Le périple en Périgord vert se poursuit en remontant le temps !
Après avoir été éblouis par la beauté des châteaux du Moyen âge et de la Renaissance, l’appel de la roche et des cours d’eau qui ont creusé la calcite durant des millénaires m’ont guidée vers la grotte de Villars… Ce lieu d’exception s’étend sur un réseau souterrain de 13 kilomètres, le plus grand en Dordogne, pays de l’art pariétal.
C’est au cours de l’hiver en 1953 que les membres du spéléo club de Périgueux ont découvert ce lieu plein de mystères. Nous sommes ici sur le massif calcaire du Cluzeau, propice au creusement des grottes par les rivières souterraines. Ce jour là, des spéléologues se trouvaient dans les bois au-dessus de la grotte encore méconnue quand ils remarquèrent de la vapeur d’eau s’échappant d’un terrier de renard leur indiquant la présence d’une masse d’air chaud sous terre. L’équipe dégagea le terrier et découvrit un premier accès à la grotte, ce qui devait constituer le point de départ de l’exploration du site de Villars. L’ensemble du coteau étant creux, l’air a toujours circulé librement dans les sous-sols de la grotte, ce qui explique une bonne conservation des griffades d’ours et la présence de peintures préhistoriques qui furent découvertes trois ans plus tard en 1958, confirmant une présence humaine remontant à plus de 19 000 ans !
La Formation de la grotte…
On peut parler d’une véritable merveille géologique qui a été ciselée par le travail de l’eau et de son ruissellement ,déposant des couches de calcite sur les parois rocheuses. Des formes très diverses composent ce paysage quasi lunaire: alternance de gours (sortes de coquillages géants servant de réceptacles où s’accumulent les eaux d’infiltration), profusion de stalactites effilées descendant des plafonds, coulées blanches de calcite…
Au fil des millénaires, ce paysage géologique a bougé avec une succession d’éboulis provoquant des fractures dans les parois rocheuses.Le niveau de la rivière souterraine ( le Trincou) a changé constamment, passant tantôt avec force ou s’immobilisant en laissant des dépôts d’argile. La grotte de Villars est bien «vivante» et s’est formée en deux temps: une première phase un peu violente avec le calcaire jurassique qui a été creusé par les rivières souterraines, créant ainsi des galeries puis un travail plus lent et délicat avec les infiltrations qui vont traverser l’humus en se chargeant de carbonate de calcium et former des concrétions. C’est ainsi que s’enchaîne la visite sur 600 mètres dans les différents espaces: la salle des bénitiers avec les fameux gours, la salle du chaos avec d’énormes concrétions et des blocs effondrés à cause du travail de l’eau. Au niveau du Grand balcon, vous attend un spectacle son et lumière qui vous fera découvrir d’autres merveilles géologiques du lieu.
L’empreinte de l’homme…
Les premiers témoignages de présence humaine deviennent visibles dans la salle des cierges. La découverte d’une représentation de tête de cheval à la fin des années 50 puis des groupes entiers d’équidés laissent supposer que cet animal était un des gibiers recherchés par l’homme bien avant sa domestication.
Cette deuxième peinture surnommée la Rotonde des chevaux nous laisse apprécier un curieux cheval bleu très bien conservé grâce à une couche de calcite translucide qui le recouvre.
Un espace pédagogique extérieur…
Le site de Villars est également constitué d’un espace pédagogique extérieur proposant le parcours d’un jardin préhistorique d’environ 1 heure, ponctué de divers jeux.
Grotte de Villars
24530 Villars
www.grotte-villars.com
Tel 05 53 54 82 36
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