Pour un premier voyage en Russie en dehors des sentiers battus nous avons choisi, après une halte de 2 jours à Saint-Pétersbourg, de remonter en train jusqu’à Mourmansk, porte de l’Arctique.
Ce périple réalisé avec Immersion in Russia, une jeune start-up qui s’investit dans des voyages à la carte atypiques, requiert une bonne forme physique et de l’intérêt pour la culture et la langue russe.
Au Fil des Lieux a choisi de vivre l’expérience en décembre dernier pendant une dizaine de jours.
De Saint-Pétersbourg au départ de la gare de Ladozhsky pour rejoindre Mourmansk, 1 444 km seront parcourus en 24 heures de train en traversant la Carélie et de vastes zones de toundra pour atteindre le nord du pays. L’oblast (unité administrative) de Mourmansk s’étend sur plus de 144 902 kilomètres carrés et se situe sur la presqu’île de Kola. Cette zone est entourée à l’ouest par la Finlande et la Norvège, au nord par la mer de Barents, et au sud par la mer Blanche. Mourmansk est ainsi qualifiée de « porte de l’Arctique ».
Première étape: Saint-Pétersbourg
Saint-Pétersbourg est une véritable pépite culturelle et architecturale. En deux jours il faudra être très organisé pour voir les « essentiels » un peu au pas de course ! La perspective Nevski, à elle seule, constitue environ 5 kilomètres à parcourir à pied en enjambant les canaux Moïka et Griboïdov.
- Le Palais Youssoupov
On ne manquera pas de visiter le Palais Youssoupov (Юсуповский дворец) situé sur les rives de la Moïka, qui abritait une des grandes familles aristocratiques de la Russie Impériale dont la dernière descendante fut la princesse Zinaïda. La plupart des œuvres d’art majeures acquises par le Prince Youssoupov furent confisquées durant la Révolution bolchévique de 1917 et bon nombre d’entre elles sont visibles au Musée de l’Ermitage.
La visite du palais peut se faire librement avec un audio-guide et dure à peu près une heure trente. Pour ceux qui s’intéressent à l’histoire tragique de Grigori Raspoutine, illustre conseiller des Romanov, le Palais propose des tours guidés spéciaux dédiés à cet événement historique. Les somptueux décors de ce palais, construit par l’architecte français Vallin de la Mothe, retranscrivent le niveau de vie de la cour de Russie de l’époque. Un petit théâtre privé de style baroque où se produisaient la princesse Zinaïda et ses amis, mais aussi le grand escalier de marbre à l’entrée du Palais ont particulièrement retenu notre attention.
- Le Musée de l’Arctique et de l’Antarctique de Saint-Pétersbourg
Avant de rejoindre la mer de Barents, tout au nord, il est indispensable de faire une visite complète du Musée de l’Arctique et de l’Antarctique de Saint-Pétersbourg. Ce musée un peu désuet, incorporé dans l’église néoclassique Saint-Nicolas, retrace le parcours des grands explorateurs partis à la découverte des régions polaires russes. Ce lieu est le véritable panthéon du Grand Nord, extrêmement bien documenté sur tout ce qui touche à l’environnement, la découverte, et l’histoire de l’exploration de la Route maritime du Nord.
Dans le grand hall principal du musée trône une immense projection polaire en relief délimitant à sa surface la ligne du cercle polaire (blanc) mais aussi la ligne de Köppen (rouge). Pour la petite anecdote scientifique, tous les espaces situés au nord de la ligne de Köppen, durant le mois le plus chaud de l’année (généralement le mois de juillet), ne dépassent jamais – ou rarement – les +10°C.
Un avion tout en bois, rescapé d’une exploration russe en Arctique au début du 20ème siècle est suspendu sous le dôme central du rez-de-chaussée. Il servit aux missions de reconnaissance lorsque les déplacements sur la glace étaient trop difficiles.
