Les îles Loyauté , perles mélanésiennes
15 mai 2016
À l’époque du tourisme de masse, nous rêvons tous d’un dépaysement authentique dans une nature intacte ponctuée de légendes et de traditions omniprésentes. Les îles Loyauté, perles mélanésiennes de l’archipel de Nouvelle Calédonie à 20 000 km de la France, s’appellent Maré, Lifou, Ouvéa et Tiga, nous embarquant entre falaises, criques ou grottes mystérieuses sans oublier les luxuriantes forêts primaires. Ici les terres sont balayées par la brise bienfaisante des alizés tout au long de l’année et ce sont sans doute ces vents propices à la navigation qui favorisèrent la découverte de la Nouvelle-Calédonie par James Cook en 1774.
Les 245 000 habitants de l’archipel où prédomine la culture kanak ont une vie organisée sous forme de clans où la sagesse des anciens exerce encore un pouvoir ancestral au sein de chacune des 341 tribus se partageant ce vaste territoire.
En Nouvelle-Calédonie, le quotidien est rythmé par la «coutume» ponctuant les événements importants autour d’un discours. Des échanges de cadeaux sous la forme de tissus («manous»), d’igname (tubercule largement cultivé exclusivement par les hommes en Nouvelle Calédonie), se pratiquent très fréquemment pour souligner une marque de respect mutuel entre celui qui «fait la coutume» et celui qui la reçoit.
Cet univers traditionnel mélanésien est tout particulièrement présent sur les îles Loyauté situées à 125 km de la côte orientale de la Grande Terre.
Un cadre idyllique pour un roman d’aventures
C’est dans ces îles ponctuées d’araucarias au feuillage en écailles, où le sable est aussi fin que du talc et où le corail fluorescent tapit les fonds marins que Marie Lincourt a campé les personnages de son récent roman La femme qui cherchait sa vie.
L’auteure y transpose, sur fond historique de colonisation dans les années 50, sa vie d’expatriée aux côtés de son mari, alors sous préfet des îles Loyauté situées à 180 kilomètres de Nouméa sur la grande terre mélanésienne. Son écriture sensible nous fait partager sa totale immersion au sein de la société locale à Lifou organisée en différentes grandes chefferies (districts). Marie Lincourt est incarnée par Irène qui fait fi des conventions étriquées des expatriés: elle optera pour la traditionnelle robe popinée aux tons bariolés (imposée durant la vague d’évangélisation des missionnaires du XIXème) en se nourrissant exclusivement de roussette, trocas et crabes de cocotiers. La romancière transmet magnifiquement au lecteur la générosité et la culture locale dont elle s’est nourrie au cours de son séjour de 3 ans dans les îles Loyauté. Elle apprendra le lifou et se fera soigner à diverses reprises en ayant recours à la médecine traditionnelle, dont les secrets sont gardés jalousement par les mélanésiens qui utilisent les plantes médicinales aux pouvoirs curatifs inégalés.
L’ouvrage nous entraîne dans une société très hiérarchisée où «les lois sont régies par le Conseil très puissant des anciens». Malgré la complexité des gestes échangés très codifiés dans la vie quotidienne, Marie / alias Irène trouvera ses repères auxquels elle demeurera très attachée.
La population locale est à 80% protestante mais a conservé ses croyances animistes qui ont longtemps perduré avant l’arrivée des européens au XIXème siècle. Ces croyances reposent sur le fait que la nature est régie par des âmes et des esprits. Marie Lincourt confie qu’à Lifou tout est ritualisé: «quand un enfant perd une dent de lait on fait le tour de la case le soir de pleine lune et on jette la dent sur le toit de la case pour que les prochaines dents soient fortes et saines», ici chaque pierre, caillou ou arbre fait référence à un esprit…
L’auteure traduit dans son roman le rapport fusionnel qu’elle a eu , il y a 20 ans avec la population locale.Marie Lincourt manie avec dextérité le destin de ses personnages avec une connaissance approfondie de ces îles où se déroule cette saga. Elle est retournée en Nouvelle Calédonie il y a plusieurs années et a découvert avec beaucoup d’émotion que des enfants portaient son prénom.
Nous découvrirons bientôt la suite des aventures d’Irène, l’héroïne du roman, cette fois-ci au Sénégal.
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À lire
La femme qui cherchait sa vie de Marie Lincourt
Editions du Panthéon
www.editions-pantheon.fr
Aller aux îles Loyauté :
Décalage horaire : + 9 heures l’été
Compagnie Air Câlin jusqu’à Nouméa
www.aircalin.com
de Nouméa aux îles Loyauté , 40 minutes de vol
www.air-caledonie.nc
Y aller en catamaran rapide: www.betico.nc
Formalités & monnaie
Passeport en cours de validité
Monnaie : 1 euro= 119,33 F CFP ( franc pacifique)
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Hébergement
à Lifou :www.hoteldrehuvillage.nc
à Maré: www.hotelnengonevillage.com
à Ouvéa:www.paradisouvea.com
Renseignements:
Maison de la Nouvelle Calédonie
www.mncparis.fr
www.iles-loyaute.com
Tous droits réservés © Katherine HIBBS




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