La 64è édition du salon d’art contemporain de Montrouge

par | Mai 12, 2019 | Événements, Expositions, Festivals

 

Le beffroi de la ville de Montrouge, construit dans les années 30 par l’architecte Henri Decaux abrite à nouveau cette année la 64 è édition du salon d’art contemporain de Montrouge. La réputation internationale de cet événement permet à de jeunes talents de tous horizons, avec pour seule condition de ne pas être représenté par une galerie, de se faire connaître du grand public.

 

La 64 e édition du salon d'art contemporain de Montrouge/aufildeslieux.fr/ affiche ©DR

Affiche du 64è Salon de Montrouge

Cet événement est avant tout le témoin de l’art dans tous ses états aujourd’hui, que ce soit en France ou à l’étranger. La particularité de cette édition est d’avoir su instaurer un équilibre paritaire au niveau des participants. En effet on constate que 60% de femmes parmi les artistes se partagent les 1500 mètres carrés aménagés par le scénographe Vincent Le Bourdon. Jusqu’au 22 mai prochain, le public pourra déambuler dans divers microcosmes aménagés sous forme d’alvéoles où chaque artiste expose ses oeuvres. Les formes artistiques y sont déclinées entre photographies, sculptures et de nombreuses installations étonnantes faisant appel à la vidéo, des performances physiques et des ambiances sonores.

 

La 64 e édition du salon d'art contemporain de Montrouge/aufildeslieux.fr/Oeuvre de Guruceaga Amandine© DR

Oeuvre de Guruceaga Amandine© DR

Quatre chapitres illustrent ce parcours narratif :
L’identité individuelle et collective de l’humain, un laboratoire d’expériences où l’on construit et déconstruit les objets du quotidien pour leur donner un nouvel élan, la conception de nouvelles formes et en 4 ème volet, la projection du réel fantasmé et détourné.

Rencontre avec deux artistes du parcours 

Reproduction d’un intérieur de Gabriel Mayer

Adrien Van Melle, jeune artiste français installé à Bruxelles, nous présente son installation « Reproduction d’un intérieur de Gabriel Mayer » associée au 4 ème volet du parcours. De multiples téléphones portables sont posés sur une étagère métallique, d’autres sont agrandis dans des caissons lumineux au mur, livrant de courts messages.

 

La 64 e édition du salon d'art contemporain de Montrouge/aufildeslieux.fr/ Installation d'Adrien Van Melle ©DR

Installation d’Adrien Van Melle ©DR

 

 

La 64 e édition du salon d'art contemporain de Montrouge/aufildeslieux.fr/ Reproduction d'un intérieur de Gabriel Mayer© DR

Reproduction d’un intérieur de Gabriel Mayer© DR

Un fauteuil aux formes avachies est attelé à un ipad fixé sur une rotule alors qu’au sol des livres ouverts nous livrent l’incandescence de leurs pensées … Ce sont eux, les « vivants », dans un monde réduit à sa plus simple expression. Gabriel Mayer n’est pas visible mais il est bien là, connecté au monde par sa seule solitude et parfois il s’échappe dans cette forêt, monde végétal enchâssé dans un cadre…
Cet ensemble d’objets sont autant d’indices autour de la perception d’une vie ordinaire enveloppée de solitude.

 

La 64 e édition du salon d'art contemporain de Montrouge/aufildeslieux.fr/ Portrait d'Adrien Van Melle©Noémie Vidé

Portrait d’Adrien Van Melle©Noémie Vidé

La micro fiction d’Adrien Van Melle, où s’enchevêtrent photographie et écriture est peut- être la réalité d’un bon nombre d’entre nous … L’artiste est par ailleurs investi dans les Editions Extensibles qui « s’attachent à la transversalité entre art contemporain et littérature… ». Un parcours intéressant et à suivre impérativement.

L’Hippocampe d’Alexandra Riss

Dans son alvéole au sein du salon, une jeune femme aussi légère qu’un souffle m’accueille devant une intrigante armoire aux battants largement ouverts tels les pages d’un livre. Un casque pend au bout d’un fil le long de l’armoire.

La 64 e édition du salon d'art contemporain de Montrouge/aufildeslieux.fr/ Portrait d'Adrien Van Melle© Hippocampe, 2019 Installation, techniques mixtes, 215 x 112 x 45,5 cm Enregistrement sonore : 00 : 17 : 40 64e Salon de Montrouge - Prix Kristal

Hippocampe, 2019 Installation, techniques mixtes, 215 x 112 x 45,5 cm Enregistrement sonore : 00 : 17 : 40 64e Salon de Montrouge – Prix Kristal

La 64 e édition du salon d'art contemporain de Montrouge/aufildeslieux.fr/ Hippocampe, 2019-Détail-©Alexandra Riss

Hippocampe, 2019-Détail-©Alexandra Riss

À l’intérieur du meuble de nombreux petits monticules sont alignés sur les différents niveaux . Des souvenirs réduits à l’état de poussière dont la transformation minimaliste est décrite par la bande sonore émanant du casque.

J’associe tout de suite les explications d’Alexandra à des cendres , celles d’un être cher réduit à sa plus simple expression. Le visage d’Alexandra exprime un mélange de force et de sérénité. En face de l’armoire s’affiche une immense photo, décrivant une pièce dénudée où trône un chevalet surmonté d’une couronne.  On peut y lire sur un ruban de satin «  à ma maison » . Au premier plan, la forme floutée , presque fantomatique, d’une femme vêtue d’une robe blanche et opaque, se retourne , sans doute pour la dernière fois, vers la couronne de fleurs…

 

La 64 e édition du salon d'art contemporain de Montrouge/aufildeslieux.fr/ Spectre, 2018 Photographie, impression sur papier marouflé sur dibond 100 x 156,5 cm © Alexandra Riss

Spectre, 2018 Photographie, impression sur papier marouflé sur dibond 100 x 156,5 cm © Alexandra Riss

Alexandra Riss , artiste vivant à Tours , nous livre avec pudeur sa résilience, ses souvenirs broyés mais conservés : « Tout se transforme….ces monticules de poussière redeviendront des objets , auront une nouvelle vie… ». Ces souvenirs d’enfance ont été transformés à l’occasion d’une résidence artistique d’Alexandra au sein d’un Laboratoire Artistique Sensoriel sous la houlette d’une équipe d’ingénieurs.

La 64 e édition du salon d'art contemporain de Montrouge/aufildeslieux.fr/ Sans Titre 2014/ Chaussons de danse classique-Verre © Alexandra Riss

Sans Titre 2014/ Chaussons de danse classique-Verre © Alexandra Riss

L’artiste plasticienne a longtemps dédié sa vie à la danse classique et aux souffrances physiques qui l’accompagnent. Alexandra, dans un nuage de poésie, met à nu la réalité et les exigences de cette discipline en créant des chaussons aux pointes de verre utilisés dans des performances. Comme dans le conte de Perrault,  le verre souligne la personnalité exceptionnelle de celle qui porte ces chaussons. Nul étonnement à l’annonce du Prix Kristal remis par le Conseil municipal des enfants de Montrouge à cette artiste prometteuse…

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64è salon d’art contemporain de Montrouge
Le Beffroi
2 place Emile Crest
Montrouge
Entrée libre
Tous les jours de 12h à 19h
Jusqu’au 22 Mai

  

 

 

 

 

 

 

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