Le permafrost permet la très bonne conservation d’ossements et d’objets préhistoriques. Il s’agit d’un atout de taille pour les chercheurs et archéologues en Arctique, faisant des régions arctiques des espaces très « lisibles » sur le plan historique, du fait de la très bonne qualité des traces qui y sont laissées.
De nombreuses peintures exposées au musée de l’Arctique et de l’Antarctique, réalisées entre 1900 et 1960, permettent de comprendre quel regard était posé sur ces régions, à l’époque considérées comme hostiles et vides d’hommes, et par conséquent, nous éclairent sur la conception qu’avaient les hommes de l’exploration arctique.
Alexandre Alexeïevitch Borissov (1866-1934) fut le premier artiste peintre à avoir pris comme sujet principal de sa création les paysages de l’Arctique. Il était aussi écrivain et explorateur polaire, et porta un grand intérêt pour l’Arctique, ayant passé son adolescence sur l’île Solovki, au large de la Mer Blanche.
Il travailla au monastère Solovetski avant de devenir pêcheur. Le monastère est notamment connu pour avoir été un camp de travail du Goulag à la sortie de la Première Guerre mondiale, et pour être, aujourd’hui, un lieu de pèlerinage majeur en Russie. Au 1er étage, le monde de l’Antarctique présente des reconstitutions de centres de recherche, divers équipements d’explorateurs et de très belles peintures réalisées par des artistes issus de peuples autochtones.
- Le Musée Russe au sein du Palais Michel
La visite des collections permanentes relatives aux différents mouvements picturaux russes y est passionnante. On ne manquera pas de citer Alexander Volkov (1976-1978), Kuzma Petrov-Vodkin (1878-1939) ou encore Alexander Gerasimov (1881-1963). L’ensemble de ces oeuvres sont un véritable trésor pour comprendre l’âme russe !
- L’appel du Grand Nord en fin de journée
Nous avons rendez-vous à la gare de Ladozhsky avec Igor, qui sera à la fois notre guide et… professeur de Russe. C’est là que commence notre périple avec Immersion in Russia. Mon perfectionnement en grammaire russe participe à tuer les 24 heures qui nous séparent de Mourmansk ! Je voyage dans un compartiment de 4 couchettes, réservé à la gente féminine, et j’ai dû faire quelques acrobaties pour atteindre mon lit perché en hauteur.
Dans le couloir du train j’observe beaucoup de militaires en permission ou de gens retournant travailler à Mourmansk.
L’expérience de ce long trajet est unique et nous impose un rythme lent, propice à la réflexion, à la rêverie, ainsi qu’à la découverte de ses nombreux wagons. La température fait le grand écart entre des compartiments surchauffés à +20°C et des passages d’une voiture à l’autre à -10°C ! Dans le couloir de chaque wagon, une grosse bouilloire est posée sur un large rebord et chacun peut venir y remplir sa tasse pour se faire un thé. A côté de la cabine de la chef de wagon, des friandises et des nécessaires de toilette sont disposés et mis en vente.
Le wagon restaurant n’est pas tout près, et pour l’atteindre il me faudra traverser plusieurs voitures-dortoirs où les draps suspendus pour occulter la vision des autres passagers ressemblent à des fantômes. Quelques pieds ballants dépassent des couchettes, accompagnés de ronflements. Des valises orphelines encombrent l’allée centrale plongée dans la pénombre. Il faudra les enjamber pour rejoindre le bar qui n’ouvrira qu’à 7h30 du matin. Tania est responsable du bar, elle est née dans l’Oural et fait régulièrement le trajet entre Saint-Pétersbourg et Mourmansk. Le téléphone du wagon bar sonne par intermittence, ce sont les chefs de wagons qui commandent les repas pour les passagers. De nombreux sachets en papier brun sont préparés sur une table puis répartis dans chaque wagon du train.
