La 13è édition Planches Contact a été lancée à Deauville le 22 octobre dernier sous l’égide de Laura Serani, Directrice artistique du Festival. Jessica Lange, invitée d’honneur de cette édition, a partagé son travail photographique sur la société américaine au sein des Franciscaines. Raymond Depardon, quant à lui, nous a embarqué le long de son littoral en couleurs sur la plage faisant face aux photos de The Anonymous Project sur les planches de la station balnéaire. Bettina Rheims a ancré son antre La chapelle au sein du Point de vue avec un florilège d’images éternellement sulfureuses sur une scénographie de Marie-Noëlle Perriau. Georges Rousse, invité en résidence et très inspiré par le peintre constructiviste Kasimir Malevitch, a investi l’ancien yacht club tombé en désuétude, égayant en aplats géométriques la façade en jaune et rouge .
Georges Rousse: » Plusieurs lieux m’ont été proposés durant ma résidence à Deauville, dont certains sont à découvrir dans mon exposition au Point de Vue. Cependant j’ai tout de suite été attiré par l’ancien Yacht Club de Deauville, construit sur un bunker et dominant le port. J’ai apprécié cette construction hybride, abandonnée depuis plusieurs années mais en passe d’une future transformation. »
Cette installation a été le prélude d’une étonnante exposition abritée par le centre Point de vue sur les anamorphoses géométriques du peintre plasticien ainsi qu’une réflexion sur la relation de la peinture à l’espace. Planches Contact a pour vocation de faire interpréter son territoire par des photographes reconnus mais également émergents. Ce festival fait partie aujourd’hui des composantes essentielles de l’ADN de Deauville.
Le Littoral en couleur de Depardon/©K.HIBBS
Anonymous Project/© K.Hibbs
La Chapelle de © Bettina Rheims/ photo © K.Hibbs
Yacht club-Interprétation plastique de Georges Rousse© K.Hibbs
Pérégrinations de Georges Rousse©/ Photo ©K.Hibbs
Le Projet Odysseia d’Omar Victor Diop
Au Fil Des Lieux a particulièrement apprécié le travail, à la fois joyeux et rempli de poésie mélancolique de ce jeune photographe sénégalais. Omar Victor Diop s’est questionné sur les » compartiments capitonnés de nos valises sentimentales lorsque nous voyageons et partons fouler des terres inconnues« . Le travail du photographe, originaire de Dakar, sera édité dans la collection FASHION EYES aux éditions Louis Vuitton.
Omar Victor Diop: » Deauville a été pour moi un studio à ciel ouvert dans lequel j’ai mis en scène une mythologie personnelle sur le voyage. Je vois Dakar partout car je l’ai tout le temps dans ma tête et mon coeur. Est-ce que je pars vraiment ou est ce que c’est mon corps et mon appareil photo qui partent ou est ce que j’emmène Dakar avec moi? Mes collègues photographes m’ont aussi inspiré dans leurs diverses façons de travailler. La série Odysseia me démultiplie en différents endroits de Deauville, ma série Alegoria évoque à travers des collages digitaux évoque le monde où l’être humain n’est plus propriétaire mais membre de la nature sur notre planète bleue. »
Odysséia de Omar Victor Diop©
La Morsure de Stanislas Augris en résidence avec photo4food
Stanislas Aigris fait partie des 5 artistes en résidence avec la fondation photo4food de cette édition.
« Quand j’ai commencé ma résidence à Deauville j’ai essayé de créer un paysage mental en arpentant l’estuaire de la Seine et la zone portuaire du Havre . La Morsure est le récit d’une interrogation sur l’évolution dans laquelle l’homme est partie prenante et où l’équilibre de cette sublime machine tellurique reste fragile ».
Série La Morsure de Stanislas Augris/ photo ©K.Hibbs
La photographie-dessin de Dana Cojbuc pour Talents Tremplin Jeunes
Nous avons eu un gros coup de coeur pour l’approche photographique de cette jeune photographe roumaine, une artiste prometteuse à suivre.
Dana Cojbuc : » La plage de Deauville a été mon espace de prédilection et le carrefour de mes origines rurales en Roumanie. J’ai apporté ici les fantômes de mon enfance dans le sud de la Roumanie. J’utilise conjointement le dessin grâce à ma formation aux beaux arts. C’est un geste très lent par rapport au clic de la photo, comme une sorte méditation. J’ai voulu confronter mon monde à l’univers de Deauville ».
Les cadrages de Dana sont très cinématographiques, faisant référence au cinéma hongrois de Béla Tarr et à son dernier film Le Cheval de Turin. Dana a fait imprimer dans un premier temps et a travaillé directement ses dessins sur les tirages originaux ( réalisés par le laboratoire Picto).
Portrait de Dana Cojbuc© K.Hibbs
Série Ouvrir le rivage de ©DanaCojbuc
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Du 22 octobre 2022 au 1er janvier 2023
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