La galerie Roger Viollet propose jusqu’au 30 Avril prochain l’exposition Les voyages d’Hélène, une vie à documenter le monde. L’exposition met en avant les travaux photographiques d’Hélène, une des 5 filles de l’ingénieur Henri Viollet. Cet homme à l’esprit facétieux s’intéressa à la photographie dès l’âge de 11 ans. Il réalisa de nombreux autoportraits et des mises en scène bourgeoises. Henri fut également l’inventeur de la « bi-location » ( dédoublement d’une même personne sur un cliché).
La création de l’Agence photographique Roger-Viollet
C’est en 1938 qu’Hélène Viollet, formée au journalisme, crée l’agence photographique Roger Viollet avec son mari Jean Fisher. Le but premier des voyages d’Hélène consistera à enrichir les collections d’archives de l’agence. À la différence de son mari, les photos d’Hélène auront un supplément d’âme doublé d’un grand sens artistique. Le premier grand reportage d’Hélène et de Jean porta sur les premiers congés payés en France. Le couple fut également témoin de la guerre d’Espagne, traversant la frontière clandestinement pour poursuivre leur périple photographique en Catalogne.
Des reportages à « quatre mains »
La boutique paternelle contenait plus de 100 000 photos et à la fin de la guerre, la continuité logique consista à agrandir le fonds photographique. Hélène et son compagnon feront des acquisitions mais aussi parcoururent le monde et les pays qui n’étaient pas au catalogue. Le travail pour l’agence fut considérablement enrichi par l’oeil photographique d’Hélène Viollet. La plupart des épreuves étaient signées « R.V » ou rarement d’un petit «H». Cela contribua à la difficulté de distinguer les travaux d’Hélène et de son mari Jean Victor Fisher.
C’est grâce aux cadrages réalisés au Rolleiflex que l’on a pu expertiser l’auteur des clichés. En effet Hélène était de petite taille et son mari très grand.
Précurseurs dans la vente de droits photographiques
Hélène tenait un carnet de bord quotidien, y consignant les images à vendre. Peu à peu la construction d’une logique éditoriale fera vivre le fonds constitué et ainsi enrichi.
Les voyages d’Hélène seront porteurs car ils mettront en avant des moments historiques comme l’indépendance cubaine lors d’un voyage sur l’île en Février 1959.
Les 30 années dédiées à la photographie témoigneront d’une oeuvre alliant une approche ethnologique et un sens accru de l’esthétique de la photographe Hélène Viollet.
1985, legs du fonds photographique à la Ville de Paris
Un terrible drame se déroulera en 1985 lorsque Jean Victor Fisher, très dépressif assassinera sauvagement son épouse.
Le couple avait prévu dans son testament de léguer le fonds photo à la Ville de Paris.
Ce sera la Parisienne de photographie qui se chargera de la reproduction des oeuvres des musées municipaux. Malheureusement cette société n’était pas assez rentable et fut dissoute.
Privatisation du fonds en 2019
Le fonds est désormais privatisé et conservé à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris.
Les photos sont vendues à la presse et aux éditeurs de livres. La galerie ouvrira en 2020, proposant des expositions thématiques et des monographies. La Ville de Paris s’est engagée à numériser 200 000 photos par an.
Le public peut venir consulter les documents sur place les archives qui s’échelonnent jusque dans les années 1980.
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Exposition Les Voyages d’Hélène, une vie à documenter le monde
Galerie Roger-Viollet
6 Rue de Seine
75006 Paris
Jusqu’au 30 Avril 2021
Du mardi au samedi de 11h00 à 17h30
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