En remontant vers le nord, il faudra attendre jusqu’à 11 heures du matin pour que le jour se lève. Le train s’arrêtera tout au long de la nuit dans diverses stations où les passagers descendent pour fumer une cigarette ou acheter du thé à des vendeurs occasionnels. Le froid est vif et mordant, surtout à cause du vent. Mourmansk n’est plus très loin …
Seconde étape: Mourmansk
Le train arrive à 21h30 en gare de Mourmansk, exactement 24 heures après notre départ de Saint- Pétersbourg.
Le froid est saisissant. Ici les habitants au nombre de 300 000 appellent l’océan arctique » la mer de glace du Nord » et travaillent pour la plupart dans les mines de charbon ou de nickel. Mourmansk est également un grand port de pêche notamment pour le cabillaud et le maquereau qui seront vendus en Suède, Finlande et Norvège. La ville s’inscrit aussi dans le marché international grâce à l’exportation de ses minerais en dehors de l’Europe.
Dmytri, notre nouveau guide, nous attend au pied des marches de la gare. Il nous emmènera directement à un endroit, un peu en dehors de la ville, réputé pour observer des aurores boréales.
- Observer les aurores boréales
Il faudra s’armer de patience, doublée d’un peu de chance, pour observer une aurore boréale. La piste où nous nous engageons est trop enneigée et nous feront un peu de marche à pied équipés d’une lampe frontale. Ce phénomène naturel peut se traduire dans différentes tonalités. La couleur la plus fréquente d’aurore boréale est le vert, qui apparaît grâce à une réaction entre particules solaires et oxygène au sein de la couche moyenne de l’atmosphère. On peut quelquefois observer des aurores boréales rouges, mais les plus rares sont les aurores roses et violettes. Elles sont beaucoup moins visibles à l’oeil nu. On parle d’indice K.P (Planetary K index) qui au sein du cercle polaire s’échelonne de 0 à 9. Le niveau le plus élevé est très rare, dans la région de Mourmansk l’indice peut monter entre 4 et 6.
Le facteur déterminant pour chasser des aurores boréales reste la clarté du ciel et le beau temps. Certaines applications peuvent permettre de présager de la présence de ces aurores boréales observées essentiellement en hiver dans le cercle arctique. Les aurores boréales peuvent être observées jusqu’à fin-avril dans la région de Mourmansk. Une légende du peuple Nenets (qui occupe la péninsule de Yamal) rapporte l’histoire d’un chasseur et de son chien qui furent attaqués par un loup mais le chien se battit, et prit le loup en chasse, puis il disparut. Le fils du chasseur partit dans la nuit, un flambeau dans la main, et rencontra un aigle qui s’empara de la flamme pour l’éclairer dans la nuit. Depuis, il est dit que lorsque l’on voit une aurore boréale dans le ciel, cela signifie que quelqu’un est à la recherche d’un proche disparu.
- Le Port de Mourmansk et le brise-glace Lénine
La Russie possède la plus grande côte maritime du monde dont celle du nord exclusive au pays, qui s’étend sur plus de 9000 km d’est en ouest. Les Russes investirent la péninsule de Kola dès 1919. Mourmansk sera donc au coeur de la seconde guerre mondiale en Russie, suscitant l’intérêt des Allemands pour sa situation stratégique, sa flotte militaire et ses eaux profondes s’ouvrant sur un océan relié au reste du monde.
- L’histoire du brise-glace Lénine
Auparavant les bateaux ne pouvaient pas parcourir de longues distances dans l’Arctique plus de deux mois alors que la nouvelle génération de brise-glaces avait une autonomie de 3 ans grâce à l’utilisation de l’énergie du plutonium. Le brise-glace Lénine fut construit en 1959 durant la guerre froide. Il était très important pour les Russes d’être compétitifs par rapport aux Etats -Unis en termes de prix de l’énergie nucléaire. Tout le pays s’impliqua dans la construction du Lenine durant 3 ans et 3 mois, plus de 200 usines locales participèrent en fabricant des systèmes électroniques, des pièces détachées. L’idée de la construction du Lénine consistait à relier l’océan Atlantique au Pacifique par la route maritime du nord (Severniy morskoy put).
