Taba Naba est à l’origine une chanson enfantine en langue Meriam Mir des îles du détroit de Torres près de la côte nord de l’Australie. Elle évoque la pêche séculaire pratiquée le long des récifs.
Le musée océanographique de Monaco ne pouvait pas présenter de meilleur titre d’accroche pour illustrer la thématique de la défense des océans en liant art et science pour nous faire prendre conscience des risques provoqués par les changements climatiques.
Cette très riche exposition déclinée en 3 volets se tiendra jusqu’au 30 Septembre prochain sous la forme de trois univers artistiques.
Artistes aborigènes et insulaires du détroit de Torres
Des œuvres monumentales d’artistes aborigènes sont présentées comme un manifeste contre la pollution notamment sur le parvis situé devant le musée et sur son toit avec un dessin de tortue de mer imaginé par l’artiste Alick Tipoti. Cette gravure géante symbolise la protection de l’ univers des tortues marines.
On retrouvera également une sculpture de mammifère aquatique du même artiste dans le hall d’entrée .
Dans le salon d’honneur qui a gardé son charme d’antan , le public découvrira une trentaine d’installations en filet de pêche qui évoquent les ghost nets ces filets qui dérivent dans l’océan renfermant des espèces marines menacées.
Portraits de papous et objets d’art liés à la navigation
Didier Zanette, expert en art océanien et photographe, a mis en œuvre dans ce second volet la présentation d’objets liés à la mer tels que proues de pirogues et pagaies richement sculptées ainsi qu’une série de portraits de clans papous aux visages peints et parés de plumes.
L’ensemble des motifs sculptés de ce deuxième volet de l’exposition met en avant la forte expression identitaire des peuples océaniens. Une collection de bénitiers fossile provenant des îles Salomon a également participé à la création d’objets cultuels transmis de père en fils. C’est particulièrement dans l’ivoire du bénitier Tridacna gigas, le plus grand mollusque terrestre qui ont été sculptés les plus belles créations artistiques.
Didier Zanette est un passionné des cultures mélanésiennes et aborigènes largement présentes dans ses galeries de Nice, Paris et Nouméa. Il a également publié de nombreux livres et photographies sur les cultures océaniennes.
Eaux vivantes, peintures aborigènes
Le dernier volet de Taba Naba introduit des artistes aborigènes contemporains de la collection Sordello Missana avec des œuvres de Maggie Watson,Tracy Moffatt, Christian Thompson et Michael Cook .
On pourra découvrir diverses représentations sur écorce ainsi que le mouvement des peintures du désert occidental australien qui s’est développé dans les années 70.
Les œuvres picturales mettent souvent en scène des récits ancestraux s’articulant autour du thème de l’eau et de la roche rouge des déserts.
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