L’exposition En/Quête d’identité réunit 16 artistes, photographes et vidéastes sur le thème du portrait à l’abbaye de Jumièges dans le cadre du Festival Normandie impressionniste jusqu’au 12 Juin 2016. Ce lieu étonnant constitue un des plus fameux monastères bénédictins de Normandie .
Au sein du logis abbatial, cohabitent de façon très harmonieuse, sculptures du moyen âge et œuvres contemporaines.
Ici la volonté identitaire se décline de façon surprenante à travers de multiples facettes : découverte ethnographique itinérante du peuple marocain avec le studio ambulant de Leila Alaoui dont les images sont ritualisées à la manière des portraits d’Irving Penn( en référence à son thème « Worlds in a small room » réalisé dans les années 1960) ou encore des autoportraits d’Orlan où la photographe utilise l’application Augment pour une deuxième lecture, plus subversive, de ses visuels dissimulée derrière des masques d’Opéra chinois.L’art du portrait nous prouve à travers le travail de 16 artistes photographes et vidéastes qu’il est en perpétuelle mutation : quelle représentation avons-nous de nous-même, comment sommes -nous perçus par autrui, où se situe la frontière entre image publique et privée?
La photographe Valérie Belin s’interroge sur la perte d’identité et l’obsession de la ressemblance avec une série de clichés sur les sosies de Michael Jackson utilisant un traitement en noir et blanc appuyant le côté tragique dans l’effort de ressemblance alors que le photographe Martial Cherrier présente les images altérées et rongées par l’humidité de son propre corps sculpté inexorablement par le body building .
Les puces de Saint -Ouen ont été le champs d’exploration de Bruno Rosier qui a reconstitué, en se mettant en scène, de vieilles cartes postales d’un anonyme devant des monuments emblématiques : un travail photographique résolument nostalgique de lieux et de souvenirs réels ou inventés.Parmi les vidéastes présentés à l’abbaye de Jumièges, le thème de l’ identité familiale, faite de tensions et de distorsions est abordé de façon très originale dans une vidéo en images de synthèse de Levi Van Veluw où les personnages sont recouverts d’une bien étrange carapace faite de petits carrés de bois.
D’autres vidéo- performers , comme la brésilienne Cris Bierrenbach, s’interrogent sur la transformation et son effet miroir liant vidéaste et spectateurs. La frontière entre monde réel et fictif est déclinée dans la série Les Transformations de l’allemande Johanna Reich.
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