Le Lenine, dont le poids avoisine les 19 400 tonnes, comportait un équipage de 160 personnes (parmi lesquels des médecins et des scientifiques) et était dédié à la recherche et à l’exploration de l’Arctique.
Le 2 Décembre 2019 les 60 ans d’existence du brise-glace Lénine ont été célébrés. Aujourd’hui on compte 5 brise-glaces en activité et 3 autres sont en construction car il est impossible de passer de l’Asie à l’Europe par l’arctique sans brise-glaces. Ces bateaux facilitent les échanges économiques en les rendant plus rapides par la Route maritime du Nord. La Russie est le seul pays au monde continuant à utiliser des brise-glace nucléaires pour la recherche. Le Lénine est aujourd’hui un musée qui se visite et nous fait partager la splendeur de ses aménagements intérieurs comprenant des panneaux et du mobilier en bois précieux ainsi qu’un impressionnant réacteur.
Le Phare de Mourmansk, un lieu de mémoire
Ce phare de briques rouges haut de 17,5 mètres domine la baie de Kola ,offrant un panorama magnifique. L’endroit est balayé par un vent glacial faisant tournoyer des nuages de neige autour du bâtiment.
Ce lieu a été édifié à la mémoire des marins russes morts en mer parmi lesquels ceux du sous-marin Koursk. En amont du phare, se trouve l’église orthodoxe de Saint-Sauveur-sur-les-Eaux qui a été édifiée grâce aux dons de ses fidèles. On pourra y feuilleter des albums de photos historiques sur le monde des marins disparus mis à la disposition du public par la gardienne de l’église.
- La statue d’Alyocha
Cette statue monumentale de 35 mètres de haut est la seconde plus haute de Russie et un symbole fort de la « ville-héros » de Mourmansk.
Elle est un hommage indéfectible de la lutte du peuple de la région arctique durant la seconde guerre mondiale. Des gerbes de fleurs sont régulièrement déposées au pied du colosse et balayées par le vent froid du nord.
- En route vers Teriberka, terre ancestrale des Pomors
Entre Murmansk et Teriberka il faut compter 130 km dont 70 km de route asphaltée et le reste de la piste et de la toundra. Nous y accèderons avec un jour de retard à cause d’une très forte tempête de neige. Il n’est pas rare de croiser en chemin des voitures en panne. Lors de notre retour nous porterons secours à un jeune couple dont la voiture était tombée dans un fossé sur le bas-côté de la route. Dmitry, notre guide, les aidera à remonter le talus en leur lançant des cordes qu’il garde dans le coffre de son van. La solidarité des gens de la région arctique est une fois de plus démontrée au quotidien !
Nous flottons sur un tapis de neige blanc où nous perdons tout repaire de distance et de relief. La toundra nous enveloppe et nous croiserons l’unique policier du coin (une mascotte !) revêtu d’un gilet jaune et armé d’une faucille… Une voiture taguée de couleurs gît dans un monticule de neige à quelques pas de la mascotte devenue très populaire. Teriberka, petit village de pêcheurs, n’a été mentionnée qu’à partir du XVIè siècle avec les premières explorations du Grand Nord.
Teriberka a été peuplée par les Pomors et vit encore aujourd’hui de la pêche comme au temps de ses ancêtres autochtones. Ils explorèrent la région de Barents, de la péninsule de Kola et découvrirent plus tard la route maritime entre Arkhangelsk et la Sibérie. Le village de Teriberka s’est appauvri de plus en plus à la création de Mourmansk qui représente une concurrence très rude. La population locale diminue et migre vers Mourmansk. On peut donc découvrir l’ancien village et ses vieilles maisons de bois à l’abandon et le « nouveau Teriberka » où l’on croise pas mal de touristes thaïlandais et chinois.
