrand, aux abords de la place  Delille.  Il rend hommage au journaliste et critique littéraire Alexandre Vialatte qui publia à partir de 1952 de nombreuses chroniques littéraires dans le quotidien de Clermont-Ferrand La Montagne.  La bibliothèque du rez-de-chaussée est idéale pour boire un verre ou pour travailler tranquillement. De très jolies aquarelles de Jean Aubertin sont accrochées ci et là sur les murs de l’hôtel.

 

Le restaurant Fille à papa vous attend dans un décor raffiné tenu par Claude et ses jolies lunettes jaune citron. Sa fille a conçu le restaurant mais c’est papa qui s’en occupe à temps plein!!

 

A Montferrand, l’association Puy Confit nous fait découvrir l’histoire de la confiserie auvergnate fabriquées à partir de produits naturels du terroir. Depuis le 15è siècle on faisait pousser des abricotiers le long de la faille de Limagne à l’abri du vent. Les fruits d’été furent conservés l’hiver et furent assimilés à de la confiture sèche, ancêtre de la pâte de fruits. La boutique Aux délices des Puys, dans le quartier de Montferrand représente toutes les créations du confiseur: la pâte de fruit, le fruit confit, les bonbons, les pralines, les confitures et les sirops, la guimauve et le chocolat. Les confiseries sont conçues pour offrir des pâtes de fruits. L’association a été créé il y a 20 ans par Hélène Martin-Mayeux pour immortaliser la confiserie auvergnate. Le Puy Confit est le 81è volcan de la chaîne du Puy !