Vous aurez jusqu’au dimanche 10 Novembre pour découvrir la 27è édition de Paris Photo au Grand Palais. Le site, après une longue pause, s’est considérablement agrandi depuis la dernière édition de 2019, comptant désormais 21 000 mètres carrés et accueillant 240 exposants en provenance de 34 pays. En pénétrant dans ce magnifique espace, vous aurez directement un choc frontal avec un mur couvert de 619 tirages de « People of the Twentieth century » d’August Sander exposés par la galerie Julian Sander basée à Cologne. Cela nous conforte que les grands collectionneurs sont toujours à la recherche de tirages argentiques plus que pigmentaires (appelé jet d’encre plus communément), principalement pour une garantie de conservation des œuvres dans lesquelles ils investissent.
Rencontre avec un photographe (anonyme) venu découvrir cette 27è édition
» On en revient aux valeurs sûres, c ‘est-à-dire des tirages bromure parce que je pense qu’il y a eu pas mal de désillusions sur les tirages jet d’encre de la part des acheteurs. Les galeristes parleront de » tirages fine art sur papier texturé » pour évoquer les tirages jet d’encre qui n’égaleront jamais une photo argentique tirée sur papier bromure. Ce qui fait le noir du blanc dans l’argentique c’est le métal d’oxyde d’argent, un métal ne s’altérant ni avec le temps ni avec la lumière. Le papier peut devenir jaune mais la photo en elle-même ne bougera pas ! J’ai été heureux de retrouver dans cette édition des valeurs sûres comme Weston, Eiko Hosoe, Federico Fontana sans oublier l’humour de William Wegman et ses tirages uniques sur polaroid en très grand format. J’ai été surpris de retrouver des œuvres différentes et méconnues de photographes tels que Pieter Hugo (Galerie Stevenson) dont j’avais adoré la série en couleur sur les hommes hyènes. Je pense qu’il faut être vraiment connaisseur avant de se lancer dans un achat à prix élevé et être au fait du circuit des tirages limités ! « .
Un nouveau secteur Emergences
De nouvelles sections photographiques sont apparues cette année tel que le secteur Emergences tourné vers une pratique très contemporaine déclinée en 23 présentations individuelles sous la houlette de la commissaire Anna Planas. Ce secteur donne un coup de pouce à une série de jeunes galeristes participant pour la première fois à Paris Photo. On découvrira le travail d’Edouard Taufenbach & Bastien Pourtout représentés par la galerie Almanaque de Mexico ou encore le travail très original d’Alice Pallot représentée par la galerie Hangar à Bruxelles. Le secteur digital regroupe des technologies numériques avec des artistes tels que Smith représenté par la galerie Christophe Gaillard, qui avait été présenté il y a plusieurs années au festival Planche(s) Contact de Deauville.
Une présence de plus en plus affirmée des femmes-photographes
Elles x Paris Photo a été initié par le ministère de la Culture en 2018 menant une politique de l’égalité femme-homme dans le cadre de Paris Photo. Grâce à un partenariat avec Kering, groupe français du luxe de François-Henri Pinault,et son programme Women In Motion qui a apporté durant cette édition son aide à 4 galeries. 50 photographes sont mises à l’honneur par Raphaëlle Stopin, commissaire d’exposition et directrice du Centre Photographique Rouen Normandie.
Bilan de cette 27è édition ce dimanche 10 Novembre
La fréquentation de cette édition a été en hausse de 23% avec 7000 collectionneurs. Le secteur Digital a remporté un vif succès, totalisant un chiffre d’affaires d’un million d’euros et l’achat physique des œuvres auprès des galeries a été renforcé par des acquisitions en ligne par l’intermédiaire des plateformes de vente des galeries. Le secteur Editions a présenté 45 maisons d’édition françaises et internationales et plus de 400 signatures d’artistes.
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Renseignements pratiques
Paris Photo
Grand Palais
Avenue Winston Churchill
75008 Paris
7-10 novembre 202413h-20h(19h le dimanche)
www.parisphoto.com
Métro Franklin-Roosevelt, Champs -Élysées- Clemenceau
Bus 28,32,42,72,73,80,83,93.
Photo du bandeau d’article: © Okhai Ojeikere- Galerie Magnin-A
Texte & photos Katherine HIBBS
Remerciements à R.T
Cet article n’est pas rémunéré.
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