Il n’y a ni poste de police ni hôpital à Teriberka. On y trouve une usine de poisson , une école maternelle et un collège et un lycée.55 élèves sont répartis dans les quatre établissements avec moins de 5 élèves par niveau.
Nous avons adoré ce lieu très cinématographique où l’on accède en partie en moto-neige. c’est d’ailleurs ici qu’à été tourné « Leviathan » en 1989, le film de George Cosmatos qui reçut un prix en 1990 au festival international du film fantastique d’Avoriaz.
Teriberka offre un point de vue imprenable sur la mer de Barents.
- La ferme de rennes et de huskies de Lovozero
Lovozero est un point géographique important dans la culture des autochtones Samis. Les principales activités y sont la cueillette de baies sauvages, la pêche dans le lac du même nom, l’élevage de rennes et la chasse. Nous sommes accueillis par Alexeï qui vit ici depuis 15 ans avec femme et enfant. Il a entièrement imaginé et construit cette ferme avec des membres de sa famille pour en faire un lieu d’attraction autour de l’élevage des rennes et des chiens de traîneaux.. Nous dormirons dans un magnifique chalet en rondins de bois doté d’une immense baie vitrée donnant directement sur la forêt.
Avant de reprendre la route le lendemain matin pour vivre la fin de notre périple un délicieux repas russe comprenant une soupe Kalakeitto (soupe finlandaise au saumon), un ragoût de renne et une tarte aux airelles nous sera servi dans notre isba.
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- Guide pratique
Découvrir Mourmansk et la région du cercle polaire en Russie avec Immersion in Russia.
https://www.immersion-in-russia.com
Package à partir de 990 euros par personne en demi-pension pour un minimum de 4 personnes pour 6 jours avec 10 heures de cours de russe et ne comprenant pas le vol Paris / Saint-Pétersbourg.
Pour les visas (Nous vous déconseillons les e-visas qui comportent souvent des erreurs de transcription ce qui peut être préjudiciable au bon déroulement du voyage):
https://www.immersion-in-russia.com/post/visa-russe-mode-d-emploi
La solution idéale est de passer par RapidVisa à Paris
https://www.rapidevisa.fr/
À voir à Saint-Pétersbourg:
Musée de l’Arctique et de l’Antarctique
Oulitsa Marata 24a Sankt-Peterburg
Tél. : +7 812 571-25-49
Prix : 300 Roubles
Musée Russe au sein du Palais Michel
Oulitsa Injenernaïa 4 Sankt-Peterburg
Tél. : +7 812 595-42-48
Prix : 450 Roubles
Palais Youssoupov
Nab.reki Moïki 94
Tél. : +7 812 314-98-83
Prix : Visite libre avec audioguide
700 Roubles
Visite guidée en Russe pour l’exposition Raspoutine
350 Roubles
© Tous droits réservés
Texte & photos – K.Hibbs et E.Hibbs
Photo aurores boréales ©Dmitry Doronin pour Value of the Moment.
For a first trip to Russia off the beaten track, we chose to reach by train the northern region of Murmansk, the gateway to the Arctic after spending 2 days in St. Petersburg,
This journey, organized by Immersion in Russia, a young start-up concentrating on tailor made tours , requires to be in good physical condition and express interest for Russian culture and language.
Au Fil des Lieux chose to experience this adventure last december for ten days.
From Ladozhsky station in Saint Petersburg to Murmansk, we covered about 1,444 km within 24 hours, crossing the Karelia region and large areas of tundra to get to the north of the country. The Murmansk oblast (administrative unit) covers more than 144,902 square kilometers and is located on the Kola Peninsula. This area is surrounded to the west by Finland and Norway, to the north by the Barents Sea, and to the south by the White Sea. Murmansk is thus called the « gateway to the Arctic ».
First stage: Saint-Petersburg
Saint-Petersburg is an outstanding cultural and architectural gem. Plan to be very organized to discover the « essentials » on the run! The key Nevsky prospect is about 5 kilometers long , spanning the Moïka and Griboïdov canals.
