Entre écluses et chemins de halage…

par | Juil 2, 2015 | Qui suis-je ?

Durant cette période caniculaire, quoi de mieux que de s’adonner à une balade au fil de la Mayenne avec un bateau sans permis ? Cette rivière reste une des plus belles voies navigables de France avec ses écluses pittoresques et des chemins de halage se déployant sur pas moins de 80 kilomètres entre les villes de Mayenne et de Daon.

la rivière Mayenne © mayenne tourisme

 

 

Une rivière tranquille…

En partant de la base fluviale localisée à Chenillé-Changé avec la compagnie de bateaux Les Canalous, j’ai pu explorer une partie du tronçon navigable de Château Gontier au pont de Daon soit un parcours d’environ 30 kilomètres aller-retour en un peu moins d’une journée à une vitesse maximale autorisée de 10 kilomètres/heure. Ce rythme de «croisière» vous permettra de découvrir au fil de l’eau, hérons cendrés, poules d’eau ou encore des castors qui se font littéralement les dents sur des troncs d’arbres… de vrais bûcherons en puissance !

De magnifiques sureaux se déploient le long des berges faisant écho aux nombreuses plantes aquatiques comme la salicaire ou la menthe aquatique.

 

Chemin de halage et rivière© Mayenne Tourisme

 

Ce fut un vrai plaisir de pouvoir prendre les commandes après avoir eu un «debrief» m’indiquant les modalités du pilotage !

 

 

L’héritage du commerce fluvial…

Avant l’arrivée du chemin de fer, le commerce des fameuses toiles de lin et de chanvre, de cidre et autres marchandises se faisait grâce à la voie navigable de la Mayenne qui constituait l’axe économique principal du département.

 

éclusières d'antan

 

Tout naturellement, les gros négociants en commerce, trouvant le site à leur goût, s’installèrent progressivement dans des demeures le long de la rivière. Jusqu’en 1860, les gabares devaient payer un droit de halage, se faisant tirer par des hommes assistés de robustes chevaux de trait jusqu’à la création des écluses entre 1840 et 1880. La Mayenne compte à ce jour 37 écluses et 38 barrages, la portion qu’un bateau parcourt entre deux écluses s’appelle un bief. L’aménagement des berges et la transformation des maisons éclusières en chambres d’hôtes ont participé à fortement dynamiser le tourisme.

 

Une tradition d’éclusières…

J’ai pu croiser entre l’écluse de Jailly-Yvon, de Fournusson ou du Ménil plusieurs éclusières qui m’ont fait découvrir leur univers.

 

La Bavouze

 

Brigitte, l’une d’entre elles, m’a révélé qu’avant l’ automatisation des écluses il fallait faire toutes les manœuvres à la main avec une moyenne de 60 bateaux par jour : «  … ce n’était pas de tout repos !  L’automatisation nous permet dorénavant un meilleur contact avec les pêcheurs et les nombreuses familles qui font du tourisme fluvial !».

Le travail est désormais moins stressant grâce à l’automatisation et consiste à faire des manipulations sur un pupitre électronique en notant les heures de passage des bateaux.Les éclusiers sont rémunérés par le conseil général ou bien reçoivent une dotation appelée convention d’éclusage sous la forme d’une somme forfaitaire annuelle.

 

eclusiere a son pupitre © aufildeslieux

 

écluse © aufildeslieux

 

Ma journée passée à naviguer d’une écluse à l’autre m’a permis d’apprendre à décrypter les divers us et coutumes du tourisme fluvial comme sonner la corne de brume 20 mètres avant d’arriver à une écluse pour laisser le temps à l’éclusière de manoeuvrer derrière son pupitre. En fonction de la couleur jaune ou bleue du panneau placé à proximité de l’écluse, vous pourrez compter être assisté… ou vous devrez vous débrouiller tout seul pour ouvrir le passage !

 

écluse de  Persigand© Mayenne tourisme

 

 

 

Les Canalous

Cette compagnie fluviale constituée de 49 bases de départ en France est une entreprise 100% familiale avec aux commandes Claude Carignant et son fils Alfred dont le projet a démarré en Bourgogne. Leur succès a dépassé très rapidement les frontières, se déployant également en Irlande, aux Pays Bas, en Allemagne et en Grande Bretagne pour ne citer que quelques unes de leurs nombreuses destinations.

 

Base fluviale des Cantalous à Chenillé Changé

 

Le bateau avec lequel j’ai navigué sur la Mayenne est un Rive 40 de 30 chevaux permettant d’héberger 6 à 8 personnes à son bord.

 

 

Renaissance des chemins de Halage…

Ces chemins ont été réhabilités au profit des randonneurs et des cyclistes, constituant un tronçon de la récente Vélo Francette, un itinéraire de plus de 630 kilomètres proposant 5 parcours différents partant de la Manche jusqu’à l’Atlantique en passant par la Basse Normandie, les Pays de la Loire et le Poitou Charentes.Le tronçon mayennais démarre à Ambrières les vallées  jusqu’à Daon en  suivant le cours de la rivière.

 

Vélo Francette

 

À Ménil, un bac activé par un système de poulies transborde cyclistes et randonneurs d’une berge à l’autre.

 

Bac de Ménil

 

 

 

Le Moulin de Neuville

Le nec plus ultra… romantique est de passer la nuit dans une ancienne maison d’éclusier à Saint Sulpice dont Evelyne (encore une éclusière !) est propriétaire avec Lucien son mari.Prendre son petit déjeuner sur la terrasse en surplomb de la Mayenne vous permettra d’observer aux premières loges les pêcheurs au petit matin et les cyclistes empruntant la Vélo Francette.

 

ecluse st sulpice

 

Moulin de Neuville

 

Moulin de Neuville 2

 

Je vous emmènerai bientôt, au fil de la rivière, découvrir la tradition des toiles de Mayenne à Fontaine-Daniel ainsi que le château de Lassay et ses impressionnantes fortifications militaires.

 

 

 

Renseignements pratiques:

www.mayenne-tourisme.com

 

*****

 

Où dormir:

Chambre d’hôtes le Moulin de Neuville

Ecluse de Neuville

53360 Saint Sulpice

Tel 02 43 07 77 21

*****

Naviguer avec Les Canalous

 

 

Grand_ouest_anjou

 

 

Pour réserver votre bateau:Tel 03 85 53 76 74

 

Faire du vélo sur les chemins de halage : www.lavelofrancette.com

 

Carte écluse

 

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