Yusupov Palace
Don’t fail to visit the Yusupov Palace (Юсуповский дворец), located along the Moika banks, which housed one of the great aristocratic families of Imperial Russia. Most of the major works of art acquired by Prince Yusupov were confiscated during the Bolshevik Revolution of 1917 and many of them can be seen at the State Ermitage Museum.The tour of the palace can be done freely with an audio guide and lasts about an hour and a half. For those interested in the tragic history of Grigori Rasputin, the illustrious adviser to the Romanovs, the palace offers special guided tours dedicated to this historical event. The palace’s sumptuous decoration built by the French architect Vallin de la Mothe, restitutes the living standards of the Russian court at that time. Our attention was grabbed by a small private baroque theater where Princess Zinaida, last in the line of the Yusupov family, used to perform, as well as the large marble staircase at the entrance of the palace.
The Arctic and Antarctic Museum in Saint-Petersburg
Before heading towards the Barents Sea, in the far north, it is essential to visit the Arctic and Antarctic Museum in Saint-Petersburg. This somewhat outdated place, clustered in the neoclassical Saint Nicholas Church, retraces the journey of the great explorers who set out to discover the Russian polar regions. This place is the true pantheon of the Far North, extremely well documented on everything related to environment, discovery, and history of the Northern Sea Route.
In the museum’s main hall sits an immense polar circular map delimiting on its surface the polar circle line (white) but also the Köppen line (red). For the anecdote, all the places located north of the Köppen line, during the hottest month of the year (generally July), never exceed – or rarely – + 10 ° C. Permafrost allows very good preservation of bones and prehistoric objects. This is a major asset for researchers and archaeologists in the Arctic, making arctic regions historically “legible” spaces, due to the very good quality of the traces left there.Many paintings exhibited in the museum were produced between 1900 and 1960, allowing us to understand the fascination focusing on these regions, at the time considered as hostile and empty .
Therefore, it enlightens us on the conception that men had of Arctic exploration.Alexandre Alexeïevitch Borissov (1866-1934) was the first painter to have immortalized the Arctic landscapes as his main subject. He was also a writer and polar explorer, and had a great interest in the Arctic, having spent his youth on Solovki Island, off the White Sea.
He worked at the Solovetsky monastery before becoming a fisherman. The monastery is notably known for having been a Gulag labor camp at the end of the First World War, and for being, today, a major place of pilgrimage in Russia. On the 1st floor, the world of Antarctica displays a restitution of a research center, various equipment for explorers and beautiful paintings made by autochtone artists.The Russian Museum in the Palais MichelThe visit of the permanent collections related to the various Russian pictorial movements is fascinating. Please don’t fail to quote Alexander Volkov (1976-1978), Kuzma Petrov-Vodkin (1878-1939) or Alexander Gerasimov (1881-1963). All of these works are a real treasure to understand the Russian soul!
The call from the Far North at the end of the day
We have set an appointment at Ladozhsky station with Igor, who was going to be both our guide and … Russian teacher. This is where our journey with Immersion in Russia really began. My improvement in Russian grammar helped killing time during the 24 hours separating us from Murmansk! I travelled in an overheated compartment including 4 bunk beds, dedicated to the female gender.I must confess (since I am not a very athletic person) ,that I had to do some acrobatics to reach my bed perched under the ceiling !
In the train corridor, I observe many soldiers on leave or people returning to work in Murmansk.
The experience of this long journey is unique and imposes a slow pace, conducive to reflection, daydreaming, as well as the discovery of its many wagons. The temperature makes the big difference between compartments overheated at + 20 ° C and getting through from one car to another at -10 °C! In each wagon’s corridor, a large kettle is placed on a wide ledge and everyone can come and fill up their cup to make a tea. Next to the wagon master’s cabin, treats and toiletries are displayed to be sold.
The restaurant car is far away, and in order to reach it I will have to cross several sleeping cars displayed as dormitories where sheets hung to obscure the vision of the other passengers look like ghosts. A few dangling feet protrude from the bunks, accompanied by snoring. Orphan suitcases clutter the central aisle plunged into darkness. One will have to step over them to reach the bar, which will not open before 7:30 a.m. Tania is in charge of the bar, she was born in the Urals and regularly travels between Saint Petersburg and Murmansk. The telephone in the wagon bar rings intermittently; it is the wagon managers who order meals for passengers. Many brown paper bags are prepared on a table and then distributed in each wagon.
Going up north, it will be necessary to wait until 11 am for the day to break. The train will stop overnight at various stations where passengers alight to smoke a cigarette or buy tea from casual vendors. The cold is sharp and biting, mainly because of the wind. Murmansk is not far away …
Second stage: Murmansk
The train arrives at 9:30 p.m. at Murmansk station, exactly 24 hours after our departure from Saint-Petersburg.
The cold is striking. Here the 300,000 inhabitants call the Arctic Ocean « the northern ice sea » and work mostly in the coal or nickel mines. Murmansk is also a large fishing port, especially for cod and mackerel, which will be sold in Sweden, Finland and Norway. The city is also part of the international market thanks to the export of its minerals outside Europe.
Dmitry, our new guide, is waiting for us at the foot of the station’s steps. He will take us directly to a place, in the outskirts of the city, to observe the northern lights.
Observing the northern lights
It will take patience, coupled with a bit of luck, to observe the aurora borealis. The track we want to use is too snowy and we will have to do some walking with a headlamp. This natural phenomenon can be expressed in different tones. The most common color of the aurora borealis is green, which appears due to a reaction between solar particles and oxygen within the middle layer of the atmosphere. You can sometimes see red aurora borealis, but the rarest are the pink and purple aurora. They are much less visible to the naked eye. We are talking about the K.P index (Planetary K index) which within the polar circle ranges from 0 to 9. The highest level is very rare, in the Murmansk region the index can go up between 4 and 6.
The decisive factor in hunting the northern lights remains the clarity of the sky and the good weather. Certain applications can make it possible to predict the presence of these northern lights observed mainly in winter in the Arctic Circle. The northern lights can be observed until the end of April in the Murmansk region. A legend of the Nenets people (set in the Yamal peninsula) tells the story of a hunter and his dog who were attacked by a wolf but the dog fought, and hunted the wolf, then he disappeared. The hunter’s son left in the night, a torch in his hand to search his beloved dog. He met an eagle which took the flame to light it in the night. Since then, it is said that when we see the aurora borealis in the sky, it means that someone is looking for a missing loved one.
The Port of Murmansk and the Lenin Icebreaker
Russia has the largest maritime coast in the world including that of the north exclusive to the country, which stretches over 9000 km from east to west. The Russians invested the Kola peninsula in 1919. Murmansk will therefore be at the heart of the Second World War in Russia, arousing the interest of the Germans for its strategic location, its military fleet and its deep waters opening onto an ocean connected to the rest of the world.
The story of the Lenin icebreaker
Previously, boats could not travel long distances in the Arctic for more than two months, while the new generation of icebreakers had 3 years of autonomy thanks to the use of plutonium energy. The Lenin icebreaker was built in 1959 during the Cold War. It was very important for the Russians to be competitive with the United States in terms of the price of nuclear energy. The whole country was involved in the construction of Lenine for 3 years and 3 months, more than 200 local factories participated in the manufacturing of electronic systems, spare parts. The idea of building Lenin was to connect the Atlantic Ocean to the Pacific by the northern sea route (Severniy morskoy put).
The Lenin, weighing around 19,400 tonnes, had a crew of 160 people (including doctors and scientists) and was dedicated to research and exploration of the Arctic.
On December 2, 2019 the 60th anniversary of the Lenin icebreaker was celebrated. Today there are 5 active icebreakers and 3 others are under construction because it is impossible to go from Asia to Europe by the Arctic without icebreakers. These boats facilitate economic exchanges , making them faster by the Northern Sea Route. Russia is the only country worldwide that continues to use nuclear icebreakers for research. The Lenin is today a museum that can be visited, showing the splendor of its interior fittings including panels and furniture in precious woods as well as an impressive reactor.
On the way to Teriberka, ancestral land of the Pomors
Between Murmansk and Teriberka it takes 130 km including 70 km of asphalt road while the rest of the track crosses the tundra. We will get there a day late due to a very heavy snowstorm. It is not uncommon to come across broken down cars. On our way back we will rescue a young couple whose car had fallen into a ditch on the side of the road. Dmitry, our guide, will help them up the slope by throwing ropes kept in the trunk of his van. People of the Arctic region demonstrate their spirit of solidarity on a daily basis !
We float on a carpet of white snow where we lose all den of distance and relief. The tundra envelops us and we will meet the only local policeman (a mascot!) dressed in a yellow vest and armed with a sickle … A car tagged with colors lies in a mound of snow a few steps from the mascot. Teriberka, a small fishing village, was not mentioned until the 16th century with the first explorations of the Far North.
The village was populated by the Pomors and still lives today from fishing as in the days of its native ancestors. They explored the Barents region of the Kola Peninsula and later discovered the sea route between Arkhangelsk and Siberia. Teriberka became increasingly impoverished with the creation of Murmansk which represents very stiff competition. The local population is decreasing and migrating to Murmansk. We can therefore discover the old village and its old abandoned wooden houses and the « new Teriberka » where we meet a lot of Thai and Chinese tourists.
There are no police station or hospital in Teriberka but only a fish factory, a nursery school, a middle school and a high school. 55 students are gathered in the four establishments with less than 5 students per level.
We loved this very cinematic place which is partly accessed by snowmobile. it is here that « Leviathan » was filmed in 1989, the film by George Cosmatos which received an award in 1990 at the international fantasy film festival of Avoriaz.
Teriberka offers a breathtaking view of the Barents Sea.
Lovozero reindeer and husky farm
Lovozero is an important geographical point in the culture of the indigenous Samis. The main activities are gathering wild berries, fishing in the lake of the same name, reindeer breeding and hunting. We are welcomed by Alexei who has lived here for 15 years with wife and child. He entirely imagined and built this farm with members of his family to make it a place of attraction around the breeding of reindeer and sled dogs. We will sleep in a magnificent log cabin with a huge bow window directly overlooking the forest.
Before hitting the road the next morning to experience the end of our journey, a delicious Russian meal including Kalakeitto soup (Finnish salmon soup), reindeer stew and cranberry pie will be served in our lodge.
Practical Guide
Discover Murmansk and the region of the Arctic Circle in Russia with Immersion in Russia.
https://www.immersion-in-russia.com
Package from 990 euros per person on half board for a minimum of 4 people for 6 days with 10 hours of Russian lessons and not including the flight Paris / Saint Petersburg.
For visas (We do not recommend e-visas which often contain transcription errors which can be detrimental to the smooth running of the trip):
https://www.immersion-in-russia.com/post/visa-russe-mode-d-emploi
The ideal solution is to go through RapidVisa in Paris
https://www.rapidevisa.fr/
What to see in St. Petersburg:
Museum of the Arctic and Antarctic
Oulitsa Marata 24a Sankt-Peterburg
Phone. : +7 812 571-25-49
Price: 450 Rubles
Yusupov Palace
Nab.reki Moïki 94
Phone. : +7 812 314-98-83
Price: Self-guided tour with audio guide
700 Rubles
Guided tour in Russian for the Rasputin exhibition
350 Rubles
© All rights reserved
Text & photos – K.Hibbs and E.Hibbs
Photo aurora borealis © Dmitry Doronin for Value of the Moment.
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